Riley, Lucinda « La Sœur du soleil » – (2020) – Série Les sept sœurs – Tome 6

Riley, Lucinda « La Sœur du soleil » – (2020) – Série Les sept sœurs – Tome 6

Autrice : Romancière et ancienne actrice, née à Lisburn, Irlande du Nord, née le 16 février 1968 et décédée le 11 juin 2021 des suites d’un cancer.  Lucinda Riley partageait sa vie, avec son mari et ses enfants entre sa maison sur la côte du Norfolk, dans l’est de l’Angleterre, et la Provence, dans la presqu’île de Saint-Tropez.

Romans :
Sous le nom de Lucinda Edmonds : En coulisse (1994) – Sous le charme (1995) – Sous les Feux de la rampe (2000)
Sous le nom de Lucinda Riley :
Romans indépendants : La Maison de l’orchidée (2012) – La Jeune fille sur la falaise (2013) – Le Domaine de l’héritière (2013) – La Rose de minuit (2014) – La Belle Italienne (2016) L’Ange de Marchmont Hall (2017) – La Lettre d’amour interdite (2018) – Le secret d’Helena (2020) – La Chambre aux papillons (2020) 
Série : Les sept sœurs :  Maia (2015) – La sœur de la tempête (2016) – La sœur de l’ombre (2017) – La sœur à la perle (2018) – La sœur de la Lune (2019) – La sœur du Soleil (2020)– La sœur disparue (2021).
Parution  posthume de Atlas : L’histoire de Pa Salt (annonce faite par Lucinda Riley aux éditions Charleston en 2023 à confirmer.

Lors du Nouvel An de 2012, en regardant le ciel étoilé, Lucinda Riley a eu l’idée de faire une série ambitieuse, de plusieurs tomes, basée sur la légende de la constellation des Sept Sœurs. Les livres raconteraient le destin de sœurs adoptées qui traversent le globe à la recherche de leur passé, avec un père mystérieux, Pa Salt. Et c’est ainsi qu’est née la série des Sept Sœurs, dont « Maia le premier tome, a été publié en 2014 en anglais.
À travers ces romans au souffle unique, peuplés de personnages inoubliables, liés par les drames et l’amour, Lucinda Riley a affirmé son immense talent, créant un nouveau genre littéraire à part entière.

(tome 6 La Sœur du soleil)

Charleston – 10.06.2020 – 775 pages / Livre de Poche 24.04.2021 – 953 pages (Traduit de l’anglais (Irlande) par Marie-Axelle de la Rochefoucauld)

Résumé :
A la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu’elles étaient bébés, Electra d’Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, une magnifique demeure sur les bords du lac de Genève. La vie semble sourire à Electra, la sixième soeur : mannequin le plus en vue de la planète, elle est belle, riche et célèbre.
Mais derrière cette image idéale se cache une jeune femme perdue depuis le décès de Pa Salt. Emportée dans la spirale infernale de la drogue et de l’alcool, et alors que tout son entourage s’inquiète pour elle, elle reçoit une lettre d’une inconnue qui dit être sa grand-mère. Celle-ci lui révèle que ses racines se trouvent au Kenya, au coeur d’une tribu Maasaï . La Soeur du Soleil est le sixième tome de la série événement Les Sept Soeurs, qui a conquis 30 millions de lecteurs dans le monde. 

Mon avis:
Alors me voilà en compagnie d’Electra. Depuis le début, c’est celle avec laquelle j’ai le moins d’empathie et cela continue. J’ai fait plus ample connaissance avec elle avec beaucoup d’intérêt, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui m’ont touché, que j’ai adoptées d’emblée, mais même si son histoire m’a touchée, le personnage ne me semble toujours pas sympathique. Et pourtant elle s’est ouverte, elle a quitté son image glacée de couverture de magazines de mode, de star de la mode pour s’humaniser au contact de personnes qui vivent dans un monde plus réel. 

C’est un tome riche en histoire qui nous fait faire le grand écart entre les plaines du Kenya (j’ai eu un plaisir fou de me retrouver au Kenya, un pays que j’ai eu le plaisir de visiter, et de faire un petit safari en compagnie de Cecily) et New-York. Comme toujours nous traversons les pays et remontons les époques.

