Whitaker, Chris « Duchess » (2022) 528 pages

Whitaker, Chris « Duchess » (2022) 528 pages

Auteur: Chris Whitaker est un romancier britannique, auteur de roman policier. Chris Whitaker a travaillé dix ans comme trader financier. Il vit aujourd’hui dans le Hertfordshire avec sa femme et ses trois enfants.

Romans :  « Tall Oaks » (2016) – All The Wicked Girls (2017) – We Begin at the End (2020) publié en français sous le titre Duchess (2022) – The Forevers (2021)
« Duchess » ( premier roman traduit en français ) est son troisième roman paru en 2020 (« We Begin at the End »), remporte le Gold Dagger Award 2021 et le prix Ned-Kelly 2021 du meilleur roman international. 

Sonatine – 05.05.2022 – 528 pages (traduit par Julie Sibony)

Résumé : Duchess a 13 ans, pas de père, et une mère à la dérive. Dans les rues de Cape Haven, petite ville côtière de Californie, elle ne souffre ni pitié ni compromis. Face à un monde d’adultes défaillants, elle relève la tête et fait front, tout en veillant sur son petit frère, Robin. Mais Vincent King, le responsable du naufrage de sa mère, vient de sortir de prison. Et son retour à Cape Haven ravive les tumultes du passé. Quand cette menace se précise, Duchess n’a plus le choix : il va lui falloir engager la lutte pour sauver ce qui peut l’être, et protéger les siens.

Mon avis : Un roman noir, qui vous prend aux tripes, qui vous emmène dans le noir du noir… Deux enfants, mais surtout Duchess, qui se confrontent à une réalité effrayante et dramatique.
Duchess, c’est la rebelle qui sous sa carapace cache sa fragilité. C’est une jeune fille qui prend sous son aile son petit frère et est prête à tout pour protéger les siens. C’est une jeune fille sans père et qui se retrouve orpheline de mère dans des circonstances tragiques. Duchess refuse ses faiblesses, Duchess a peur mais refuse de le montrer, Duchess a peur de se reposer sur les autres sous peine de fendre son armure. Une volonté de fer, un coeur énorme, coeur tant dans le sens d’amour que de courage. J’ai trouvé que Duchess était un magnifique personnage mais curieusement, ce sont les personnages masculins du livre auxquels je me suis attachée…  Le policier Walk, son ami de toujours Vincent King, le grand-père Hal… Et cela reste un mystère pour moi…

Duchess rentre dans le clan fermé des héroïnes fortes qui marquent : Turtle de « My absolute darling », Kya de « « Là où chantent les écrevisses » », Helena de « La fille du Roi des marais » et quelques autres…

Ce livre m’a été chaudement recommandé à de nombreuses reprises. Alors oui il est excellent mais il lui manque un petit quelque chose pour être un coup de coeur total…

Extraits:

On vieillit, pourtant. »
Elle souffla un rond de fumée parfait.
« Pas moi, Walk. Toi, tu vieillis, moi, je commence à peine. »
Il éclata de rire, puis elle aussi. Et soudain c’étaient eux, Walk et Star, projetés trente ans en arrière jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux gamins en train de rigoler de tout et de rien.

J’aimerais qu’il puisse y avoir un juste milieu, tu vois. Parce que c’est là que les gens vivent. Ce n’est pas obligé d’être toujours tout ou rien, comme ça. Tu coules ou tu nages. La plupart des gens se contentent de barboter sur place, et ça leur suffit. Parce que, quand tu coules, tu nous entraînes au fond avec toi. »

– La prison a pour effet d’éteindre la lumière. Et cette maison, c’est… une petite flamme. Faiblarde, mais qui brûle encore. Si je la laisse mourir, si je laisse cette dernière lumière mourir, alors ce sera le noir complet et je ne pourrai plus le voir.

Mieux ou pire. Bien ou mal. Personne n’est jamais une seule chose à la fois. On est tous la somme du meilleur et du pire de tout ce qu’on a fait.

Il comprenait parfaitement la haine, mais il s’inquiétait des conséquences que ça pourrait avoir sur elle, ces braises, la moindre brise et elles s’enflammeraient.

Si les maisons avaient une âme, celle de Star était noire comme une nuit de décembre.

Ce violet, dit-elle en agitant la main vers le buisson de myrtilles. Il me fait penser aux hématomes qu’elle avait sur les côtes. Le bleu de l’eau, ce sont ses yeux, assez translucides pour comprendre qu’il n’y a plus d’âme derrière. Tu respires cet air et tu le trouves frais, mais je ne peux même pas prendre une seule inspiration sans ressentir un coup, poursuivit-elle en se frappant la poitrine. Je suis seule.

« Peut-être qu’on ne choisit pas qui on devient, dit-elle. Peut-être que c’est préétabli. Certains d’entre nous sont des hors-la-loi. Peut-être qu’on se reconnaît les uns les autres.

« Je sais que tu es une hors-la-loi, mais pas moi. Je veux juste être un enfant. »

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