Giebel, Karine «Satan était un ange» (2014)

Giebel, Karine «Satan était un ange» (2014)

Auteur : Grande collectionneuse de prix littéraires et maître ès-thriller psychologique, Karine Giébel est née en 1971. Son premier roman, Terminus Elicius (collection « Rail Noir », 2004) reçoit le prix marseillais du Polar en 2005. Suivront Meurtres pour rédemption (« Rail Noir », 2006), finaliste du prix Polar de Cognac, Les Morsures de l’ombre (Fleuve Noir, 2007), prix Intramuros du festival Polar de Cognac 2008 et prix SNCF du polar 2009, Chiens de sang (Fleuve Noir, 2008), et Juste une ombre (Fleuve Noir, 2012), pour lequel Karine Giébel est couronnée par le prix Polar francophone 2012 et reçoit pour la deuxième fois le prix Marseillais du Polar. Son roman Purgatoire des innocents (Fleuve Noir 2013) confirme son talent et la consacre définitivement « reine du polar « . Après Satan était un ange (Fleuve Noir 2014), De force est son premier roman à paraître chez Belfond. ; D’ombre et de silence (contient 8 nouvelles) parait en 2017, Toutes blessent la dernière tue en 2018

 (Maîtres du jeu : nouvelles. : contient 2 nouvelles : Post mortem suivi de J’aime votre peur – Pocket Thriller n° 15671, septembre 2013)

et des nouvelles dans les Pockets  « 13 à table «  en vente pour  les restos du Cœur en chaque fin d’année ( dès novembre 2014-2015-2016)

 

Résumé :
Tu sais Paul, Satan était un ange… Et il le redeviendra.
Rouler, droit devant. Doubler ceux qui ont le temps. Ne pas les regarder.
Mettre la musique à fond pour ne plus entendre.
Tic tac…
Bientôt, tu seras mort.
Hier encore, François était quelqu’un. Un homme qu’on regardait avec admiration, avec envie.
Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fugitif qui tente d’échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu’il aille. Quoi qu’il fasse.
La mort est certaine. L’issue, forcément fatale.
Ce n’est plus qu’une question de temps.
Il vient à peine de le comprendre.
Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance.
Il paye le prix de ses fautes.
Ne pas pleurer. Ne pas perdre de temps. Accélérer.
L’échéance approche.
Je vais mourir.
Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer et qui pourtant fuient ensemble leurs destins différents.
Rouler droit devant, admirer la mer. Faire ce qu’ils n’ont jamais fait. Vivre des choses insensées. Vivre surtout…
Car après tout, pourquoi tenter sans cesse de trouver des explications ?

Mon avis : Une fois surprise et happée par les écrits de cette romancière. Toujours des thrillers psychologiques mais si différents les uns des autres qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Quoique… le thème de la rédemption avait déjà fait l’objet de son livre « Meurtres pour rédemption » Maintenant je ne lis plus les résumés et je me lance à l’aveuglette dans les galères concoctées par Karine Giebel ! Deux hommes en fuite, deux courses contre la montre… Deux individus que tout oppose et comme le dit l’adage populaire … les opposés s’attirent… Et comme dans tous ses livres, toujours l’horreur et l’humain… Les apparences peuvent être trompeuses.… Que se cache-t-il derrière une gueule d’ange… Quels sont les motifs et les circonstances qui poussent à agir, à tuer, à aider, à faire confiance… L’amitié a ses raisons… que la raison ignore… Avec en prime une mise en avant d’un scandale écologique qui détruit la planète et que tout le monde enfouit bien profond, au même titre que les déchets. Et une question subsiste à la fin du livre : faut-il faire face au passé, comment passer outre, comment accepter et d’une certaine manière tenter de justifier l’horreur ?…

Extraits :

Rouler, encore et encore, même s’il ne sait pas où il va.
Si, il sait.
Droit dans le mur. Droit vers la mort.

Il fuit, s’enfuit, laissant dans son rétroviseur un décor qui s’effondre, kilomètre après kilomètre.
Ce décor qu’il avait patiemment construit pour y tourner le film de son existence.
Ce décor qu’il pensait solide et qui pourtant s’écroule, tel un pitoyable château de cartes.
Tout est si fragile. La vie, surtout.
Il vient à peine de le comprendre.
Parce que bientôt, il sera mort.

Un glioblastome. Voilà l’assassin qu’il fuit depuis deux jours.
Assassin qui le rattrapera, où qu’il aille. Qui le tuera, c’est certain.

Elle comprenait toujours tout. Ce qu’il ne disait pas, surtout.

Toujours cette fascination pour l’argent. C’est souvent comme ça chez ceux qui en manquent. Comme lui, avant.
Non, lui ce n’était pas le fric qui le fascinait. Plutôt le pouvoir, la réussite. L’ascension de l’Himalaya social. Changer de milieu, devenir quelqu’un.
Au fait, ça veut dire quoi, devenir quelqu’un ?

Profiter des derniers moments avec ceux que j’aime ou… faire le tour du monde. Vivre des choses insensées. Faire ce qu’il n’a jamais fait.

Étrange de se sentir libre quand on est condamné.
En définitive, ce n’est pas la mort qui enchaîne. C’est la vie.

Il a pourtant l’impression d’être sur une barque à la dérive, malmenée par un océan en furie. Avec la nausée qui va avec.

Son présent, c’est cette fuite. Celle-là même qui hante ses nuits. Chaque rêve est une course contre la montre, une chute vertigineuse.

Une pâle lumière inonde la pièce, mais elle n’est pas suffisante. Pas suffisante pour oublier le noir qui le cerne. Le noir qui le grignote déjà.

… un enfant à qui on a oublié d’apprendre l’amour.
Un enfant devenu un homme.
Un homme dangereux.

Jusqu’à ce que sa vue se brouille. Que son cœur se vide par les yeux.
Il y va franchement. Oubliant ses grands principes, il fond littéralement en larmes.

Complices, ils se nourrissaient l’un de l’autre ; comptaient l’un sur l’autre, l’un pour l’autre.

Pardonner, il ne peut pas. Pas plus qu’il ne peut condamner.
Accepter l’inacceptable, c’est déjà beaucoup.

 

 

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