Mi-Ae, Seo « Bonne nuit Maman » (2020) 320 pages (Série /Trilogie Ha-young tome 01)

Mi-Ae, Seo « Bonne nuit Maman » (2020) 320 pages (Série /Trilogie Ha-young tome 01)

Autrice: Seo Mi-ae est née à Yeongju avant d’emménager à Séoul avec sa famille lorsqu’elle à 8 ans. Seo Mi-Ae est une star du polar en Corée. Comme toute autrice coréenne, elle a débuté avec des poèmes parus dans la presse. En 1994, elle publie son premier roman policier qui connaît immédiatement un immense succès: Les 30 meilleures façons d’assassiner son mari. Son deuxième, Le Jardin des poupées, a reçu le premier prix du Polar coréen en 2009. Depuis elle a publié d’autres romans et nouvelles et plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma ou à la télévision. Elle est également scénariste pour la télévision et le cinéma.

Trilogie Ha-young  :  Elle s’inspire de sa propre histoire et d’une histoire vraie s’étant déroulée aux États-Unis pour sa trilogie suivant une jeune criminologue, un tueur en série et une jeune adolescente perturbée. Pour elle, plus que l’intrigue, ce qui compte, ce sont les personnages et la façon dont elle peut faire ressortir le mal en eux.
Bonne nuit Maman (Tome 01) – Chut, c’est un secret (Tome 2)

Matin Calme – 05.03.2020 – 269 pages /. Le livre de poche /thriller – 31.03.2021 – 320 pages Traduit par Jihyun Kwon et Rémi Delmas

Résumé:
Seon-gyeong, criminologue et professeure à l’université, est sollicitée par un détenu en attente de jugement. Cet homme, un serial-killer qui a assassiné treize femmes, veut lui parler – à elle seule. Seon-gyeong va devoir faire preuve de la plus grande prudence face à ce tueur hors norme, intelligent et manipulateur. Dans le même temps, son mari se voit contraint de faire venir chez eux sa fille née d’un précédent mariage. Une enfant de onze ans qui serre contre elle son ours en peluche, bouleversée par les décès de sa mère et de ses grands-parents maternels. Des décès pour le moins suspects, d’ailleurs…
Le premier volet glaçant d’une trilogie bientôt adaptée en série par les producteurs de Downton Abbey.

La Presse:
Le portrait diablement flippant d’une société coréenne qui, sous les apparences d’une nation calme, est peuplée de citoyens rongés par la solitude et le manque d’affection. Paris Match.

Une mécanique implacable qui joue avec nos nerfs. Augustin Trapenard. 21 cm.

Mon avis:

Tout commence par un incendie. Une petite fille en sort miraculeusement indemne et va aller habiter chez son Papa, le mari de la criminologue Seon-gyeong. Cela coïncide au moment où ladite criminologue accepte de rencontrer en prison un tueur en série, Lee Byeong-do, qui ne veut parler qu’avec elle. Pourquoi ? C’est un mystère car personne ne comprend pourquoi et comment il a entendu parler d’elle…

La vie de la criminologue Seon-gyeong bascule, comme prise en tenailles par les deux personnes qui font voler en éclat son quotidien. Les deux lui font peur, vont même la terroriser. Deux regards reptiliens, deux personnes qui jouent avec elle au chat et à la souris, deux personnes qui au final se ressemblent bien plus qu’il n’y parait.. deux enfances brisées, traumatisées et qui rendent la vie en société difficile. Il faut beaucoup de patience et d’empathie pour aller voir ce qu’il se cache sous la carapace : de la manipulation, de la violence, de la folie, de la peur, un immense besoin d’amour? Ou un mélange de tout ça? Seon-gyeong va-elle réussir à faire sa place dans la vie de la fillette? Va-elle réussir à faire parler et ressortir la part humaine du tueur en série? Que se dissimule-t-il derrière ces deux visages ?

