Voltenauer, Marc « Fatal abîme » (2024) 413 pages (Série Andreas Auer tome 6)
Auteur : Ecrivain suisse, Marc Voltenauer est né en 1973 à Genève, d’une mère suédoise et d’un père allemand et a vécu à Versoix, au bord du Léman, les vingt premières années de sa vie. Enfant, il est partagé entre sa passion pour le foot et son attrait pour une carrière de pasteur, peut-être pour suivre les traces de son grand-père, évêque au sein de l’église luthérienne de Suède. Après des études de Théologie à l’Université de Genève, Marc Voltenauer s’engage comme Secrétaire général des Unions Chrétiennes de Genève et opte ensuite pour un poste dans les ressources humaines au sein d’une banque. C’est suite à un voyage autour du monde qu’il décide de se mettre à l’écriture, et trouve à son retour son inspiration dans le pittoresque village montagnard de Gryon. Grand amateur de films et de romans policiers, il se dirige tout naturellement vers le polar.
Série : Andreas Auer «Le Dragon du Muveran» est le 1er roman de cet auteur mettant en scène l’Inspecteur Andreas Auer. La 2ème enquête de Auer «Qui a tué Heidi ?»(septembre 2017). « L’aigle de sang» (14 mars 2019), «Les protégés de Sainte Kinga»(1 octobre 2020); «Cendres ardentes » (3 mars 2023); «Fatal abîme» (3 octobre 2024)
Istya & Cie Editions – 03.10.2024 – 413 pages
Résumé:
Un homme se réveille ligoté et bâillonné dans un vieux sanatorium désaffecté. Confronté à une menace venue de son passé, il est égorgé. Son corps est découvert par deux adolescents amateurs d’urbex.
L’inspecteur Auer ne pourra pas diriger cette enquête, il est hospitalisé pour une tumeur au foie. C’est Karine, son adjointe qui suit le dossier. En menant les interrogatoires, elle découvre que cette région tranquille de la Suisse, a été récemment le théâtre d’une série de viols dont personne n’a parlé. L’homme égorgé aurait-il pu l’être par une de ses anciennes victimes ?
Mon avis:
C’est toujours un véritable plaisir de retrouver Andreas Auer et toute sa fine équipe. Malheureusement Andreas est dans une chambre d’hôpital mais cela ne va pas l’empêcher de participer activement à l’enquête. Il n’est pas supposé s’en mêler mais on le connait…
Dans ce livre les femmes sont au centre de l’action : les inspectrices Karine et Kinga sont chargées de mener l’enquête et on y retrouve de vieilles connaissances : la légiste Parvati et surtout l’ancienne pasteure Erica, reconvertie depuis sa sortie de prison et intégrée dans l’équipe de soutien d’urgence de la Police. Mikael est aussi actif dans ce roman. Il est maintenant journaliste judiciaire et va se retrouver aussi à aider à la résolution des meurtres qui se produisent dans des lieux abandonnées et isolés de la région. Il va également mener des interviews pour la presse et j’ai beaucoup apprécié le sujet de la relation avocat/prévenu coupable ou innocent. Le métier d’avocat est difficile : il convient de tout faire dans l’intérêt du prévenu, le but est de le faire acquitter même si il et coupable et au risque de déchaîner la haine.
Dès les premières pages on est dans le vif du sujet et on est ferrés par l’intrigue. Et on se dit que le passé finit toujours par vous rattraper! Comme d’habitude l’auteur ne fait pas dans la dentelle et certaines scènes sont violentes ; évidemment quand on égorge quelqu’un avec un couteau…
Mais c’est moins violent que dans son précédent. Ce qui est mis en avant et au centre des meurtres, c’est la scène de crime, la mise en scène.
Et j’ai bien aimé le petit clin d’oeil à Nicolas Feuz, avec l’intervention du procureur neuchâtelois Norbert Jemsen.
Je ne vais pas vous en dire plus pour ne pas divulgâcher mais sachez qu’une fois le livre pris en main, on ne le lâche pas ! Suspense garanti et comme dans ses romans précédents beaucoup de thèmes de société très importants abordés (femmes battues , violence, harcèlement, viol, homosexualité)
Un très grand merci à l’auteur et aux Editions Istya & Cie pour l’envoi du livre et leur confiance.
Extraits:
– Si vous voulez comprendre l’artiste, regardez son oeuvre, déclara-t-il. On ne peut prétendre comprendre ou apprécier Picasso sans étudier ses peintures. Les tueurs en série planifient leur travail avec autant de soin qu’un peintre organise sa toile.