Egemar, Béatrice « Le Fard et le Poison » (2016) 365 pages (Manon tome 2)

Egemar, Béatrice « Le Fard et le Poison » (2016) 365 pages (Manon tome 2)

Autrice: Béatrice Egémar est née le 2 septembre 1961 et habite aujourd’hui en Touraine. Elle est titulaire d’une maîtrise de droit et elle a travaillé comme juriste plusieurs années. A l’entrée à l’école de son quatrième enfant, elle décide de se mettre à écrire sérieusement, « c’est à dire mener à bien une histoire, la corriger et l’envoyer, et pas seulement écrire quand une idée vous passe par la tête en abandonnant le manuscrit à moitié fini dans un tiroir. »

Passionnée d’Histoire, Béatrice est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages pour la jeunesse, dont des romans policiers historiques, comme « l’Oeil de Seth » et « les Noces vermeilles », tous deux parus chez Gulf Stream.

Elle est par ailleurs parfumeuse. 

Romans:
– Beaucoup de romans Jeunesse et sur l’Egypte ancienne.
Série : Un parfum d’histoire : L’eau des anges – L’eau du roi – L’eau bleue
Série Chère Jane Austen : Commérages et confusion (tome1) 2025 –
Série Manon :« Le printemps des enfants perdus » (2013) – Le Fard et le Poison  (2016)
Germaine Cellier – L’audace d’une parfumeuse – BD (2023)
Autres :  Elle posait pour Picasso – 

Presses de la Cité – 14.01.2016 – 365 pages  / ePub 

Résumé:

1751. Dans le très respectable couvent de l’Assomption, celui-là même qui abrite la fille de la marquise de Pompadour, une jeune novice est retrouvée morte. Une soeur affirme avoir vu des traces de sang sur le socle d’un chandelier. S’agirait-il d’un meurtre ? On a vite fait d’interner l’indiscrète à la Salpêtrière… Depuis sa boutique le Bouquet de Senteurs, la jolie Manon Vérité suit l’affaire en voisine, jusqu’au jour où elle découvre avec effroi que ses fards ont été empoisonnés.
La Pompadour, sa meilleure cliente et la favorite du roi, serait-elle visée ? De la rue Saint-Honoré au sublime château de Bellevue, des coulisses de Versailles au sinistre hospice de la Salpêtrière, bruissent rumeurs et complots. Aussi Manon décide-t-elle de mener l’enquête – au parfum de scandale – avec son flair d’exquise parfumeuse…

Mon avis:

Enfin je lis la suite de « Le printemps des enfants perdus » ! Quel plaisir de retrouver Manon ! Manon, en fait Marie-Anne Dupré a 20 ans. Elle est mariée à Joseph, qui fait partie du régiment des gardes françaises. Bien que formée par son père Jérôme au métier de gantier-parfumeur elle est malheureusement une femme et ne pourra jamais accéder à la maitrise. Elle co-dirige la boutique « Le Bouquet de Senteurs » dont son frère Claude a hérité au décès de leur père. Elle est secondée par la jeune Rosine et a la chance de pouvoir compter sur le talent du jeune Jean-Baptiste, son neveu, un enfant étrange mais extrêmement talentueux. 
Je me suis attachée aux personnages, qui m’ont de suite paru familiers. Je suis rentrée dans l’histoire. 

Très vite il va y avoir un accident – un meurtre? – dans l’entourage de la jeune femme  Une jeune novice fait une chute mortelle au couvent de l’Assomption – endroit ou vit la fille de la Pompadour –  et une des bonne soeurs est conduite à la Salpêtrière, dans le département des folles: il s’agit de la soeur de son beau-frère et Manon va faire tout ce qui est en son pouvoir pour l’en faire sortir. Une visite de la Salpêtrière nous est offerte et je dois dire que je n’imaginais pas que c’était un tel enfer!
Il faut préciser que par chance Manon a ses entrées dans le cercle restreint des personnes qui peuvent approcher la Marquise de Pompadour et cela va grandement servir la jeune femme qui non seulement pour faire bouger les choses relatives à l’incarcération de la bonne-soeur mais va ensuite pour avoir son soutien quand elle sera soupçonnée d’avoir fabriqué un fard empoisonné. Elle va ainsi accompagner la Pompadour à Bellevue pour mettre son talent de parfumeuse à disposition
Quand l’histoire de l’empoisonnement des produits de la boutique des senteurs se répète, on commence à se demander qui est visé… Est-ce le magasin de la famille Dupré ou est-ce la Pompadour ? La police enquête, mais l’entourage de Manon va également enquêter en parallèle.
Au cours du roman nous allons aussi faire la connaissance d’une « sorcière » ou plutôt une « devineresse », la Bontemps, dont la réputation est parvenue jusqu’aux oreilles de la Pompadour. 