Et une chanson des Beatles « Maxwell’s silver hammer » qui agit comme un détonateur dans la tête du tueur en série et est en quelque sorte le fil rouge de sa vie.
Une certitude : l’enfance peut très fortement influencer sur l’avenir d’une personne…
Je confirme les dires de mon amie Stéphanie : « il fait pas dans la dentelle ».

J’ai pris la décision de faire la liste des personnages principaux avec leurs noms pour ne pas me perdre ! (Surtout qu’il s’agit d’une trilogie et que je veux connaître la suite) Je vais procéder maintenant de cette manière avec les auteurs asiatiques car autrement je m’emmêle les pinceaux…
Seon-gyeong, femme, criminologue
Jae-seong, mari de Seon-gyeong et père de la fillette
Ha-yeong , la fillette
Lee Byeong-do, tueur en série incarcéré
Lee Sang-uk, enquêteur au sein du service d’incendie
Yu Dong-sik, inspecteur de la police scientifique
Han Dong-cheol, le président de l’association coréenne de criminologie.

Extraits:

les cauchemars ne règnent que sur le sommeil, ils s’effacent vite devant le quotidien.

trois caractéristiques comportementales – l’énurésie nocturne, la pyromanie et la cruauté envers les animaux – permettent d’identifier la présence d’une psychose chez un enfant.

Pour paraphraser Einstein, ce qu’il reste à explorer, ce n’est pas l’univers, mais le cerveau humain.

Pour ces jeunes, habitués à obtenir des réponses précises, la psychologie pouvait paraître vague et frustrante. 

Je me rappelle avoir lu quelque part qu’un tueur en série et un chirurgien ont de nombreux points communs, comme leur froideur ou leur audace, par exemple. Ils sont tout aussi curieux des hommes l’un que l’autre. Mais selon l’environnement où ils grandissent, ils finissent par se retrouver dans des situations diamétralement opposées.

— Il y a de multiples facteurs à prendre en compte quand on considère un tueur en série. C’est comme un puzzle, composé de milliers de pièces : les gènes, le caractère, l’environnement, la famille, l’état psychologique, etc.

— Même quand on l’a arrêté, on n’en était pas vraiment sûr. Comment dire… On avait beau l’avoir attrapé physiquement, on avait l’impression que dans son esprit, dans son monde à lui, il continuait d’assassiner des gens.

Les gens ne changent pas facilement. Une fois un rapport de force établi entre deux personnes, il est très difficile de l’inverser. L’homme s’habitue à tout, peu importe la dureté de son environnement.

Une fragilité dissimulée derrière une volonté de paraître forte, de la solitude derrière un regard froid.

Au moment où les portes de sa mémoire s’étaient ouvertes, cet endroit, cette prison, avait cessé d’être un havre de paix.

Depuis sa naissance, c’était comme s’il avait vécu pieds nus sur la glace. Et le froid lui avait glacé jusqu’au cœur. N’avait-il donc pas le moindre souvenir chaleureux ?

Un instant, il eut l’impression de se tenir seul dans les ténèbres. Il se jeta à cœur joie dans l’obscurité. En agissant ainsi, il lui semblait pouvoir effacer son existence. Il voulait en finir pour de bon.

Vous aviez dit que ce sont les blessures qui transformaient les gens en monstre.

— Le temps ne coule pas à un rythme régulier. Quelques années passent en une seconde et, parfois, une seule minute peut être aussi longue qu’un mois ou une année. Moi, je vis constamment l’instant le plus horrible de ma vie, il se répète à l’infini.

Seon-gyeong se sentait semblable à un clown debout sur un tonneau. Un clown ne parvenant pas à trouver son équilibre, ne faisant que s’adapter péniblement au mouvement anarchique de la barrique.

Un enfant, c’est comme une feuille blanche. Il grandit selon les dessins que les adultes peignent dessus.

La mort n’avait rien à voir avec les ténèbres, c’était juste une simple coupure d’électricité ; ce n’était pas disparaître, mais passer dans un autre monde.

Certains naissent avec un don pour se torturer tout seul.

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