Higashino, Keigo « Le fil de l’espoir » (2025) – 384 pages – Série Kaga Kyōichirō – tome 4

Higashino, Keigo « Le fil de l’espoir » (2025) – 384 pages – Série Kaga Kyōichirō – tome 4

Auteur : Keigo Higashino né le 4 février 1958 à Osaka sur l’île d’Honshū, est un écrivain japonais, auteur de romans policiers.

Série Physicien Yukawa: Le Dévouement du suspect X (2011) , Un café maison (2012), L’Équation de plein été (2014)
Série Kaga Kyōichirō : Les doigts rouges (2018) – Le nouveau (2021)Les Sept Divinités du bonheur (2022) Le fil de l’espoir » (2025 )   

Et de plusieurs autres romans : La Maison où je suis mort autrefois (2010) La Prophétie de l’abeille (2013) – La Lumière de la nuit (2015) La Fleur de l’illusion (2016)Le cygne et la chauve-souris » (RL2022) – Le Gardien du camphrier (2026)

Collection Exofictions : « Les miracles du bazar Namiya » (2020)  – Mondes parallèles, une histoire d’amour (2024) 

 Actes Sud – 05.03.2025 – 384 pages (traduction : Sophie Refle – Titre original : Kibō no ito 2019)

Résumé :
Quand Yayoi, propriétaire d’un paisible salon de thé, est retrouvée assassinée, les enquêteurs Kaga et Matsumiya plongent au cœur d’une affaire aussi complexe qu’émouvante. Leurs investigations les conduisent à Shiomi, un homme marqué par une tragédie indescriptible : quinze ans plus tôt, il a perdu ses deux enfants dans un terrible tremblement de terre. Alors qu’il tentait de se reconstruire, un lien caché et troublant avec la victime est venu ébranler toutes ses certitudes.

Secrets de famille, douleurs enfouies et vérités insoupçonnées se dévoilent au fil d’un suspense vibrant où chaque révélation remet en question la précédente. Dans ce nouvel opus implacable de la série “Kaga”, Keigo Higashino, maître incontesté du polar japonais, livre une exploration poignante des blessures de l’âme humaine et de l’effet papillon inconcevable de nos choix.

Mon avis :   pastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.pngpastedGraphic.png

J’ai retrouvé avec plaisir le personnage de Kaga Kyoichiro, policier si atypique et humain dont j’ai fait la connaissance dans « les doigts rouges » et suivi depuis. Coup de coeur assuré quand je lis cet auteur. Des enquêtes pleines de psychologie et d’humanité, sans violence.

Kaga et son cousin Matsumiya vont une fois encore enquêter ensemble, alors que tout le monde continue d’ignorer qu’ils se connaissent en dehors de leur vie professionnelle. Cela crée une communication très spéciale, faite de confiance et de pudeur mêlée à un grand professionnalisme et avec l’avantage de pourvoir se parler sans crainte de jugement.
Quand je lis un roman de cet auteur, – et dans celui-ci tout particulièrement –  j’ai l’impression d’être face à un puzzle avec une infinité de pièces qu’il convient de retrouver, de retourner dans tous les sens pour arriver à les ajuster. On en retourne certaines et on se demande vraiment si on n’a pas mélangé trois boîtes… Quand plusieurs histoires surviennent dans le même temps, cela se complique…
De plus le rythme lent de l’écriture de cet auteur contribue à épaissir le suspense. On passe d’un événement à l’autre en douceur, dans le rythme de la réflexion et de l’assimilation des indices et des émotions, sans heurts et sans violence, tout en introspection et en réflexion.
Car dans ce roman il y a le meurtre mais il y a aussi la révélation qui perturbe la vie privée de Matsumiya.

Sans parler des relations familiales, des vies ravagées des personnes qui traversent le roman, du poids ressenti par l’enfant qui nait après un deuil et qui se retrouve en position d’endosser le rôle de « remplaçant »… Je n’ai pas envie d’en dire davantage… Il y a tellement de sujets évoqués, tant émotionnels que sociaux, avec beaucoup de délicatesse et d’humanité que quand j’ai refermé le livre, j’étais encore dans la réflexion. Ce sont des thrillers mais tellement bien construits qu’au final on se demande ce qui est le plus important : trouver le coupable ou partager les émotions des intervenants ( tant du coté police que du coté des victimes et des coupables).
Encore une superbe réussite que ce roman de cet auteur de thrillers par comme les autres.

Extraits:

— Un jour, elle m’a expliqué que les rencontres comptaient beaucoup pour elle. Qu’elles rendaient la vie plus riche. Que c’était une rencontre qui l’avait conduite à divorcer mais qu’elle ne regrettait pas son mariage, et que la rencontre avec son ex-mari demeurait précieuse pour elle.
— Les rencontres…
— Chaque fois qu’elle accueillait une cliente enceinte, elle lui disait que dans peu de temps, elle allait faire une belle rencontre, puisque la première rencontre dans la vie était celle entre une mère et son enfant.

Et je peux aussi comprendre qu’ils aient décidé d’avoir un autre enfant pour surmonter leur chagrin. On entend souvent dire que les gens qui ont perdu un chien ou un chat en reprennent un de la même race.
— Un enfant, ce n’est pas pareil qu’un animal domestique.

Un policier qui s’entêterait à suivre une mauvaise piste sans se rendre compte que son instinct l’a égaré ne saurait être qualifié d’excellent, mais il serait moins mauvais que celui qui conclurait trop vite, parce que la réalité refuse de se conformer à ses attentes, qu’il ne peut se fier à son instinct.

Ce que je me demande, c’est si c’est nécessairement juste de dévoiler le secret d’un tiers. 

Quand on est paysan, on a l’habitude d’attendre bien plus que ça. On attend le printemps, la pluie, la germination. Cultiver la terre, c’est d’abord attendre. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *