Nothomb, Amélie « Le livre des sœurs » (RL2022)

Nothomb, Amélie « Le livre des sœurs » (RL2022)

Auteur : nom de plume de la baronne Fabienne Claire Nothomb, née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Région de Bruxelles-Capitale, est une romancière belge d’expression française. Auteur prolifique, elle publie un ouvrage par an depuis son premier roman, Hygiène de l’assassin (1992). Ses romans font partie des meilleures ventes littéraires et certains sont traduits en plusieurs langues. Ce succès lui vaut d’avoir été nommée commandeur de l’ordre de la Couronne et d’avoir reçu du roi Philippe le titre personnel de baronne. Son roman Stupeur et Tremblements a remporté en 1999 le Grand prix du roman de l’Académie française. En 2015, elle est élue membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Elle a reçu, entre autres, le prix Chardonne, le prix de Flore, et le Grand prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre.

Chroniques : – Pétronille » (08/2014) –  « Le crime du comte Neville » (2015) –  «Riquet à la houppe» (08/2016) –  «Frappe-toi le cœur» (RL2017) –  « Les prénoms épicènes » (RL2018) – «Soif» (RL2019) – « Les Aérostats » (RL2020) – « Premier sang » (RL2021) – « Le livre des sœurs » (RL2022) – « Psychopompe » (RL2023)

Albin-Michel – 17.08.2022 – 198 pages

Résumé :
« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne » Amélie Nothomb.

Mon avis :
Comme presque chaque année, je me suis précipitée sur le Amélie Nothomb… et quand je lis un livre d’Amélie Nothomb, je regarde toujours les prénoms… Les petites filles s’appellent : Tristane, Laeticia et Cosette… Tout un programme.
Tristane, un prénom est dérivé de « tristis », qui signifie « triste » … qui correspond bien à la « Petite fille terne » dont il est question dans le roman. Laeticia signifie « allégresse ». Et puis il y a aussi la cousine, Cosette, celle qui joue de la batterie et qui est anorexique. Son prénom a été inspiré à sa mère par le personnage des Misérables … Pour ce qui est du diminutif du prénom de la tante, « Bobette » en Suisse cela veut dire Idiote, nigaude, sotte …
Le couple des parents – surtout la mère – est juste imbuvable. Un couple amoureux et qui, sans violence aucune, se rend coupable de maltraitance envers sa petite fille, en l’ignorant complètement et n’étant pas capable de lui donner de l’amour et de l’attention, en ne lui faisant pas une place dans leur vie de petits égoïstes étriqués. Heureusement il y a le reste de la famille pour donner de l’amour et l’école pour que la première née, Tristane, puisse exister… jusqu’à ce que ce couple de parents décide d’offrir en cadeau de Noel en retard, une petite sœur à la fillette. D’ailleurs le couple fusionnel des parents et le duo fusionnel des deux sœurs ne forme pas une famille mais deux entités qui vivent au même endroit. Sans sa tante et sa maîtresse d’école la petite Tristane aurait été encore plus terne en apparence… et heureusement qu’elle a décidé de se tourner vers les autres et d’avoir une vie sociale tournée vers ceux qui étaient des effacés de la vie ou des personnes qui n’osaient pas, n’avait pas les mêmes capacités intellectuelles qu’elle…
Alors oui il parle des rapports parents / enfants… de la relation entre les deux sœurs et le reste de la famille, mais j’ai été beaucoup plus intéressée par les parties parlant du rapport entre les deux sœurs et la littérature et la musique que par les relations parents/enfants.
Les réflexions sur la musique font réfléchir. On a bien l’habitude du thème de la littérature et de l’écriture, du sens des mots et des prénoms mais peut-être moins la musique…
J’ai aussi aimé le rapport avec les disparus qui se crée entre Tristane et ceux qui ont disparu de sa vie, son dialogue, le fait de les intégrer dans sa vie…
Le Nothomb de cette année ne fait pas partie de mes préférés mais j’ai passé un bon moment de lecture…

Extraits :

– Papa et maman sont très gentils, mais ils préfèrent jouer ensemble, ils n’aiment pas les jeux des enfants, ils ont des drôles de jeux de grands, ils n’ont jamais été des enfants, nous ne serons jamais des grandes…

Qu’est-ce qu’habiter un lieu ? C’est lui insuffler son âme.

Ce qui empêchait ses yeux de pétiller, c’était une très profonde tristesse.

Le Blé en herbe, de Colette. Ce fut le coup de foudre. Elle avait déjà lu des romans sans effort ni ennui. Ce qu’elle découvrit avec Colette était d’un autre ordre : elle éprouva plus que de l’intérêt – du plaisir. Cela tenait encore davantage à la manière dont c’était écrit qu’à l’histoire elle-même.

La musique constitue pour le commun des mortels une passion d’adolescence. Ils continuent à lire, à voyager, à s’initier à des cuisines exotiques, à rencontrer des individus. Mais faites-leur écouter un air nouveau et vous vous heurterez à : « Moi, tu sais, j’en suis resté aux Beatles » – qu’ils n’écoutent plus jamais.

– Oui, comme Hendrix, je jouerai de la guitare et je chanterai en même temps. Pour ça, quand je répète la guitare, je récite mes tables de multiplication. Ça m’apprend à désolidariser mes mains de mon cerveau.

One Reply to “Nothomb, Amélie « Le livre des sœurs » (RL2022)”

  1. Les avis sont assez contrastés sur ce court roman d’Amélie Nothomb. Soit on adore, soit on n’adhère pas du tout…
    Mon sentiment est assez mitigé… Du côté des avis négatifs, je suis assez d’accord avec le fait que l’histoire est assez surréaliste et les personnages incroyables dans tous les sens du terme… Mais j’aime aussi le côté imaginaire (enfants surdoués oui pourquoi pas mais déjà à quelques semaines ?) Cette lecture soulève aussi quelques idées (jalousie, anorexie et même suicide)
    Mais bien sûr, ton analyse est tellement pertinente qu’il est pratiquement inutile d’y ajouter quoi que ce soit 😉

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