Carofiglio, Gianrico « L’été froid » (2021)

Carofiglio, Gianrico « L’été froid » (2021)

Auteur : Gianrico Carofiglio est né à Bari le 30 mai 1961. Gianrico Carofiglio est le fils de l’écrivaine Enza Buono et le frère de l’écrivain Francesco Carofiglio. Il devient magistrat à Prato en 1986, puis procureur à Foggia et procureur adjoint à Bari où il est chargé des dossiers concernant la mafia. Il est élu sénateur en 2008.Procureur, conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien, il a été sénateur de 2008 à 2013. Ses romans et ses essais sont traduits dans le monde entier.

Série Guido Guerrieri : Témoin involontaire (2002 – 2007) – Les Yeux fermés (2003 – 2008)– Les Raisons du doute (2006 – 2010)  – Le Silence pour preuve (2010 – 2011)  – La regola dell’equilibrio (2014 – pas traduit)

Série Pietro Fenoglio : « Une vérité changeante » (2022) – «L’été froid» (2021) – La Version de Fenoglio (2023)

Autres romans traduits : Le Passé est une terre étrangère (2009) En attendant la vague, (2013). «Trois heures du matin»(2020)

Editions Slatkine & Cie – 22.3.2021 – 464 pages – Traduit de l’italien par Elsa Damien L’estate fredda (2016)

Résumé :

Été 1992. Meurtres, attentats, enlèvements : la Mafia fait régner la terreur dans les rues de Bari.
Quand il apprend qu’un enfant a été kidnappé, le maréchal Pietro Fenoglio sait que le point de non-retour est atteint : il s’agit du fils d’un des parrains les plus puissants de la ville. La guerre est déclarée.
Le chef du clan rival, qui sent le vent tourner, décide de collaborer avec la justice pour sauver sa peau. Il se lance alors dans un récit hypnotique qui fera plonger Fenoglio et le lecteur au plus profond d’un système où l’omerta est le mot d’ordre.
Un polar haletant, par l’un des meilleurs connaisseurs de la Mafia.

Mon avis :

23 mai et le 19 juillet 1992 : les juges Falcone et Borsellino sont assassinés.
A cette période, nous suivons l’enquête de Pietro Fenoglio et de ses collègues, suite au kidnapping d’un enfant alors que la guerre des gangs bat son plein dans le Sud de l’Italie.
Au cœur du roman, la mise à table d’un personnage de la mafia qui n’est pas un parrain mais qui est presque en haut de la pyramide du pouvoir et sait beaucoup de choses, la collaboration entre des membres de la police et une juge, des interrogatoires et des confessions de coupable, des perquisitions, une enquête à la limite de la légalité.
J’en ai beaucoup appris sur la Mafia des Pouilles, les grades, les rituels d’affiliation. J’ai été interessée par la tactique des enlèvements/rançon, jai apprécié les relations flic/malfrats de la vielle école.
Alors prenons la direction de Bari et rencontrons des personnages qui je dois l’avouer, m’ont été fort sympathiques et m’ont bien plu car ils sont humains pour la très grande majorité. Et place à la corruption, à la guerre des gangs, à l’argent sale, la drogue, la Mafia, le kidnapping, la police…
J’ai beaucoup aimé Fenoglio, avec ses interrogations, son amour des livres, son rejet de la violence, son amour de la musique, son humanité. J’ai aussi aimé les réflexions sur la langue, les subtilités de la syntaxe, sur les mots (voir page 152 la théorie sur l’anti-langue)
Décidemment, j’aime bien les romans écrits par des procureurs ; entre lui et Nicolas Feuz… J’aime ces récits qui sont extrêmement bien documentés, qui sont crédibles, qui découvrent des pans de la société qui ne sont pas toujours bien connus.

Un grand merci aux Editions Slatkine pour leur confiance et cette découverte

Extraits :

Etre conscient du temps, dans les cas d’urgence, c’est important. Cela aide à lutter contre l’inévitable distorsion de la mémoire, la perte de consistance des souvenirs, la contamination apportée par l’imaginaire.

La langue est une convention, un pacte implicite entre les gens.

L’ensemble de notre vie quotidienne et de nos discours est tissé de mensonges dont nous sommes rarement conscients. Le même phénomène se produit dans le domaine des enquêtes et des procédures pénales, où tous mentent, souvent en toute bonne fois et avec les meilleures intentions du monde, et souvent sans même le réaliser.

… faire confiance, c’est bien, mais ne pas faire confiance c’est mieux…

Normalité et ironie. C’est peut-être ainsi que l’on affronte le monstre.

Les gens sont malheureux parce qu’ils pensent trop. En fait, ceux qui pensent trop pensent souvent trop à eux-mêmes.

Quand une pensée arrive, il faut la laisser passer, sans essayer de l’arrêter ni de la contrôler. Le problème, c’est que l’on voudrait tout contrôler – une idée stupide, vaine et nocive.

Dans une enquête, on suit différents types de règles. Il y a les règles juridiques, celles qui régissent les techniques d’investigation, et celles dictées par les circonstances. Cependant, les plus importantes, ce sont celles qui ont à voir avec la conscience – ce qui, finalement, vaut pour n’importe quelle activité.

Info vocabulaire : L’exophtalmie est le terme utilisé pour désigner la protrusion d’un œil ou des deux yeux en dehors de l’orbite. On parle aussi d’yeux ou d’œil exorbité(s). L’œil paraît plus gros, plus « ouvert », ce qui peut gêner la fermeture de la paupière en plus de causer une gêne esthétique

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