Aubert, Brigitte « La mort des bois » (1996) Série : Elise Andrioli

Aubert, Brigitte « La mort des bois » (1996) Série : Elise Andrioli

Autrice : Née à Cannes en 1956, Brigitte Aubert n’est pas une novice dans l’art subtil de faire peur. Auteur de nombreux scénarios, elle est aussi productrice de courts métrages, dont l’adaptation de son nuits noires, nouvelle primée au concours Série noire TF1/Gallimard de 1984.
Elle est l’autrice de plusieurs romans et de séries policières. Elle est également l’autrice de romans pour la jeunesse
Série Jacksonville : Ténèbres sur Jacksonville – La Morsure des ténèbres
Série Elise Andrioli : La Mort des bois – La Mort des neiges – La Mort au Festival de Cannes
Série Mortelle Riviera : Le Couturier de la mort – Descentes d’organes
Série Louis Denfert, reporter : Le Miroir des ombres – La Danse des illusions – Projections macabres – Le Secret de l’abbaye – Le Royaume disparu
Romans : Les quatre fils du Dr March  (1996)

Série Elise Andrioli – Tome 1
Editions Seuil Policier / 1996 – 255 pages / Points  26.05.1998 – 266 pages / Points 29.04.2015 – 265 pages

Résumé :
Pour Elise Andrioli, 36 ans, tout s’est arrêté un jour d’octobre 1994, celui où a explosé la bombe qui devait tuer Benoît, son compagnon, et qui l’a elle-même réduite au plus douloureux des silences. Depuis cette date, elle vit enfermée avec ses pensées. Paralysée, aveugle, mais bien décidée à lutter et faire savoir qu’elle st en vie, elle écoute, capte et retient tout ce que le monde extérieur, bruits de voix, passants, peuvent lui apporter, – et le monde extérieur renferme bien des secrets… Elise vit dans une paisible zone résidentielle, sous la garde vigilante d’Yvette, sa dame de compagnie. Les journées passent dans le mutisme, l’inertie des sens, jusqu’à ce que Virginie, une petite fille rencontrée par hasard, se confie à elle. Et ce que l’enfant, d’un ton indifférent, presque froid, lui révèle alors, donne brusquement à Elise le désir de hurler : un tueur d’enfants, dont Virginie semble connaître l’identité, sévit dans la région. Ce tueur, la petite fille l’appelle, comme par jeu, la  » Mort des bois « . Les faits ne tardent pas à confirmer ces dires. Un policier chargé de l’enquête, l’étrange commissaire Yssart, comprend vit qu’Elise en sait beaucoup plus qu’elle n’en dit. La jeune femme, en effet, se retrouve de jour en jour mêlée de près aux crimes qui se succèdent. Si près même quelle manque y perdre la vie… Murée dans son silence, incapable de se défendre de l’ombre qui rôde autour d’elle, Elise tente de démêler l’écheveau des rumeurs qui se contredisent. Et arrive à ses conclusions. Mais à qui les transmettre et comment ?

Mon avis :
Je découvre cette autrice et je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce livre.
Un livre très prenant dans lequel on vit dans la tête d’une personne qui entend tout mais ne peut pas communiquer car elle a perdu l’usage de la parole et est devenue aveugle suite à un accident. Et comme si cela ne suffisait pas, elle est devenue paraplégique. De ce fait, elle devient le témoin muet de ce qui se passe et les personnes qui l’entourent viennent se confier à elle.
Du coup, même si elle sait des choses qui pourraient aider à une enquête de police et qu’elle arrive à reconstituer des situations, elle ne peut pas exprimer ce qu’elle pense. Avec elle on en vient à suspecter tout le monde, et à partager ses angoisses, ses révoltes et son monde intérieur.
Le livre dépeint aussi la situation d’une personne dépendante des autres et ne peut exprimer ce qu’elle ressent, ce qui lui plait , ce qui lui arrive, ses peurs, les événements qui la concernent, ses peurs, ses angoisses…
Et le lecteur, qui vit dans sa bulle, est tenu en haleine, vibre avec elle.
De plus la paraplégique, Elise,  non seulement vit et vibre , mais elle se bat pour recouvrer ses facultés et nous fait vivre sa vie avec un féroce humour noir.
Sans compter qu’elle devient la dépositaire de secrets de famille …
Suspense jusqu’à la toute fin et belle analyse de caractères.

Extraits
Je suis ce qu’on appelle une tétraplégique. Et, non contente d’avoir perdu l’usage de mes membres, j’ai réussi le grand chelem : interruption de l’image et du son, toutes nos émissions sont suspendues pour le moment. Je suis muette, aveugle, immobile. En clair : un légume vivant.

Ça m’occupe de donner des visages à ces voix. Au fur et à mesure des soirées, je change leurs yeux, leurs nez, leurs chevelures, comme si je dessinais des portraits-robots.

Je ne suis pas malade, je suis « out », hors service, et, pour ce qui est des améliorations, je n’en vois pas l’ombre d’une.

Décidément, mon rôle de confidente favorite se confirme.

Tout meurtrier a un mobile. Attention, je ne veux pas dire un mobile qui nous semble valable. Non, un mobile qui lui est personnel.

Morbide, c’est sûr. Un enterrement… L’idéal, ce serait des enterrements sans mort, mais voilà, c’est rare.

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