Bell, David «La fille oubliée» (2018)

Bell, David «La fille oubliée» (2018)

Auteur : David Bell né en 1969, a exercé de multiples boulots avant de devenir écrivain. Il vit aujourd’hui à Bowling Green, dans le Kentucky, où il enseigne l’écriture. Quand il n’écrit pas, il aime se promener dans le cimetière, près de sa maison.

Après « Fleur de cimetière » (Prix Cognac du Polar International 2013 013), « Un lieu secret (2015) ,« Ne reviens jamais » (mai 2017) Actes Noirs de Actes Sud, il revient en 2018 avec « La fille oubliée » . Il a également publié « La cavale de l’étranger » en 2015 chez Ombres noires.

Actes noirs – Novembre, 2018 – 352 pages

Résumé :

Un jour, le passé frappe à l’improviste à la porte de Jason Danvers. Sa soeur cadette Hayden, qu’il n’a pas vue depuis des années, prétend avoir arrêté la drogue et l’alcool qui l’avaient marginalisée et éloignée de sa famille. Alors même qu’elle n’a cessé de trahir leur confiance, elle lui demande une faveur : veiller sur Sierra, sa fille adolescente, pendant quarante-huit heures, le temps de régler une affaire qui doit l’aider à tirer définitivement un trait sur son ancienne vie.
Mais Hayden ne revient jamais. Pire, cette disparition réveille une autre affaire non résolue : la disparition de Logan, le meilleur ami de Jason, vingt-sept ans plus tôt, après que les deux jeunes garçons s’étaient violemment disputés. À l’époque, Jason avait été entendu par la police, puis l’affaire avait été clas­sée sans suite. Mais quelques jours après la disparition de Hay­den, on retrouve un cadavre dans les bois voisins…

Dans ce quatrième roman, David Bell continue d’explorer les thèmes de la disparition et des liens familiaux. Procédant par une succession de scènes dialoguées conçues comme autant d’enquêtes psychologiques, il se livre à rebours, et de titre en titre, à une passionnante généalogie du trauma familial.

 

Mon avis : Dans la même ligne que son « Fleur de cimetière » on est à nouveau confrontés à une disparition inexpliquée. Et une fois encore j’ai commencé ce livre et je ne l’ai pas lâché. Des personnages attachants. Même s’ils sont pleins de défauts on est de leur coté car les failles les rendent tellement humains. Entre ceux qui ne veulent pas savoir et ceux qui veulent oublier qu’ils savent. Une plongée dans le passé … Des secrets, des non-dits…

 

Extraits :

“Je pensais que tu serais un peu… triste. Ou nostalgique en repensant à lui.
— Je me fais peut-être un peu trop vieille pour ça.

C’était comme si elle s’était fermée, qu’elle s’était insensiblement retirée de la conversation. La légèreté qui régnait d’habitude entre eux avait disparu, et avec elle le confort qu’éprouvent de vieux amis qui partagent une longue histoire.

“Et qu’est-ce que tu fais quand quelqu’un te dit de ne pas t’inquiéter ?
— Tu t’inquiètes,

il en était arrivé à ce point du repas où il commençait à regretter ce qu’il avait mangé tout en étant incapable de ne pas finir ce qui restait.

Je vis dans la ville où j’ai grandi. Je commence à vieillir. C’est une combinaison qui porte à la nostalgie.

Je ne ressens pas beaucoup de nostalgie pour le passé. C’est tout autour de moi, tous les jours, alors je ne le relève pas.

Le passé s’est réveillé, et j’ai ressenti une immense nostalgie, et comme un sentiment de perte, pour être honnête.
— De perte ?
— Je me suis aperçue que de l’eau avait coulé sous les ponts. Tu comprends ?

Mes yeux lisent les mots, je tourne les pages, mais je n’enregistre rien. Dans quelques pages, je m’apercevrai que je n’ai rien compris à ce que j’ai lu.

Pour moi, elle était comme un chat. Vous savez, vous laissez le chat sortir, et peut-être qu’il rentrera le soir, ou pas. Quelquefois il revient tout amoché, comme s’il s’était battu. Et quelquefois il ne revient pas du tout. Et personne ne sait jamais pourquoi.

Ils se font des souvenirs, comme disait sa mère. Quoi de plus parfait ? Quoi de plus tentant ?

il ressentit une nouvelle fois le silence, qui le prit au visage comme une bouffée de chaleur sortie du four. Il n’y avait personne à la maison.

Il n’y avait pas d’ordinateurs à l’époque. Et pas beaucoup de jeux vidéo.
— Non.
— Au moins, avec les jeux vidéo, il n’y a pas à passer derrière pour ranger.

Quelquefois c’est agréable d’être avec quelqu’un qui ne sait pas absolument tout de moi.

Ce n’est pas mal de s’accrocher au souvenir du passé, de gens qu’on a aimés. Ça peut vraiment aider, quelquefois.”

 

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