Bussi, Michel « Nymphéas noirs » (2011)
Auteur : Michel Bussi a commencé à écrire dans les années 1990. Alors jeune professeur de géographie à l’université de Rouen, il écrit un premier roman, situé à l’époque du Débarquement de Normandie. Ce dernier est refusé par l’ensemble des maisons d’édition. Il écrit quelques nouvelles, s’attelle à l’exercice de l’écriture de scénarios mais sans parvenir à les faire publier. Il attendra dix ans pour que l’idée d’un roman, inspiré d’un voyage à Rome au moment du pic de popularité du Da Vinci Code de Dan Brown, s’impose. Ce succès d’édition international, ainsi que la lecture d’une réédition de Maurice Leblanc pour le centenaire d’Arsène Lupin, le poussent à se lancer dans un travail d’enquêteur. De retour à Rouen, équipé de ses cartes de l’IGN, il noircit des carnets jusqu’à pouvoir proposer, en 2006, un manuscrit intitulé Code Lupin à un éditeur régional et universitaire, les éditions des Falaises. Ce premier roman sera réédité neuf fois.
Plusieurs années seront nécessaires pour que les ouvrages de Michel Bussi, qui paraissent au rythme d’un par an, tel Mourir sur Seine en 2008, ou Nymphéas Noirs en 2011, voient leurs ventes s’envoler. Après une série de récompenses locales, grâce à ses premières éditions en livre de poche, mais surtout grâce à la sortie en rayon polar de son ouvrage maître Un avion sans elle, l’auteur géographe est propulsé sur le devant de la scène.
Une des particularités de son travail est de situer la majorité de ses romans en Normandie. Son roman N’oublier jamais, sorti en mai 2014, met « plus que jamais6 » la Normandie au cœur de son intrigue, tout comme Maman a tort (qui se déroule au Havre), sorti en mai 2015. Son dernier roman cependant, Le temps est assassin, sorti en mai 2016, se déroule en Corse.
Ses romans : Code Lupin (2006) – Omaha crimes /Gravé dans le sable (20067/2014) – Mourir sur Seine (2008) – Sang famille (2009 – réédité 2018) – Nymphéas noirs (2011) – Un avion sans ailes (2012) – Ne lâche pas ma main (2013) – N’oublier jamais (2014) – Maman a tort (2015) – Le temps est assassin (2016) – On la trouvait plutôt jolie (2017) – Les contes du réveil matin(2018) – J’ai dû rêver trop fort (2019)
« Moi qui ai vu ce village se transformer depuis tout ce temps, j’ai parfois l’impression que Giverny est devenu un grand parc d’attractions. Un parc d’impressions, plutôt. »
« Ce que je tiens tant à retrouver, c’est un carton, un simple carton de la taille d’une boîte à chaussures, rempli de vieilles photos. Vous voyez, ce n’est guère original. Il parait que maintenant, j’au lu ça, toute une vie de photos peut tenir dans une clé USB de la taille d’un briquet. Moi, en attendant, je cherche ma boîte à chaussures. Vous, à plus de quatre-vingts ans, vous chercherez dans votre fourbi un minuscule briquet. Bon courage. Ça doit être le progrès »
« Les « Nymphéas » trônent sur l’axe triomphal! L’axe majeur , qui passe par Notre-Dame, le Louvre, les Tuileries, la Concorde, les Champs-Elysées, l’Arc de Triomphe, l’Arche de la défense…Les « Nymphéas » derrière les murs de l’Orangerie s’alignent exactement sur cet axe qui symbolise toute l’histoire de la France, qui s’étend de l’est vers l’ouest, en suivant la course du soleil. Et comme par hasard, Monet a peint l’étang aux Nymphéas à différents moments de la journée, su matin au soir, en exposant lui aussi la course éternelle du soleil. La course des astres, l’histoire triomphale de la France, la révolution de l’art moderne… »
« C’est cela vieillir : voir mourir les autres. »
« Quand tu regardes un « Nymphéas » de Monet, tu as l’impression, comment dire, de t’enfoncer, d’entrer dans un puits ou comme dans du sable, tu vois ? C’est ce que voulait Monet, de l’eau qui dort, l’impression de voir défiler toute une vie… »
« Pourquoi fuir… La réponse à ses questions est si banale. Vieille comme le monde. La maladie des jeunes filles qui se rêvent autrement : cette soif d’amour de la Bérénice d’Aragon. L’ennui insupportable de la femme qui n’a pourtant rien à reprocher à l’homme à côté duquel elle vit… Aucune excuse, aucun alibi. Juste l’ennui, cette certitude que la vie est ailleurs. Qu’une complicité parfaite existe autre part. Que oui, ces lubies ne sont pas des détails, mais l’essentiel… Que rien d’autre ne compte que de pouvoir partager le même émoi devant un tableau de Monet, ou des vers d’Aragon ».(…) »
2 Replies to “Bussi, Michel « Nymphéas noirs » (2011)”
Un des meilleurs polars que j’aie jamais lus !!! bluffée ! A lire absolument <3
Non seulement l'intrigue est bien ficelée mais en plus, on est tellement superbement plongé dans l'univers de Monet qu'on ne peut s'empêcher d'y aller voir plus loin par exemple sur la toile…
«Trois femmes vivaient dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de fuir… »
J’ai adoré ! Et je n’ai pas pu résister, je suis allée à Giverny 🙂