Robert, Emmanuelle « Dormez en Peilz » (RLE2023) 512 pages
Autrice : Née en 1975 à La Chaux-de-Fonds, Emmanuelle Robert a grandi à Montreux. Preuve que le latin mène à tout, elle a été journaliste et a travaillé pour diverses organisations non gouvernementales avant de rejoindre le service public. Avec «Malatraix», cette passionnée de course à pied et de polar signe son premier roman en 2021. Elle revient avec « Dormez en Peilz » (2023) – Retrouvez-la sur emmanuellerobert.ch.
Après «Malatraix» (mention spéciale du jury du Festival international du Film alpin des Diablerets 2022), Dormez en Peilz plonge au cœur du Léman, ce lac de légende aussi splendide que dangereux. Une descente en apnée dont vous ressortirez à bout de souffle.
Editions Slatkine – 22.08.2023 – 512 pages
Résumé :
Dans son deuxième roman, Emmanuelle Robert quitte les sentiers de montagne pour les profondeurs lacustres et celles, insondables, des âmes humaines. Aidés par la police du lac, Antigona Abimi, Max Kander et leurs collègues enquêtent en eaux troubles. Qui sait quelle part d’eux-mêmes ils y laisseront ?
Mai 2021. Après un hiver compliqué, la Suisse romande se rue vers les plans d’eau. Plongeuse expérimentée, Fabienne Corboz s’attaque au record de profondeur dans le Léman. Mais rien ne se passe comme prévu. Alors qu’un notable disparaît mystérieusement de son paddle au large de l’île de Peilz, des secrets remontent à la surface. Et si cette disparition cachait une vengeance ? À qui le tour ?
Mon avis: Deuxième plongée dans l’univers de l’autrice et deuxième excellent moment de lecture. Nettement plus dans mon élément que la première fois : l’eau, le lac, la plongée… c’est fait pour moi… et j’ai retrouvé avec un plaisir infini la Commandante Soledad, son amoureux écolo et son chat « Pétole ». Et pas seulement Sol (pas assez présente à mon goût mais présente quand même) mais aussi plusieurs protagonistes du roman précédent. Cela me ravit car j’ai l’impression de retrouver ma petite équipe. Comme en plus l’histoire se déroule pas loin de chez moi et que j’y retrouve par moment des expressions typiquement régionales c’est juste la petite touche qui crée l’ambiance du coin . Et en plus cela se passe autour de « mon lac »! Je dois toutefois avouer que cela ne rend pas vraiment la baignade très engageante … Il faut dire que cette année le lac Léman est encombré de cadavres; entre ceux laissés par Marc Voltenauer dans « Cendres ardentes » et ceux laissés par Emmanuelle Robert, fait pas bon barboter dans le canton de Vaud… Mention spéciale pour le titre que j’ai adoré!
Ab Fab, plongeuse sexygénaire, veut s’attaquer au record féminin de profondeur de plongée en apnée dans le Léman; elle est séparée de son mari, Bernard, ex-homme d’affaire en fuite suite à des malversations. Après une nuit bien arrosée, Ab Fab a rendez-vous avec son amant, Patrick Zwerg, un avocat dragueur et fortuné, accessoirement ex-associé de son mari… mais celui-ci semble avoir disparu. Aux dernières nouvelles, il aurait été faire du paddle avant l’heure du rendez-vous. La malédiction de la légende de l’Ile de Peilz aurait-elle encore frappé? ( c’est cette île qui a inspiré le conte « la Vierge des glaces » à Andersen). Ce n’est que le premier disparu d’une longue liste…
En plus de la partie action, il y a toute la partie sociale et les relations humaines qui prend une grande importance dans le roman. Et j’aime que les femmes de tous âges soient mises en valeur. On rencontre beaucoup de personnages, il y a une foultitude de femmes au caractère bien trempé, les hommes n’ont pas forcement le beau rôle mais certains sont adorables, le suspense tient jusqu’au bout… L’intrigue est à couper le souffle… pas bon quand on est sous l’eau… On baigne par moments dans une suspicion quasi générale, car on se retrouve avec plusieurs personnes qui auraient eu des raisons de se débarrasser de ses plongeurs gênants… Intrigues qui mêlent le passé, les sentiments, les intérêts financiers…
J’ai beaucoup apprécié les informations sur le monde des apnéistes que je ne connais pas trop; à titre personnel, je préfère la plongée en eaux chaudes et limpides… c’est quand même moins angoissant, car les eaux froides et sombres du lac en hiver ne font rien pour rendre l’ambiance moins glauque…
Merci aux Editions Slatkine pour l’envoi de ce livre, qui me fait aimer encore davantage les personnages de la Police du Lac Léman (coté suisse). Je me réjouis de les retrouver pour la suite de leurs aventures… Ils étaient déjà attachants dans «Malatraix» et le sont encore davantage maintenant. Je précise que ce livre peut très bien se lire de manière totalement indépendante, sans avoir lu le premier.
Extraits:
Et qu’on ne lui parle pas de beauté intérieure, cette excuse inventée pour consoler les moches.
Qu’est-ce que c’était, une vie normale, quand les absentes et les absents vous manquaient tant?
– Vous ne manquez pas d’air, vous!
– Vaut mieux pas, quand on plonge.