Gardner, Lisa « L’été d’avant » (RLH2024) 480 pages (Série Frankie Elkin – tome 1)

Gardner, Lisa « L’été d’avant » (RLH2024) 480 pages (Série Frankie Elkin – tome 1)

Autrice :  Américaine de romans policiers née en 1972. Elle publie également sous le pseudonyme d’Alicia Scott. Lisa Gardner grandit à Hillsboro en Oregon. En 1993, elle obtient un diplôme en relations internationales à l’université de Pennsylvanie. Elle travaille comme consultante dans un cabinet d’audit en 1998 quand elle décide de se lancer dans l’écriture de romans policiers.

Roman indépendant traduit en français : La fille cachée (The Other Daughter, 1999)

Série FBI Profiler :  –Jusqu’à ce que la mort nous sépare – Tu ne m’échapperas pas – La Vengeance aux yeux noirs – The Killing Hour (traduit ?) – Disparue – Derniers Adieux – The 4th Man (traduit ?) – Juste derrière moi

Série Détective privée Tessa Leoni: Preuves d’amour, Famille parfaite, le saut de l’ange

Série Madame Frankie Elkin : L’Été d’avant – Dernière Soirée – Douze ans après 2026 (Still See You Everywhere) –

Série Détective D. D. Warren : Alone – Sauver sa peau – La Maison d’à côté – Les Morsures du passé – Preuves d’amour – Le Septième Mois – Arrêtez-moi – À même la peau – Le Rire du Bouddha in Face à Face – Lumière noire – Retrouve-moi – On ne meurt que deux fois – N’avoue jamais – Au premier regard 

 

Albin-Michel – 03.02.2024 – 439 pages  / Livre de Poche – 02.01.2025 – 480 pages  – (Before she disappeared -2021 traduit par Cécile Deniard)

Résumé:

La nouvelle série de la reine du thriller psychologique
« Je m’appelle Frankie Elkin et je me suis donné pour mission de retrouver des personnes disparues – en particulier quand elles appartiennent à des minorités. Quand la police a baissé les bras, que les médias ne s’y sont pas intéressés, que tout le monde a oublié, c’est là que j’interviens. »
Frankie, la quarantaine, ancienne alcoolique, est un loup solitaire. 

Lorsqu’elle apprend qu’une adolescente haïtienne a disparu de Mattapan, quartier chaud de Boston, elle se jure de tout mettre en oeuvre pour la retrouver, quitte à risquer sa peau.

La Presse:
Avec 2 millions de livres vendus en France et plus de 25 millions dans le monde, Lisa Gardner domine la scène du suspense. L’été d’avant marque le début d’une nouvelle série culte.

« L’un des personnages les plus originaux de la littérature policière contemporaine. » Washington Post

« L’été d’avant pourrait bien être l’un des meilleurs romans de Lisa Gardner… » Fresh Fiction

 » Lisa Gardner signe une fois de plus un polar redoutablement efficace. » Gala

Mon avis:

Ma soeurette N@n avait trouvé le personnage de cette enquêtrice atypique attachant, l’enquête intéressante et bien menée et apprécié la description du quartier de Mattapan (Boston, US).
Je suis d’accord avec elle.
Toutefois, comme dans « Famille parfaite, » j’ai trouvé un peu longuet par moments. Il rentre dans les bien aimés mais pas dans les coups de coeur. 

Les rapports humains sont importants, le problème de l’alcoolisme et de l’abstinence traité en long et en large de même que le problème que cela pose d’être blanc dans un monde de personnes noires ou métissées et le thème de la criminalité dans certains quartiers de Boston très présent. (Moi qui voyais cette ville comme une ville relativement tranquille…) 

Le problème des non flics, considérés par les vrais flics comme des détectives amateurs et empêcheurs de tourner en rond qui veulent mener l’enquête est également au centre du roman.  On est bien conscient que plus le temps passe et plus les dossiers tassent en bas de la pile et que malgré les bonne volonté des flics, les dossiers s’accumulent.
On parle aussi de la perception des cas : souvent les familles ne sont pas prises au sérieux quand elles annoncent une disparition de mineur et la police tarde à enquêter en pensant qu’il s’agit d’une simple fugue… Quand en plus on appartient à une minorité… J’ai toutefois appris qu’il y avait des agents de liaison en relation avec les diverses communautés dans la police.

