Konate, Moussa «L’Assassin du Banconi » 1998 (réédition 2002)

Konate, Moussa «L’Assassin du Banconi » 1998 (réédition 2002)

Auteur : Moussa Konaté, né en 1951 à Kita, au Mali, et mort le 30 novembre 20131 à Limoges, est un écrivain malien. Diplômé en lettres de l’École normale supérieure de Bamako, il enseigna plusieurs années avant de se consacrer à l’écriture. Il est connu pour la publication de plusieurs romans policiers qui relatent les enquêtes du commissaire Habib.

Série Commissaire Habib. Enquête sur les rives du fleuve Niger :
Le Commissaire Habib : L’Assassin du Banconi – L’honneur des Keïta L’Empreinte du renardLa Malédiction du lamantinMeurtre à Tombouctou  ( En route pour Tombouctou) – L’Affaire des coupeurs de têtes

L’assassin du Banconi – les enquêtes du commissaire Habib – tome 1

Édition Le Figuier, 1998  / Gallimard – Série Noire – 14.05.2002 – 300 pages (pour les deux premiers tomes) / –  Ebook– paru le 12.09.2012 – 223 pages  ( tome 1)

Le commissaire Habib, après avoir longtemps officié à la Série Noire, a déménagé chez Fayard Noir : il fallait bien qu’on le retrouve sur les chemins numériques! Ce qui ne change pas : le Mali, l’odeur et le bruit de l’Afrique, mais aussi la grande vibration populaire de la langue, toutes les facettes du rire et de l’humour, et ce grand tremblement permanent d’humanité. Sauf que lui, l’inspecteur Habib, et son inspecteur Sosso qui serait presque le personnage principal du livre, n’ont pas le temps de s’intéresser au tourisme.


Résumé 
:
Flics à la Brigade Criminelle de Bamako, le commissaire Habib et son fidèle adjoint Sosso, sont confrontés à trois meurtres au cyanure dans le quartier pauvre de Banconi, à l’apparition d’une vague de faux billets et à une émeute populaire. Dans L’honneur des Kéita, c’est le meurtre d’un marabout qui expédiera nos deux limiers au fin fond de la brousse malienne… Comme tous les flics du monde, Habib et Sosso affrontent quotidiennement le lucre, le crime et la misère humaine, mais, jusque dans le meurtre, l’Afrique Noire reste unique. La misère s’y étale en pleine rue avec son cortège de violence et de corruption et, comme si ça ne suffisait pas, la hiérarchisation traditionnelle des rapports sociaux, l’influence des castes et des rapports familiaux et la toute-puissance d’un rapport magique au monde, viennent encore compliquer la tâche de nos deux flics. Et pourtant, ils s’en sortent… Comme les deux policiers navajos de Tony Hillerman, ils débusquent la tragédie derrière l’enquête policière et donnent au monde l’image, idéale certes, de ce que serait la police si elle n’était pratiquée que par des humanistes.
Une série de meurtres avec signature, des histoires de fausse monnaie, l’intervention d’un marabout, et le fond très obscur des services de sécurité qui se font la nique…  Si vous voulez du polar, et du bon du vrai du fort, en voilà.  Reste cette puissance du continent et de la langue, ce qui se nomme Afrique…

Mon avis : C’est sur la recommandation de mon mari que je me lance dans cette série.  Direction le Mali pour faire connaissance avec le Commissaire Habib et son adjoint Sosso, direction les faubourgs de Bamako.

Trois morts dans des latrines, des faux-billets qui circulent…
Il n’en faut pas davantage pour que toutes les polices soient sur les dents. Et à Bamako, il y a une multitude de polices et la guerre des polices bat son plein : entre la Brigade criminelle et Répression du Grand Banditisme, la Gendarmerie ou Police Routière, la Police Politique, le Renseignement, le Groupement d’Interventions Rapides. Il y a les policiers qui restent humains, il y a ceux qui sont davantage militaires et politiques et qui font passer la « raison d’Etat » avant tout.

On y fait la connaissance du Commissaire Habib et de son jeune adjoint Sosso qui vit là sa première enquête. Ces deux là ont de la sympathie pour le peuple et doivent affronter les méchants de la Police Politique pour essayer de résoudre les meurtres et l’affaire de fausse-monnaie. Action garantie.

Un roman policier qui se déroule dans les faubourgs populaires de Bamako, plus précisément à Banconi. Ce qui est fabuleusement bien rendu, c’est l’ambiance, la manière de vivre, les rapports entre les individus… La vie quotidienne, les familles avec un homme et plusieurs épouses, l’influence de la religion, du grand marabout. Il y a aussi les magouilles pour survivre et s’enrichir, la corruption, et aussi le respect des anciens. On y ressent l’Afrique, et la vie des habitants. Il y a aussi beaucoup d’humour et j’ai souvent souri ou ri en imaginant les scènes décrites.
Un roman policier court, vivant, dépaysant qui me donne envie d’en savoir plus sur les deux enquêteurs Habib et Sosso et la vie au Mali.

Extraits :

Le cimetière était un terrain vague parsemé de fourmilières, d’arbustes et d’herbes écrasées qui se confondaient avec la terre.

[…] on te demandera de trouver des solutions à des problèmes dont la caractéristique est de ne pas pouvoir être résolus tant que la terre sera habitée par des hommes et non par des anges.

Comment l’humanité sera demain, ce qu’elle aurait dû être, ce n’est pas notre souci. Ce qui nous intéresse, c’est l’instant, la paix de l’instant. Notre rôle consiste à maintenir l’ordre, quel qu’il soit.

Vous êtes un policier et moi, un militaire. Nous avons une seule et même mission : réprimer.

Un vieillard tout voûté, un véritable arc de cercle, entra en s’aidant d’un bâton. Il marchait lentement et s’arrêtait tous les trois pas pour souffler.

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