Thiéry, Danielle « Mauvaise graine » (1995)
Auteure : Danielle Thiéry est la première femme dans l’histoire de la police française à avoir atteint le grade de commissaire divisionnaire. Auteur reconnu de romans policiers , elle s’appuie sur son expérience et sur une documentation sans faille pour donner à ses intrigues une crédibilité déroutante.
Romans policiers : Mauvaise graine – La Petite Fille de Marie Gare – La guerre des nains – J’irai cracher dans vos soupes – Des clous dans le coeur (Prix du Quai des orfèvres 2013) – Faits divers.
Enquêtes du commissaire Edwige Marion : Le Sang du bourreau – Mises à mort – Et pire, si affinités – Origine inconnue – Affaire classée – Le festin des anges – L’ombre des morts – Crimes de Seine – Le jour de gloire – Echanges – Dérapages – Tabous – Féroce – ( voir : le site « grandsdetectives.fr »)
Editions JC Lattès – 01.04. 1995 / Masque poche 18.03.2015 – 343 pages
Résumé : L’équipe du commandant Valentin enquête sur une série de meurtres commis dans le quartier de la gare du Nord. Le tueur a une signature étrange : il ne s’en prend qu’aux femmes âgées vivant seules, et laisse ses victimes dans un décor de veillée funèbre. Tandis que l’enquête piétine, faute d’indices, Madeleine Cornot, vieille fille aigrie et solitaire, voit son quotidien bouleversé par sa rencontre avec Mathieu, un « drôle de jeune » au regard glaçant.
Se noue entre eux une relation ambiguë autour de laquelle rôdent la mort et la folie.
Mon avis : Dans Paris, et plus particulièrement dans le Xème arrondissement, les femmes âgées sont la cible d’un tueur en série. Une femme meurt, sous le métro. Meurtre ? Suicide ? Le Commandant Etienne Valentin et son équipe mènent les deux enquêtes et petit à petit, le Commandant commence à se demander si les deux affaires ne sont pas liées. Le lecteur sait dès le debut ce qu’il en est car il est dans la tête du tueur. Un thriller psycho-psychiatrique qui nous parle du syndrome de l’abandon, d’une « paranoïa psychotique à tendance schizophrénique ». D’un coté la mère qu’il s’est choisie et de l’autre celle qu’il a tuée dans son esprit.
Un livre qui se lit très vite, une plume fluide, et des personnages attachants. Bien sûr que le tueur est glaçant, mais sa double étiquette de tueur et de petit garçon paumé le rend attachant ; et la vieille dame solitaire que personne n’aime, même si elle n’est pas sympathique inspire un sentiment de tristesse… Qu’il est difficile de se sentir rejeté, pas aimé…
Extraits :
Ses voisins, en bons Parisiens, vivaient cloîtrés entre leurs postes de télé et leurs états d’âme.
un enfant non désiré et rejeté par sa mère traînait un lourd handicap
Elle ressentait maintenant un immense besoin de s’occuper de lui comme d’un enfant qu’elle n’avait pas eu et qui aurait couru un grand danger.
Tout était bon à cet enfant pour un contact avec sa mère, une marque d’intérêt. Que même de façon négative, elle s’intéresse à lui, qu’elle le distingue.
la presse c’est pire qu’une inondation, rien ne peut l’arrêter.
Chaque flic a son poisson pilote dans tous les médias de la création. Il fallait quoi ? Vingt-quatre heures, quarante-huit, pour que le secret fuite ?
Et malgré les mises en garde des services sociaux.
— Tu devrais dire les sévices sociaux
Cette solitude dans l’enfance et l’adolescence, relança ce dernier, donne souvent naissance à une vie fantasmatique qui se nourrit d’agressivité et de sexe, les deux étant liés comme vous le savez sans doute. Cette sorte de rituel mêlant étroitement la mort et la jouissance d’ordre sexuel est toujours solitaire.
Info sur La personnalité paranoïaque :