Higashino, Keigo «Le Dévouement du suspect X» (11.2011)
Prix Naoki en 2006
Auteur : Keigo Higashino né le 4 février 1958 à Osaka sur l’île d’Honshū, est un écrivain japonais, auteur de romans policiers.
Il est l’auteur d’une série qui met en scène le Physicien Yukawa : Le Dévouement du suspect X (2011) , Un café maison (2012), L’Équation de plein été (2014).
Et de plusieurs autres romans : La Maison où je suis mort autrefois (2010) – La Prophétie de l’abeille (2013) – La Lumière de la nuit (2015) – La Fleur de l’illusion (2016) – Les doigts rouges (2018) –
Résumé : Ishigami, un professeur de mathématiques, est amoureux de sa voisine, Yasuko Hanaoka, une divorcée qui élève seule sa fille. Mais son ex-mari a retrouvé sa trace et la harcèle. Elle le tue en cherchant à protéger sa fille qu’il a attaquée. Ishigami, qui a tout entendu, y voit l’occasion de se rapprocher d’elle et lui propose son aide. Il entreprend alors de maquiller le crime en le considérant comme un problème de mathématiques à résoudre… Un roman noir sur la folle logique de la passion.
Mon avis: Subtil, fin, intelligent… Mais que j’aime cet auteur et ses énigmes. Tout dans l’intelligence et la déduction. Un professeur de mathématiques est amoureux fou de sa voisine, une femme divorcée qui élève seule sa fille. Suite à un crime, ce Professeur va renouer contact avec un ancien camarade d’Université, le Physicien Yukawa lui-même ami d’un inspecteur de police. Non seulement ce roman est un un superbe roman sur l’amour fou et total mais c’est aussi un roman sur les limites et les difficultés de l’amitié. Une fois encore sous le charme de ces romans pas comme les autres.
Extraits :
Il se souvient aussi de la fameuse aporie mathématique qui les captivait tous deux : est-il plus difficile de chercher la solution d’un problème que de vérifier sa solution ?
Lorsqu’il l’avait demandée en mariage, elle s’était sentie comme Julia Roberts dans Pretty Woman.
Paul Erdös est un mathématicien hongrois, qui voyageait à travers le monde et collaborait partout où il allait avec d’autres chercheurs. Il avait la conviction que les bons théorèmes doivent pouvoir être démontrés de façon belle et claire.
A ses yeux, les mathématiques étaient semblables à une chasse au trésor. Il fallait commencer par définir un angle d’attaque puis réfléchir à un chemin pour déterrer le trésor, autrement dit qui mène à la réponse. Accumuler les calculs conformément à ce plan devait permettre de découvrir de nouveaux indices. Si on ne trouvait rien, il fallait changer de route. A condition de faire cela avec obstination, patience et résolution, on pouvait parvenir au trésor, une solution exacte que personne n’avait encore trouvée.
La même métaphore permettait de penser qu’il était plus simple de vérifier la solution de quelqu’un d’autre que de trouver soi-même une nouvelle route. Mais en réalité, ce n’était pas le cas. Suivre une route erronée et arriver à un faux trésor, autrement dit démontrer que ce trésor est faux, est parfois plus difficile que de chercher le vrai trésor.
Je ne mets pas en doute la capacité de la police à ne pas se tromper !
Ishigami avait l’impression que d’année en année, les lycéens utilisaient de plus en plus mal leur cerveau.
— De moins en moins de gens équipent leur vélo d’une plaque avec leur nom. Probablement parce qu’ils pensent qu’annoncer son nom et son adresse peut être dangereux pour eux. Autrefois, presque tout le monde le faisait, mais les temps changent.
Les hommes de sciences sont toujours suspects aux yeux de leurs contemporains
Questionner la nécessité de ce qui est enseigné est sain. Ce n’est qu’après avoir dissipé ce genre d’incertitude que l’on peut véritablement étudier. Ce questionnement était indispensable pour trouver le chemin qui menait à la compréhension de la véritable nature des mathématiques.
Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il avait l’impression qu’un mur les séparait. Parce qu’il était policier, son ami refusait de lui dire la raison de sa souffrance.