Chevalier, Tracy « La brodeuse de Winchester » (2020) 381 pages


Chevalier, Tracy « La brodeuse de Winchester » (2020) 381 pages


L’Autrice : Tracy Chevalier est une écrivaine américaine habitant Londres depuis 1984 avec son mari et son fils. Elle s’est spécialisée dans les romans historiques.
Tracy Chevalier est née et élevée à Washington, DC, et son père est photographe pour le The Washington Post. Elle étudie à la Bethesda-Chevy Chase High School de Bethesda, dans le Maryland. Après avoir reçu son B.A. en anglais à l’Oberlin College, elle déménage en Angleterre en 1984.

Sa carrière d’écrivaine débute en 1997 avec La Vierge en bleu, mais elle connaît le succès avec La Jeune Fille à la perle, un livre inspiré par le célèbre tableau de Vermeer.  Suivront Le Récital des Anges, La dame à la licorne, L’innocence, Prodigieuses Créatures, La Dernière Fugitive , A l’orée du verger (2016), Le nouveau (2019) , La brodeuse de Winchester (2020), La fileuse de verre (2024)  (les titres en italique bleu clair sans liens ont été lus avant la création du blog)

Editions la Table ronde – 25.06.2020 – 349 pages – (« A single Thread » traduit par Anouk Neuhoff) / Folio – 04.11.2021 – 381 pages

Résumé :

« Jane Austen était morte à l’âge de quarante et un ans sans mari ni enfants, seulement une soeur dévouée. Violet n’avait même pas cela, et elle n’avait certes pas plusieurs romans à son actif. Il ne lui restait que trois ans pour rattraper Miss Austen en termes de créativité ».
Winchester, 1932. Violet Speedwell, trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis la pénurie d’hommes d’après-guerre. 

Pour échapper à une mère acariâtre, elle décide de prendre son envol. Mais son célibat lui attire plus de mépris que d’amitié. C’est au sein du cercle des brodeuses de la cathédrale qu’elle trouvera le soutien qui lui manque pour affronter les préjugés de son époque. Grâce à Arthur, le sonneur de cloches, elle découvre aussi un tout autre cercle, masculin cette fois. Au même moment, la radio annonce l’arrivée d’un certain Hitler à la tête de l’Allemagne.

Mon avis:
Et encore un Tracy Chevalier que j’ai beaucoup aimé.  C’est vraiment une romancière pleine de délicatesse, qui évoque des sujets historiques importants et nous fait vivre des émotions en même temps que les personnages. 

J’ai fait la connaissance de Violet un jour de 1932 à Winchester.  J’ai tout de suite accroché et beaucoup aimé le personnage. Violet a quitté sa ville de Southampton et vient s’installer à Winchester, où elle ne connait personne, mais au moins elle échappe à la cohabitation avec sa mère! Elle a perdu son frère et son fiancé pendant la guerre et son père avec qui elle s’entendait est mort aussi. Les relations  entre la mère est la fille sont très difficiles et elle décide de prendre son indépendance.
Comme toujours j’aime lire les romans historiques de cette autrice. Avec toujours un contexte sociétal et les thèmes récurrents de la libération de la femme, le féminisme, l’indépendance, les relations homme-femme et parents-enfants, l’amour, l’amitié. Des thèmes délicats comme le deuil, la guerre, la perte d’un enfant, l’homosexualité, la tolérance et l’intolérance sont au coeur du roman. 

J’ai découvert qu’il y avait un Saint-Dunstan (saint patron des orfèvres, joailliers et serruriers –  Dickens fait référence à saint Dunstan dans « Un chant de Noël » Dunstan utilisa ses pinces de forgeron pour saisir le diable par le nez et le faire hurler)  , découvert le personnage (réel) de Louisa Pesel (tout comme existent encore les coussins et les agenouilloirs de la cathédrale de Winchester)  et appris le métier de sonneur de cloche. Nous vivons la période historique de l’accession au pouvoir d’Hitler et on en profite pour apprendre/ se rafraichir la mémoire en lisant l’explication de la différence entre les Fylfots et les croix gammées…

Extraits:

Mais ne reste pas enfermée dans ta chambre. Ne va pas attraper la “casaniérite”, d’accord ? Il faut que tu sortes, que tu rencontres des gens.

Des années d’expérience avec sa mère lui avaient appris que le silence était souvent plus efficace que les mots.

elle éprouva le sentiment étrange de reconnaître un endroit tout en ne le connaissant pas, de lui trouver une apparence identique, comme si rien n’avait changé, alors que tout avait changé et vieilli, y compris elle-même.

Elle donnait l’impression d’une blessure cachée, comme un pot finement fissuré qu’on pouvait encore utiliser mais qu’on devait manier avec délicatesse de peur qu’il ne se brise.

« Des petites choses naît la grandeur. »

Tu as vu comme la broderie peut être absorbante au point qu’on oublie ses soucis ? Sonner les cloches doit produire le même effet.

Ce ne sont pas des croix gammées. Ce sont des fylfots.
— Des fylfots, répéta Arthur.
— Oui. Un vieux mot anglo-saxon. Un symbole ancestral utilisé depuis des milliers d’années, dans nombre de cultures et de religions, de l’Inde à la Scandinavie, et notamment dans l’hindouisme et le bouddhisme. Un symbole de lumière, de vie et de bonne fortune. Je l’ai observé moi-même dans l’architecture grecque, sur de vieux vases grecs, et aussi en Égypte quand j’y suis allée. Les Coptes utilisaient ce symbole. »

Image : un des coussins de la cathédrale de Winchester ( site web) 

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