Même si je trouve que par moment ça traine un peu, j’ai trouvé le duo Frankie/Enquêteur très interessant et la collaboration a bien fonctionné. J’ai aussi apprécié la manière de tisser des liens entre les différents personnages.  Et je crois volontiers qu’un non flic – et aussi une femme – peut obtenir des éléments en parlant aux victimes ou proches des disparus. Frankie a des dons : elle est tolérante et pose les bonnes questions…
Lent peut-être mais je vais lire le tome 2 des enquêtes de la miss Frankie…  

Extraits:

Les bars sont toujours le rendez-vous des solitaires dans l’âme et des esseulés. Je m’y sens chez moi.

Et quand je lui demandais comment ça se faisait, on aurait dit qu’elle savait même pas. Elle était déconnectée, je sais pas. Miss Intello était devenue Miss Allô-y-a-quelqu’un ?
– Quand vous dites à côté de ses pompes, vous voulez dire effrayée ? Ou rêveuse, plutôt ?

Je suis enfin au milieu des miens, une douzaine d’alcooliques jeunes-vieux-noirs-blancs-riches-pauvres-croyants-athées.

Lui, c’est un Américain dont la famille vient d’Haïti. Ma tante, ma sœur et moi, on est des Haïtiens installés en Amérique. Il n’a jamais senti le sol trembler sous ses pieds. Il ne comprend pas que ça peut recommencer. »
À la manière qu’il a de dire ça, je comprends qu’il ne parle pas seulement du séisme qui a rasé Port-au-Prince il y a dix ans, mais de la vie qu’ils mènent encore aujourd’hui et de la précarité de leur avenir.

Du point de vue des statistiques démographiques, on peut dire que je suis une femme, blanche, hétérosexuelle, agnostique, de gauche, californienne. Mais je suis d’abord et avant tout une alcoolique. Ce qui m’en a appris suffisamment sur mes propres faiblesses pour que je me montre tolérante avec celles des autres.
– C’est pour ça que des inconnus se confient à vous comme par magie ?
– J’ai peut-être plutôt un don pour écouter. »

– Qu’est-ce que vous cherchez ?
– La vérité.
– Même si elle n’est pas belle à voir ?
– Elle n’est jamais belle à voir.

Ma couleur de peau fait de moi l’ennemie, l’incarnation des privilèges hérités, mais je ne me sens pas exactement privilégiée. Je me sens comme depuis toujours. En miettes. Comme si tout le monde savait quelque chose que j’ignore. Ressentait des choses que je ne ressens pas. Tissait des liens comme je n’ai jamais appris à le faire.

– Il n’y a que la ligne d’arrivée qui vous intéresse.
– Ramener chez elle une adolescente disparue, c’est clair.
– Moi, c’est le processus qui me passionne. Une fois qu’on a franchi la ligne… c’est là que je me perds. Que j’arrête de comprendre si bien ce qui se passe. »

Elle a prononcé les premiers mots avec l’accent de Boston, mais sa manière de dire Badeau trahit ses origines insulaires. On y entend un mélange de dureté et de douceur, comme un écho de palmiers et de nuages poussés par le vent.

Je cours si vite que mes larmes sèchent avant d’avoir eu le temps de laisser une trace sur mes joues. J’y mets tant d’énergie que je ne suis même plus dans cette ville, je suis loin d’ici, dans un endroit où les arbres sont de sinistres spectres, où la lune agrippe ma chevelure et où je dois fermer les yeux pour échapper à une terreur abjecte.

dans ma tête se mélangent le passé et le présent, ce qui était autrefois et ce qui est désormais. Ce qui ne sera plus jamais.

[…] se concentrer sur ceux qu’on peut encore sauver.
Plutôt que sur les morceaux de soi qu’on a perdus en cours de route.

Rester immobile, c’est gamberger. Et gamberger, c’est sombrer de nouveau dans l’abîme.

Apparemment, monsieur aime les femmes fortes et indépendantes un peu moins fortes et indépendantes. Tant pis pour lui.
– Il changera d’avis, ma jolie. Ça se passe toujours comme ça, avec les types bien.
– Peut-être, mais en tant que femme forte et indépendante, je ne vais pas attendre les bras croisés à côté du téléphone.

– Même les malfrats ont des rêves, vous savez.

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