Jaquet, Corinne «L’ombre de l’aigle» (2014)
Autrice : Née à Genève en 1959. Elle poursuit des études de sciences politiques qui sont couronnées en 1983 par une licence de sciences politiques (mention études internationales). Elle entre quelques semaines plus tard au journal La Suisse. En 1984, elle se consacre aux faits divers et à la chronique judiciaire. Quand elle quitte le quotidien, en 1992, elle reste toutefois en poste au Palais de Justice de Genève, où elle travaille pour Le Nouveau Quotidien, pour Le Matin, mais surtout pour l’agence Associated Press. Elle a différents ouvrages à son actif, parmi lesquels une dizaine de romans policiers se situant dans les quartiers de Genève, sa ville natale.
Romans : Le Pendu de la Treille (1997) – Café-crime à Champel (1998) – Fric en vrac à Carouge (2000) – Casting aux Grottes (2000) – Les Eaux-Vives en trompe-l’œil (2002) – Les Degrés-de-poule (2003) – Bain fatal aux Pâquis (2005) – Les larmes de Saint-Gervais (2006) – Maudit foot! (2008) – «Zoom sur Plainpalais» (2011) – , « Aussi noire que d’encre » (2013), « L’ombre de l’aigle » (2014),
Nouvelles policières : Genève Sang Dessus Dessous (Nouvelles policières en collaboration avec S. Mamboury, A. Klopmann, E. Golay et L. Jorand), Slatkine (Genève), 2014 – Genève Trois pour Sang (Nouvelles policières en collaboration avec S. Mamboury, A. Klopmann), Slatkine (Genève), 2017
Ouvrages pour la Jeunesse : Monsieur Chose et le collectionneur de mots, Slatkine (Genève), 2005 – Monsieur Chose et la flamme olympique, Slatkine (Genève), 2007 – Monsieur Chose contre Big Ben, Slatkine (Genève), 2009 – Monsieur Chose au pays des astronautes, Slatkine (Genève), 2012 – Monsieur Chose et la Marmite de l’Escalade, Slatkine (Genève), 2013 – L’Étrange Varappe, Slatkine (Genève), 2015
Résumé :
Un jour ou l’autre, le passé finit toujours par nous rattraper…
Héloïse partage sa vie entre son poste d’enseignante en histoire au Collège Calvin et l’éducation de son petit garçon. Un an après le décès de son mari, elle renoue enfin avec son oncle, Aymon Galiffe, descendant d’une illustre lignée d’historiens et grand spécialiste de Napoléon. Au moment où elle croit retrouver goût à la vie, Héloïse est bouleversée par un nouveau drame. Sa famille, en réalité, comptait plus d’ennemis qu’on pouvait le croire. Elle ne devrait pas mener sa propre enquête, mais elle ne peut s’en empêcher. Lentement, au gré de ses découvertes, la jeune historienne fait remonter à la surface le passé français de Genève et voit surtout planer sur la ville… L’ombre de l’Aigle !
Mon avis : C’est toujours avec plaisir que je lis des auteurs suisses, surtout des genevois, que je plonge dans l’histoire romancée de ma ville. De plus c’est passionnant d’apprendre ce qu’il y a sous nos pieds, de retracer les anciennes fortifications et les bastions de la ville – une Genève extrêmement bien fortifiée à l’époque mais très à l’étroit dans ses murs ; de croiser des noms de lieux, de rues, de famille qui sonnent familiers.. Et j’aime bien lire Corinne Jaquet. Facile à lire, documentée, des personnages attachants.. Il me semble que c’est son polar le plus historique ( je ne les ai pas tous lus) et le roman est fondé sur les journaux que tenaient les habitants de la ville à l’époque.
Extraits :
Les malentendus, dans une famille, ressemblent à des fissures humides dans une vieille bâtisse. Avec le temps, on ne peut plus réagir, on ne sait plus où est l’origine du mal, la mémoire s’effrite autant qu’un mur, transformant la vérité avec les moyens du bord, arrangeant les faits et les paroles comme on replâtre une façade, pour donner le change, pour faire bien, avec un joli crépi. Mais sans rien résoudre.
Secouer la poussière, c’est souvent raviver des blessures.
Depuis, elle avançait en se disant « on verra bien ». C’était le mieux qu’elle pouvait faire.
Débouchant sur la place du Bourg-de-Four, Hector Vieusseux aperçut justement Noverraz en pleine discussion derrière la vitre de La Clémence avec une jolie femme. 😉
– Je suis navrée de te faire de la peine, mais nous avons fait partie de la France. Pendant quinze ans. Il y aura bientôt deux cents ans que tout cela s’est terminé. Le 31 décembre 2013 exactement.
On la croyait si heureuse, elle ne voulait pas faire de la peine aux autres en leur ôtant leurs illusions.
L’aigle symbolisait le soleil dans plusieurs religions. C’était aussi l’animal initiateur pour les Celtes, un signe de victoire chez les Perses. Au Moyen Âge, il était l’animal le plus clairvoyant de la création. Son acuité visuelle le mettait au-dessus de tous.
Un peu d’histoire ( Source Wikipedia)
Le département réunit la République de Genève, annexée à la France, le pays de Gex, détaché du département de l’Ain, ainsi que la partie nord du département du Mont-Blanc (Bonneville, Cluses, Thonon), soit les cantons suivants : Gex, Ferney-Voltaire, Thoiry, Collonges, Arbusigny, La Roche-sur-Foron, Thorens, Viuz-en-Sallaz, Bonneville, Cluses, Taninges, Samoëns, Carouge, Viry, Chaumont, Frangy, Cruseilles, Annemasse, Bonne, Reignier, Thonon, Évian, Le Biot, Notre-Dame d’Abondance, Lullin, Bons en Chablais, Douvaine, lesquels sont respectivement détachés des départements de l’Ain et du Mont-Blanc.
En 1800, le département est divisé en trois arrondissements, celui de Genève en étant la préfecture et ceux de Bonneville et Thonon les sous-préfectures.
Fin 1813, Genève reprend son indépendance pour rejoindre la Suisse le 31 décembre 1815. Le nouveau département du Mont-Blanc ne comprend plus que la partie occidentale du duché de Savoie (avec Chambéry et Annecy).
Après les Cent-Jours, le duché de Savoie fut recouvré par le royaume de Sardaigne (moins les parties distraites au profit de Genève). Le Pays de Gex revint à l’Ain sauf 6 communes annexées par Genève.
One Reply to “Jaquet, Corinne «L’ombre de l’aigle» (2014)”
Je dois avouer mon ignorance. Je ne connaissais pas.
Pourtant les extraits que tu cites ont l’air intéressant et laissent présager un traitement intelligent de l’histoire (policière) et de l’Histoire (tout court).