Sáinz de la Maza , Aro « Malart» (2024) 432 pages (Les enquêtes de Milo Malart tome 4)

Sáinz de la Maza , Aro « Malart» (2024) 432 pages (Les enquêtes de Milo Malart tome 4)

Auteur : Aro Sáinz de la Maza est né à Barcelone en 1959. Diplômé de l’Université de Barcelone, il écrit des romans, des livres d’histoire, des essais et est co-auteur de compilations de contes populaires. Il est éditeur et traducteur. « Le Bourreau de Gaudí » (El asesino de la Pedrera, 2012) est sa première incursion dans le genre policier, et a valu à son auteur le Prix international RBA du roman noir. Dans « Les Muselés » (El ángulo muerto, 2016), on retrouve l’inspecteur Milo Malart. On le retrouve également dans « Docile » (Dócil) en 2021 puis dans « Malart » (Malart) en 2024

Romans : Les enquêtes de Milo Malart : Le Bourreau de Gaudí (2014)  – Les Muselés (2016) – Docile (2021) – Malart (2024)

Série Milo Malart : « Le Bourreau de Gaudí » – « Les Muselés » – « Docile » – « Malart »

Actes Sud / Actes noirs – 03.04.2024 – 432 pages – (Traducteur :  Serge Mestre)

Résumé et présentation de l’Editeur :
À quelques milles des côtes barcelonaises, un somptueux yacht dérive sans équipage. Il traîne à sa poupe deux lins auxquels sont fixés les cadavres de ses propriétaires. À la ville, un couple d’entrepreneurs membres de la jet-set locale ; en privé, deux psychopathes à la perversité sans borne qui hantent les nuits de l’inspecteur Malart. Inculpés puis relaxés à la faveur de preuves falsifiées, ils le plongent, lui qui les traque depuis des années à l’insu de sa hiérarchie, dans une véritable névrose obsessionnelle. Or, le bateau est saturé de l’ADN de l’inspecteur, qui (opportunément ?) reste introuvable. En soixante heures d’une course effrénée, ses coéquipiers adoptent, par un troublant mimétisme, les méthodes peu orthodoxes du policier le plus indigné d’Espagne pour retrouver celui que tout accuse du meurtre infâme, et rétablir une vérité que certains voudraient taire.

Mon avis:

Et revoilà Malart, Rebeca Mercader, la Juge Susana Cabot et l’infernal Boada…Malart qui est prêt à tout pour que les assassins paient pour ce qu’il ont fait, qui est toujours du coté des victimes, pour qui le travail et la justice envers les victimes valent plus que tout. Quitte à passer au-dessus des lois. Mais malheureusement tout le monde n’est pas comme lui et même au sein de la police il y a des brebis galeuses qui font passer leurs intérêts personnels et le fric avant leur métier et la justice.
En attendant, Malart a disparu, les cadavres s’amoncellent, l’ambiance est au plus glauque au sein de la police entre les pro-Malart et les anti-Malart. Et en tête des pro-Malart, la sous-inspectrice Mercader qui va se glisser dans la peau de Malart, tout faire pour réfléchir comme lui et mener l’enquête (ou plutôt les enquêtes) à sa façon.
Malart est-il vivant ? Est-il en fuite ? Est-il coupable d’un double-meurtre? La seule chose qui est sûre est que son ADN a été retrouvé sur la scène de crime et qu’il voulait faire condamner les deux victimes pour des crimes commis précédemment…
L’auteur va nous entraîner du coté obscur de Barcelone, dans les coulisses du monde du pouvoir, de la luxure, du fric, de la drogue et nous faire entrer en contact avec des personnages peu fréquentables, qu’ils soient vivants ou morts, comme par exemple le couple au centre du roman : Ivo Parés et Mónica Morera, un couple machiavélique, très riche, influent en politique mais profondément malsain et dysfonctionnel, et surtout intouchable car très puissant politiquement et économiquement.
Il y a ceux qui fuient la justice, ceux qui traquent l’injustice, et je ne vous en dit pas plus, si ce n’est que ce thriller psycho-psychiatrique est un suspense de tous les instants mené sur un rythme infernal et que le mal est partout!
Enorme coup de coeur et un tome 4 qui est à la hauteur du tome 1 qui m’a fait découvrir Milo Malart. Une série que je recommande vivement et je vous conseille de commencer par le tome un pour bien s’imprégner des personnages et de l’ambiance même si l’intrigue de ce tome 4 se suffit à elle-même. 

Extraits: 

Vu le profil que tu dessines, je dirais qu’il a perdu toutes ses illusions. Pour lui, les choses n’ont plus de sens. Sauf son travail. Retire-le-lui et c’en est fini de lui. N’importe quel contretemps dans ses tâches, si minime soit-il, peut le précipiter au fond de l’abîme le plus profond. S’il se dit qu’il n’est désormais plus efficace, il s’effondrera et ce sera la fin pour lui, même si ce qu’il pense est absolument faux. Il est vrai qu’à de nombreuses occasions l’instinct est plus fort que la raison, et dans son cas on peut tout supposer.

L’automne. Le temps de la réflexion, d’abandonner tout ce qui est superflu. Le temps de l’introspection. Du déclin pour préparer le renouveau.

“L’argent hurle, la richesse murmure.” 

Milo se mouille émotionnellement dans chacune des enquêtes qu’il mène. Il ne devrait pas le faire bien sûr, mais il le fait quand même. Il estime que ça fait partie de son travail.

Ne cherche pas, efforce-toi de trouver. Il est aussi important de voir ce qu’il y a, que ce qu’il n’y a pas. Si tu espères trouver quelque chose de concret, tu ne pourras pas voir le reste.

Les haut gradés doivent leur poste aux politiques et ils ne bougeront jamais le petit doigt en notre faveur. Ils nous ont abandonnés pour une poignée de bulletins de vote. C’est le prix à payer pour la situation dans laquelle nous sommes. En privé, loin des caméras, ils nous appuient. Mais en public, ils ne nous citent même pas. 

Leur affinité venait de ce qu’on appelle dans la rue le syndrome de Bonnie et Clyde mais, en ce qui nous concerne, nous préférons le terme utilisé en psychologie légale : hybristophilie.

“Le tigre et le lion sont plus puissants, mais le loup ne participe pas aux jeux du cirque.”

j’ai lu quelque part que le crime le plus parfait de tous est celui dont quelqu’un a l’idée deux minutes avant de le commettre.
— Chandler ? Voilà qu’à présent tu nous sors du Chandler ?

le mensonge est l’ingrédient de base pour une grande partie de la presse, notre pain quotidien. Je ne vois pas ce qui t’étonne à ce point.

N’importe quel couple est une société secrète, personne ne sait ce qui se passe réellement entre les deux conjoints. 

Notre monde pue. La norme : sauve qui peut. La loi : moi d’abord. La méthode : tout est bon, énuméra-t-il en tendant l’index vers lui.

Le temps ne guérit pas les blessures, Il les infecte. Tu le sais d’expérience.

— Et comment sais-tu qu’il contient également ce genre d’informations ?
— Quel que soit le linge sale, on le jette toujours dans le même panier.
— Parce que tu considères comme acquis le fait qu’ils puissent réaliser des affaires troubles ? 

— Les paroles mentent, Malart ; pas le corps.

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