Jónasson, Ragnar « L’Île au secret » (2020) Trilogie La Dame de Reykjavik : Tome 2

Jónasson, Ragnar « L’Île au secret » (2020) Trilogie La Dame de Reykjavik : Tome 2

Auteur : Islandais, né à Reykjavik , 1976. Il a découvert à 13 ans les livres d’Agatha Christie et a commencé à les traduire en islandais à 17 ans! Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór, et où a grandi son père. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers «Iceland Noir ».
C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Ragnar Jónasson et vendu les droits de ses livres dans quinze pays. Mörk a été élu « Meilleur polar de l’année 2016 » selon le SundayExpress et le Daily Express, et a reçu le Dead Good Reader Award en Angleterre.

Série Dark Iceland :   Tome 1 Snjór (Neige), Tome 2 Mörk (Frontière) – Tome 3 Nátt (Nuit) (2018) – Tome 4 Sótt (Fièvre) (2018) Tome 5 Vík (Baie) (2019) !! se passe avant le tome 4 – Tome 6 Sigló (2020)

Autres romans : « Dix âmes pas plus » (2022)

Trilogie La Dame de Reykjavik : Tome 1 La Dame de Reykjavik (Dimma) 2018 – Tome 2 L’Île au secret (Drungi) 2020 – Tome 3 La Dernière Tempête (Mistur ) 2021
Dans cette nouvelle série, Jonasson a écrit les histoires à rebours : le tome 2, L’île au secret se passe 10 ans avant le tome 1, La dame de Reykjavik. Le troisième tome se passe 25 ans avant le premier.
Tome 2 : L’Île au secret (Drungi) La Martinière – 06.02.2020 – 342 pages / Points Policier – 04.02.2021 – 307 pages.

Résumé :
Au large des côtes de l’Islande, l’île d’Ellidaey abrite la maison la plus isolée au monde. Sur cette terre de légendes, véritable huis clos à ciel ouvert, l’inspectrice Hulda va devoir résoudre une mystérieuse disparition, quitte à faire resurgir les fantômes du passé… Les évènements se déroulent quinze ans avant La Dame de Reykjavik.
Quatre amis séjournaient sur une île L’un d’eux tomba de la falaise Et il n’en resta plus que trois… Au large des côtes de l’Islande, l’île d’Ellidaey abrite la maison la plus isolée au monde. C’est sur cette terre sauvage que quatre amis ont choisi de fêter leurs retrouvailles. Mais, après la chute mortelle de l’un d’entre eux, la petite escapade tourne au drame. L’inspectrice Hulda, quinze ans avant les événements survenus dans La Dame de Reykjavík, n’a qu’une ambition : découvrir la vérité.
Pas du genre à compter ses heures, Hulda ne prendrait-elle pas l’affaire trop à coeur ? Elle n’a jamais connu son père et a toujours entretenu avec sa mère une relation en dents de scie. Une vie de famille tellement chaotique que son job semble la seule chose capable de la rattacher à la réalité… Mais sur l’île d’Ellidaey plane une atmosphère étouffante. Les fantômes du passé ressurgissent. 

Mon avis : Toujours un plaisir de retrouver l’atmosphère dans laquelle baignent les romans de cet auteur. Et les descriptions de l’Islande, qui font vraiment partie du charme de ses livres.
Petite escapade de quatre anciens amis qui se sont pour ainsi dire perdus de vue depuis dix ans. Deux garçons, Benedikt et Dagur et deux filles, Alexandra et Klara. Et avec eux le fantôme de la 5ème de la bande, Katla, la soeur de Dagur, disparue tragiquement il y a dix ans. Depuis, Dagur vit entouré de fantômes : celui de sa soeur, de son père et de sa mère, même si cette dernière est toujours en vie… mais si peu. Petit à petit on va se rendre compte que Katla hante tout les membres du groupe, que le passé s’invite sur l’île.
En parallèle l’inspectrice Hulda est aussi à la recherche de son passé, à la recherche de l’identité de son père.
Tous les protagonistes sont mal dans leur peau, que ce soit dans le milieu de la police ou dans le groupe des jeunes et leurs proches.
Tout semble lisse, solo, enveloppé dans une atmosphère ouatée et silencieuse, dans les non-dits et le mystère.. Mystère de cette mort sur cette petite île déserte, lors de cette rencontre en huis-clos des quatre amis d’enfance et en arrière-plan, mystère enveloppant la mort de leur amie dix ans plus tôt.. et encore plus loin, le mystère de la naissance d’Huda.
J’en redemande après la lecture des deux premiers tomes.  

Extraits : 

Tu n’as jamais entendu parler de la chasse aux sorcières en Islande ?
– La chasse aux sorcières ? Tu veux dire, au XVIIe siècle, quand ils brûlaient des vieilles qui pratiquaient la sorcellerie ?
– Des vieilles ? C’est plutôt des hommes qu’on brûlait par ici. 

À leurs yeux, l’art était une passion, pas un métier.

Leur réputation, l’impression qu’ils laissaient aux gens, tout importait. L’opinion d’autrui – ici, des voisins, même s’il ne connaissait pas leurs noms – était comme un miroir dont il avait besoin d’apprécier le reflet. Ils ne pourraient plus garder la tête haute, ni lui ni sa femme. La honte qu’il ressentait pesait désormais sur toute sa famille.

Entrer dans la maison de retraite revenait à pénétrer dans un automne perpétuel. Les murs aux couleurs feutrées, qui lui semblaient plus délavés à chaque visite, et les fenêtres opaques qui laissaient à peine filtrer la lumière ne manquaient jamais de le déprimer. Il venait ici par affection, et aussi par sens du devoir.

sa place était désormais au sein de sa famille, et non pas au milieu de ces gens devenus des inconnus, avides de ressusciter leur jeunesse. 

Le sentiment d’être coupée de toute civilisation, sans doute ? Elle avait tout à coup l’impression d’avoir échoué sur une île déserte à la suite d’un naufrage, sans aucune connexion possible avec le monde extérieur si ce n’était par la radio.

Piégée dans un sublime paysage impressionniste.

L’horizon paraissait infini, presque irréel, comme dans un rêve. Elle resta un moment sans parler, à écouter le fracas assourdi des vagues en contrebas, le battement d’ailes des oiseaux.

Son vieil adversaire, qu’elle désirait autant qu’elle le redoutait, se faisait attendre. Alors qu’elle avait désespérément besoin de se reposer, épuisée qu’elle était par le voyage, son sommeil ne faisait souvent qu’ajouter à son stress en l’inondant de cauchemars et de souvenirs qu’elle aurait tout donné pour oublier.

Quand elle restait éveillée en pleine nuit, ses pensées tournaient autour de deux axes : soit elle ruminait le passé, soit elle se faisait du souci pour l’avenir. Cette fois, c’est l’avenir qui remportait la mise.

De toute manière, elles ne se disputaient jamais – leurs sentiments n’étaient sans doute pas assez intenses pour ça.

Image : île d’Elliðaey (Islande) – Superficie 0.48 km2 – Une seule maison sur l’île, ouverte à tous les membres d’une association locale de chasse.  Cette maison isolée n’a ni électricité ni Wi-Fi mais dispose d’un sauna… car on est bien en Islande!  L’eau pour ce sauna et la cuisine est fournie par un système de récupération d’eaux de pluie. Il y a trois cents ans l’île était habitée par 5 familles dont les derniers descendant ont abandonné l’endroit dans les années 1930.

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