Chessex, Jacques «Le vampire de Ropraz » (2007) 107 pages

Chessex, Jacques «Le vampire de Ropraz » (2007) 107 pages

Auteur: né le 1er mars 1934 à Payerne et mort le 9 octobre 2009 à Yverdon-les-Bains, est un écrivain, poète et peintre suisse de langue française. Il est le seul écrivain suisse ayant reçu le prix Goncourt – pour son roman « L’Ogre » (1973) , mais également le prix Goncourt de la poésie en 2004.

Grasset – Collection : Ceci n’est pas un fait divers  – 07.02.2007 – 107 pages /Livre de poche –  03.09.2008 – 90 pages

Le Vampire de Ropraz est un roman de Jacques Chessex, publié en 2007 chez Grasset. Le texte s’inspire d’un fait divers. Le livre a reçu le Grand prix Jean Giono la même année.

Résumé:
En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d’une méningite. Un matin, on trouve le cercueil ouvert, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Le nommé Favez, un garçon de ferme, est le coupable idéal. 

Condamné, emprisonné, soumis à la psychiatrie, on perd sa trace en 1915. A partir d’un fait réel, Jacques Chessex donne le roman de la fascination meurtrière. Qui mieux que lui sait dire la  » crasse primitive « , les fantasmes des notables, la mauvaise conscience d’une époque ?  

Mon avis:
C’est le seul auteur suisse a avoir reçu le prix Goncourt et même deux fois, vu qu’il recevra aussi le Goncourt de la poésie.
Avant tout il convient de dire que si le roman a été inspiré de faits réels, le vrai vampire court toujours… ( enfin il doit être mort mais n’a jamais été retrouvé)…
Un petit livre qui fait froid dans le dos … Boucherie, dépeçage, cannibalisme, démembrement, viol de cadavres dans les cimetières, fornication avec les animaux…
Est-ce une vengeance, un règlement de compte avec le passé, une manifestation du diable, l’oeuvre d’une créature surnaturelle ? Et la peur qui alimente la rumeur…
Le jeune Favez est le parfait bouc-émissaire ; une attitude pas normale, due vraisemblablement à une enfance très difficile (maltraitance, sévices sexuels…) un physique hors-norme … avec en prime de longues dents et des yeux rouges… Lors d’un procès il n’échappera pas à la condamnation, malgré un manque de preuves
Et qui est cette dame blanche?
Et pour ce qui est des références à l’histoire et à la littérature, je vous laisse découvrir les connexions entre Charles-Augustin Favez, le soldat inconnu, et Blaise Cendrars et son roman « Moravagine ».

Extraits:

La peur qui rôde. A la nuit on dit les prières de conjuration ou d’exorcisme. On est durement protestant mais on se signe à l’apparition des monstres que dessine le brouillard.

À nouveau les croix se dressent dans ce pays protestant où on ne les voyait plus depuis quatre siècles. Sur les collines, sur les chemins, on replante l’objet abhorré depuis la Réforme. Le vampire craint le signe du Christ ?

Ancestralement tout est maléfique et dangereux dans ces campagnes perdues, l’orage qui gonfle les rivières, la foudre qui met le feu aux toits, la sécheresse qui tue les champs, grille l’herbe, rapetisse et racornit les fruits, la pluie qui pourrit la récolte et ravine les cultures. On se méfie des vagabonds, des mendiants, des prédicateurs ambulants chapardeurs comme des romanichels. On chasse les gens du voyage, bohémiens, tsiganes, on fait fuir les colporteurs à coups de fourche. 

Image: le cimetière de Ropraz (source Wikipedia)

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