Giebel, Karine «J’aime votre peur» (2011)
Grande collectionneuse de prix littéraires et maître ès-thriller psychologique, Karine Giébel est née en 1971. Son premier roman, Terminus Elicius (collection « Rail Noir », 2004) reçoit le prix marseillais du Polar en 2005. Suivront Meurtres pour rédemption (« Rail Noir », 2006), finaliste du prix Polar de Cognac, Les Morsures de l’ombre (Fleuve Noir, 2007), prix Intramuros du festival Polar de Cognac 2008 et prix SNCF du polar 2009, Chiens de sang (Fleuve Noir, 2008), et Juste une ombre (Fleuve Noir, 2012), pour lequel Karine Giébel est couronnée par le prix Polar francophone 2012 et reçoit pour la deuxième fois le prix Marseillais du Polar. Son roman Purgatoire des innocents (Fleuve Noir 2013) confirme son talent et la consacre définitivement « reine du polar « . Après Satan était un ange (Fleuve Noir 2014), De force est son premier roman à paraître chez Belfond.
(Maîtres du jeu : nouvelles. : contient 2 nouvelles : Post mortem suivi de J’aime votre peur – Pocket Thriller n° 15671, septembre 2013)
Résumé : (Nouvelle)
L’Empreinte sanglante d’un pied nu, la suivre au long d’une rue… L’auteur s’est amusé à suivre les règles d’un petit jeu d’écriture : donner corps à une idée en devenir depuis presque un siècle et demi, posée par Nathaniel Hawthorne – l’un des pères de la littérature américaine, dans un texte au nombre de signes limité.
Mon avis : Une excursion va virer au huis-clos. Une fois de plus un face à face entre un dangereux psychopathe qui cache remarquablement bien son jeu et une jeune femme. Le désir, la confiance et le soulagement vont peu à peu céder la place à la manipulation et la peur. Et le dénouement va être totalement inattendu. Les enfants différents se comprennent et savent se parler… Une petite nouvelle qui une fois encore démontre la compréhension de l’âme de l’auteur.
Extraits :
Putain, ce regard… À tomber à la renverse. Fenêtre turquoise ouverte sur un abîme sans fond.
Ce qui compte, c’est que je sois sorti de cet enfer. Ou plutôt de cet enfermement.
Enfer, enfermement… Jamais remarqué que ces deux mots étaient si proches !
Non, l’enfer je n’en sortirai jamais. L’enfer c’est moi.
Je suis enfin quelque chose à défaut d’être quelqu’un.
Je suis la peur.
face au noir, au silence, tout devient évident. Et intolérable. La nuit nous prépare à la mort, à doses homéopathiques ; un granule tous les soirs.
Encore un blanc, chargé des mille couleurs silencieuses de l’amour.
Moi, je n’ai que la vie à perdre, c’est si peu de choses… Par contre, toi tu as une vie. Un passé, un présent, un avenir…