La soeur du soleil, c’est aussi et surtout la peinture de l’évolution des conditions de vie d’une femme noire aux Etats-Unis depuis les années 50. Et en parallèle  l’histoire de l’Afrique… le statut social des noirs, la discrimination, le racisme, les conditions sociales, la drogue, d’alcool, l’addiction qui n’épargne personne, le regard des autres, la différence.

Extraits:

Tu sais sans doute que ton homonyme grecque a un lien avec l’ambre.
— Ah oui ?
— En fait, en grec ancien, « ambre » se dit electron et, selon la légende, la pierre renferme les rayons du soleil. Un philosophe grec a remarqué que si l’on frottait deux morceaux l’un contre l’autre, cela créait de l’énergie… Ton prénom te va comme un gant, ajouta-t-il en souriant et en plaçant une coupe de champagne devant moi.

Quel est l’intérêt de regarder en arrière quand on ne peut pas changer le passé ? Je ne regarde que vers l’avant.

— De mon côté, tout ce que j’ai eu, c’étaient les Contes de Grimm, et dans chaque histoire il y avait une sorcière ou un troll qui me terrifiait.

— Nos histoires aussi ont des personnages de ce genre, mais on les appelle des djinns. Ils sont très méchants. Papa dit toujours que nos histoires fournissent le tapis duquel nous pouvons nous envoler. Peut-être qu’un jour vous aurez envie de découvrir votre propre histoire. 

J’étais vraiment incapable de rester à ne rien faire ; mon seuil de tolérance à l’ennui était si bas que c’était comme s’il n’existait pas.

Comment se fait-il que j’aie tout et l’impression de n’avoir rien ? me demandai-je en contemplant les montagnes au-dessus de moi.

C’est une question à laquelle elle avait souvent songé – que la soi-disant haute société américaine soit constituée de banquiers et de commerçants. La noblesse avait été décernée aux familles les plus fortunées, plutôt qu’à celles dont le sang était le plus bleu. Elle n’avait rien contre mais, contrairement à l’Europe, il n’y avait ni comte, ni duc, ni prince au Pays de la Liberté.

— Chérie, il ne faut pas dire « un jour ». Le seul moment que nous ayons est maintenant, cette minute, voire cette milliseconde…

Voilà la clé de la vie en Afrique : nous devons respecter ce qui était ici avant nous. À la fois les gens et les animaux.

Les Maasaïs sont nomades – ils passent leur vie avec leur bétail, sur les plaines. Les domestiques sont en général kikuyus. 

— Pour combien de temps êtes-vous ici, avant de repartir en courant vers la claustrophobie de ce que vous appelez sans doute «civilisation» ?

Les Maasaïs étaient là en premier, et malgré plusieurs tentatives des autorités pour les déplacer et les restreindre à un territoire, ils poursuivent leur mode de vie nomade traditionnel.

— Je n’aime pas parler de moi.
— Tu veux dire que tu n’aimes pas devoir te confronter à qui tu es. Tant qu’on ne le fait pas, ma jolie, aucun de nous ici ne peut aller de l’avant.

Nous sommes tous déracinés. Nous n’avons plus de sentiment d’appartenance. Nulle part. Auprès de personne. L’un des inconvénients de la mondialisation, je suppose. 

« Que Dieu m’accorde la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer, et la sagesse de faire la différence. »

— Je croyais que tu étais fidèle à ton mari ?
— Bien sûr, mais il n’y a pas de mal à faire du lèche-vitrine de temps en temps, même si on ne peut pas acheter le produit ! 

Moi aussi, j’ai grandi entre deux mondes, tu sais. Certains diraient que nous avons eu de la chance, et ils ont raison à bien des égards, mais… on finit par avoir l’impression de n’être à sa place nulle part.

Søren Kierkegaard, un philosophe danois très connu : « On ne peut comprendre la vie qu’en regardant en arrière ; on ne peut la vivre qu’en regardant en avant. »

S’il y a bien une leçon que j’ai tirée de la vie, c’est qu’on ne doit jamais rien remettre à plus tard, car nous ne serons peut-être plus là demain.

Photo : Kenya – le Rift (2011)

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