J’ai aimé tant le coté historique que le coté enquête. Le roman mêle très habilement les personnages qui ont existé et les personnages inventés pour les besoins de l’intrigue. Et puis je dois dire que tout ce qui touche aux parfums me fascine et que j’adore les romans historiques. En fin de roman l’autrice nous confirme l’authenticité de l’histoire de parfumer les fleurs de porcelaine.  (Je savais par ailleurs que ce serait bien documenté fait la connaissance de l’actrice il y a de années sur un forum d’égyptologie quand elle se documentait pour écrire un roman)

On peut lire le tome 2 sans avoir lu le tome 1 – même si c’est sympa de lire le 1 avant…

Pour celles et ceux qui aiment la parfumerie, je recommande la lecture du merveilleux livre de Theresa Révay Ce parfum rouge . Sur le blog, il y a quelques livres qui parlent de parfum :«Le roman des Guerlain – Parfumeurs de Paris» d’ Elisabeth Feydeau, « Journal d’un parfumeur » de Jean-Claude  Ellena, la série de Manon « Le printemps des enfants perdus » et «Le Fard et le Poison » de Béatrice Egemar  (J’ai également le Dictionnaire amoureux du parfum d’Elisabeth Feydeau mais il ne fait pas l’objet d’un article…)   

Extraits:

Les marchandes de modes ne confectionnaient pas de vêtements, elles n’intervenaient que pour orner des tenues taillées et cousues par les couturières. Elles se chargeaient des ceintures, des nœuds, des rubans, des manchettes, tout ce qui fait l’ornement d’une toilette. Quand elles ne travaillaient pas la plume ou le taffetas, les petites marchandes de modes traversaient Paris pour livrer robes, camisoles et autres falbalas.

La grâce est une qualité rare ; si les bonnes fées ne l’ont pas déposée dans votre berceau, vous devez vous résigner à vous en passer.

La Salpêtrière hébergeait aussi des malades ou infirmes, et des démentes. Ces folles étaient recluses dans des loges dont elles ne sortaient que mortes ; quand on les jugeait dangereuses, on les enchaînait. L’établissement comptait aussi une prison, la Force. Les familles pouvaient y faire enfermer leurs filles récalcitrantes par lettre de cachet ; elles y côtoyaient des prostituées raflées par les archers (car l’Hôpital disposait même d’une troupe : les archers des gueux, destinés à capturer les mendiants) et des criminelles.

Manon, bien sûr, ne savait pas le détail de tout cela, mais elle connaissait la triste réputation du lieu. Elle avait lu et aimé Manon Lescaut, le célèbre roman de l’abbé Prévost dont l’héroïne est enfermée dans la prison de la Force en attendant d’être envoyée aux Amériques. François lui brossa un tableau très noir tandis qu’ils roulaient vers la Salpêtrière pour y rencontrer sœur Antoine.
— C’est donc tout à la fois une geôle, un asile et un hospice ?

Il connaissait sur le bout des doigts la capitale, ses voleurs, ses escrocs et ses mauvais garçons, il avait créé tout un réseau de mouchards qui le tenaient informé, mais Versailles était un autre monde, une société particulière, avec ses règles et ses codes. 

Information:
Le régiment des gardes françaises est un régiment d’infanterie de la maison du roi de France créé en 1560 par Catherine de Médicis pour assurer la garde du roi. Durant la Révolution française, le régiment est licencié par le roi après avoir pris fait et cause avec les révolutionnaires.

Les fleurs de porcelaine ont été crées par la manufacture de Vincennes pour Bellevue.

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