Marsh, Ngaio « Et l’assassin entra » ou « L’assassin entre en scène » (1935) 208 pages (Série Roderick Alleyn– tome 2)
Autrice : née le 23 avril 1895 à Christchurch, dans la région de Canterbury (Nouvelle-Zélande), et morte dans la même ville le 18 février 1982, est une dramaturge et auteure néo-zélandaise de romans policiers.
Ngaio signifie en langue māori : « lumière dans les arbres ».
En 1928, elle se rend en Angleterre et découvre une société qui lui plaît au point d’en faire le cadre de la plupart de ses récits. Elle publie son premier roman policier, Et vous êtes priés d’assister au meurtre de…, en 1932, qui met en scène son héros récurrent l’inspecteur Roderick Alleyn de Scotland Yard. Les intrigues classiques des titres de la série ont très souvent recours à une structure où « le crime ne survient que dans la deuxième partie après des portraits très fouillés sur le plan psychologique des protagonistes ».
En dépit du grand succès rencontré par des trente-deux enquêtes de son héros fétiche, Ngaio Marsh ne se détourne pas du milieu théâtral et demeure sa vie durant productrice de pièces et professeur d’art dramatique. Fondatrice de la New Zealand Shakespeare Company, elle reçoit à ce titre le grade de Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1966.
Série Roderick Alleyn (27 tomes)
« Et vous êtes priés d’assister au meurtre de… » (tome 01) – « Et l’assassin entra » ou « L’assassin entre en scène » (tome 02) – « La Clinique du crime » (tome 03) – « Initiation à la mort /Mort en extase » (tome 04) ) – « Mort en extase » (tome 05) ….
Série Roderick Alleyn– tome 2 – (L’assassin entre en scène – Enter a Murderer (1935)
Archipoche – 21.10.2021- 208 pages (traduit par Roxane Azimi)
Presses de la Cité, 1946 – 10 / Nouvelle traduction publiée sous le titre L’assassin entre en scène, Paris, Édimail, coll. « Nuit » no 2, 1984 ; réédition, Paris, Presses de la Cité, coll. « British » no 2, 1988 ; réédition, Paris, 10/18, coll. « Grands Détectives » no 2533, 1994 ; réédition, Paris, Archipoche, 2021
Résumé:
Lorsque Arthur Surbonadier s’écroule sur la scène du théâtre londonien de la Licorne, les spectateurs retiennent leur souffle. Quel talent !
Mais, cette fois, les balles chargées dans le revolver n’étaient pas à blanc…
Le mobile du crime ? Diffcile d’en trouver un de prime abord tant cette crapule de Surbonadier était détestée de tous au sein de la troupe. Alors, vengeance, règlement de comptes, jalousie ?
À l’inspecteur principal Roderick Alleyn, de Scotland Yard, assisté du journaliste Nigel Bathgate, de monter sur scène pour résoudre l’affaire.
Grâce à l’érudition, la distinction naturelle et l’humour so british de ce parfait représentant de l’aristocratie britannique, la deuxième enquête de Roderick Alleyn, parue en 1935, fait mouche.
Mon avis:
Deuxième livre que je lis de cette autrice. On plonge dans un univers à la Agatha Christie, comme je l’avais déjà dit à propose du premier. Et une fois encore j’ai trouvé intéressant de voir la manière de procéder du duo formé de l’inspecteur Alleyn de Scotland Yard, et du journaliste Nigel Bathgate qui ont la faculté de se trouver au bon endroit au bon moment, à savoir sur la scène de crime.
Ce type de romans qui se déroulent au début du XXème siècle privilégient bien évidemment l’observation – les techniques sophistiquées n’existent pas encore : ils réservent davantage de place aux détails et aux comportements et expressions, à la nature humaine. Et tout comme dans le tome précédent, j’ai apprécié le fait qu’il y ait pas de sang, pas de violence.
Quand le crime a eu lieu dans le milieu du théâtre, c’est encore plus difficile de lire dans le comportement des gens, étant donné la faculté des comédiens à se glisser dans la peau des autres et comme le dit l’Inspecteur principal Alleyn, de Scotland Yard « Tout le monde est suspect. Tout le monde ment et joue la comédie » et tout le monde – que ce soit sur le plateau ou en coulisses – aurait pu échanger les cartouches qui ont tué un comédien en pleine représentation.
Bien aimé ce petit huis-clos.
Extraits:
Depuis le début, j’essaie de juger d’après votre apparence si vous êtes un héros, un gangster, un policier, ou les trois à la fois. La pipe sur votre coiffeuse évoque le héros, le revolver, le gangster, et l’excellente coupe du veston que vous êtes sur le point d’enfiler, un membre de ma profession.
D’un instant à l’autre, songeait-il, les ombres des vieux comédiens allaient surgir des coulisses figées dans une attente muette et se livrer à une pantomime des pièces depuis longtemps oubliées. Un câble grinça au-dessus de leurs têtes, et un frisson d’air parcourut les toiles accrochées.
— Je me disais que dans les affaires de meurtre aussi complexes que celle-là, il y a soit une absence de mobile, soit trop de mobiles. Dans le cas présent, il y en a trop.