Kebe, Fatoumata «Lettres à la Lune» (2020)

Kebe, Fatoumata «Lettres à la Lune» (2020)

Autrice : Fatoumata Kebe est titulaire d’un doctorat d’astronomie et d’un master de mécanique des fluides obtenus à Sorbonne Université. Spécialiste de la trajectoire des débris spatiaux., formée pendant un an au département d’ingénierie spatiale de l’université de Tokyo, elle a créé l’association Éphémérides, qui organise des ateliers d’astronomie principalement auprès des publics empêchés.
En 2019 elle publie  » La lune est un roman » et en 2020 « Lettres à la lune »

Slatkine & Cie – 29.09.2020 – 237 pages

Résumé : Muse immortelle, la Lune a toujours inspiré la littérature.

D’Emily Brontë à Virgile, elle intrigue les poètes, fascine les écrivains. Elle est la confi dente des amoureux, la reine de la nuit. Tantôt lumineuse, tantôt mystérieuse, la Lune a fait couler beaucoup d’encre.
Eschyle disait d’elle qu’elle est l’œil de la nuit, García Lorca invoquait la Lune gitane en séductrice fatale. Fatoumata Kebe vous invite à un voyage littéraire dans la Lune.

Mon avis : C’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé Fatoumata Kebe et la Lune. Dejà l’an dernier j’avais beaucoup aimé son premier ouvrage (voir article) et sa façon de nous faire aimer et découvrir les faces cachées de cet astre qui m’a toujours fait rêver.

Si vous aimez les légendes, vous découvrirez comment la lune est montée au ciel, comment sont nées les tâches qui parsèment sa surface, ce qu’il est arrivé au Dieu lune et ses 27 femmes, la raison pour laquelle Shiva porte un diadème en forme de lune, la trinité grecque des trios visages de la lune (Séléné, Artémis et Hécate) et dans quel pays on dit que l’or est la sueur du soleil et que les larmes de la lune sont l’argent.

Si votre objectif est de décrocher la lune, vous vous demanderez dans quel monde on est quand on voyage vers la lune… Dans celui de la science-fiction ? de l’imaginaire ? du réel ?
Et d’ailleurs d’où viennent les hyppogypes et qui sont-ils ? Qui sont ces hommes qui nous décrivent la lune comme s’ils y étaient, comme si leur voyage était bien réel et non imaginaire, nous entrainant avec eux en mélangeant songes, rêves, invention et affirmations totalement fantaisistes à la réalité. Dans le songe de Keppler, écrit en 1608, certaines réflexions ont une vraie valeur scientifique. Le voyage serait inachevé si on omettait de parler de Jules verne et de son canon qui envoya des terriens sur la lune en 1865.  Que de chemin parcouru avant qu’Armstrong ne pose son pied sur la Lune !

La parole est ensuite donnée aux conteurs, aux paroliers de chansons, aux poètes, écrivains…
J’ai découvert le conte de Grimm qui nous parle du vol de la lune ; Mark Twain se demande si la lune a pondu les étoiles comme les grenouilles pondent des œufs, Lorca rend hommage à la lune dans son Romancero Gitano et pare cette séductrice de toutes les couleurs. Pour les poètes, elle est celle qui console, qui allège les tourments et les douleurs, qui guide vers la lumière dans la douceur de la nuit. (elle m’a donné envie de me replonger dans le livre de l’Intranquillité de Pessoa).
On la découvre « amoureuse » avec Shakespeare, Omar Khayyâm, John Keats, Maupassant et Flaubert (décidément Flaubert j’accroche pas !), « Reine de la nuit » avec Virgile, Chateaubriand, Byron ou Kerouac… On pénètre son côté obscur avec Keats, les sœurs Bronté, Thomas Hardy, Musset, Baudelaire … et on se retrouve dans un monde de mystère, d’insécurité, de surnaturel, d’angoisse, de noirceur, d’ombres effrayante et menaçantes… elle est aussi moralisatrice et directrice de conscience pour Plutarque, l’Arioste, La Bruyère ou Leopardi dans son « Dialogue de la Terre et de la Lune ».
Enfin elle est maitresse du temps pour Chateaubriand, Shelley, Henri de Régnier ou Proust.

J’ai passé un moment magique qui me donne encore davantage envie de me perdre dans cet astre qui veille sur mon sommeil et sur mes rêves : Plus littéraire que le précédent, j’ai encore plus aimé m’aventurer dans l’espace avec Fatoumata Kebe et je recommande ce livre à toutes celles et ceux qui rêvent en regardant le ciel la nuit et qui aiment la poésie, les légendes, la littérature.

Un très grand merci aux Editions Slatkine & Cie pour l’envoi de ce petit bijou.

Extraits :

La nuit, c’est le moment où la réalité se déforme, c’est pourquoi les légendes font la part belle à ses pouvoirs

On n’est plus seul. Il y a quelqu’un. Et on lui parle, comme on parle au chat, comme on parle à une photographie, pour ne pas parler qu’à soi-même.

 

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