Fouassier, Eric « Le Fantôme du vicaire (2022) 382 pages (Série Le Bureau des affaires occultes – tome 2)

Fouassier, Eric « Le Fantôme du vicaire (2022) 382 pages (Série Le Bureau des affaires occultes – tome 2)

Auteur : Né le 6 octobre 1963, Éric Fouassier, membre de l’Académie nationale de pharmacie, grand spécialiste de l’histoire de la pharmacie qu’il enseigne en faculté depuis plus de vingt ans, est un passionné de jeux de piste et d’énigmes. Auteur de littérature générale (pseudonyme Yves Magne), Eric Fouassier s’est aussi illustré dans le domaine du roman policier. Son livre Morts thématiques a ainsi reçu en 2011 le prix Plume de Glace décerné dans le cadre du festival de Serre-Chevalier, sous le parrainage de Patrick Bauwen. Auteur de plusieurs romans policiers historiques, dont Le Bureau des affaires occultes récompensé notamment par le prix Maison de la Presse 20212. Il a également publié un roman psychologique sous le pseudonyme d’Yves Magne.

Série Commandant Gaspard Cloux : Morts thématiques  (2009) – Rien qu’une belle perdue (2011)

Série Sans peur et sans reproche : « Bayard ou le Crime d’Amboise » est le premier tome d’une série de trois aventures indépendantes. Suivent « Le piège de verre » (2017) et « Le disparu de l’Hôtel-Dieu » (2018)

Série Les Francs Royaumes : Par deux fois tu mourras (2020) – La Fureur de Frédégonde (2021)

Série Le Bureau des affaires occultes : «Le Bureau des affaires occultes » (2021) – «Le Fantôme du vicaire»  (2022) – «Les nuits de la peur bleue» (2023) – «Le chant maléfique» (2024)

Autres romans : Le traducteur (2010) – L’Effet Nocebo (2014)

Roman signé Yves Magne : Et puis le silence (2017)

Série Le Bureau des affaires occultes :
Le Bureau des affaires occultes –  tome 2
Albin Michel – 27.04.2022- 382 pages /  Le livre de poche 26.04.2023 – 480 pages

Résumé:
Une nouvelle enquête de l’inspecteur Valentin Verne, le génial créateur du Bureau des affaires occultes, où les apparences sont dangereusement trompeuses.
Mars 1831, Louis-Philippe, nouveau souverain des Français, hésite encore entre une politique libérale et une ligne dure. Au gré des changements qui interviennent au sommet de l’Etat, l’existence du Bureau des affaires occultes est remise en question. C’est dans ce contexte peu favorable que son chef, Valentin Verne, se voit confier une affaire délicate : enquêter sur les agissements d’un mystérieux mage.
Tables tournantes, dialogues avec l’au-delà, apparitions inexplicables se succèdent et sont autant de défis lancés à l’esprit rationnel de l’inspecteur. La tâche s’annonce d’autant plus ardue que celui-ci doit en même temps faire face à un adversaire encore plus redoutable : le Vicaire. Cet odieux criminel, que Verne n’a eu de cesse de traquer depuis son entrée dans la police, fait sa réapparition.
Des bas-fonds parisiens aux salons luxueux d’hôtels particuliers, Eric Fouassier mène son intrigue tambour battant. Le Figaro magazine. En bonus, le début du premier chapitre du nouveau roman de l’auteur.

Mon avis:

Et nous revoici en promenade – pas vraiment une promenade de santé – dans le Paris du XIXème… L’ile de la Cité n’est pas ce qu’elle est devenue… c’est l’un des endroits les plus glauques de Paris; des taudis, des lieux mal fréquentés, les lieux de prostitution masculine, la morgue…
C’est le début du spiritisme en Europe; c’est aussi le moment où les sciences se développent, la toxicologie par exemple. C’est aussi le moment où la photographie en est à ses débuts avec des inventeurs tels que Louis Daguerre et Nicéphore Niépce
C’est la Monarchie de Juillet, les prémisses du féminisme…
En 1830, c’est la création du « Bureau des affaires occultes, pour démêler les crimes impossibles ou apparemment teintés de surnaturel, et pour traquer des truands d’un genre nouveau qui exploitaient la crédulité du peuple et les progrès encore méconnus de la science afin de perpétrer leurs forfaits. ». A sa tête – et unique inspecteur du Bureau en question le beau Valentin Verne, qui aura ensuite un adjoint, le jeune  Isidore Lebrac. Et pour prêter main forte parfois à Verne, il y a son ami Vidocq. Inutile de vous dire que nous allons côtoyer des adeptes des sciences occultes et des sceptiques, mais pas que…
Valentin Verne, à qui son enfance a été volée va enquêter en solitaire sur le démon qui lui a volé son enfance et sa vie, le Vicaire. En effet ce dernier va refaire surface. Mais Verne va vite se rendre compte qu’il est en fait le traqué. Ce n’est pas lui qui a retrouvé la trace du Vicaire mais l’inverse. Et ce démon en soutane va semer des petits cailloux sur son passage (drôles de cailloux) pour ramener vers lui Valentin Verne, à qui il n’a pas pardonné sa disparition de sa vie.
Mais si l’enquête personnelle de Verne est importante et passe avant tout, il va devoir résoudre en parallèle une affaire de manipulation pour pouvoir garder son poste et que le « Bureau des Affaires occultes «  ne ferme pas. Et on va y croiser des fervents de l’occultisme et des pratiques des cultes anciens ( Théophile Gautier ou Musset )

Un roman historique passionnant, des personnages bien campés que j’ai eu du plaisir à suivre, un contexte glauque à souhait, de l’action… Valentin Verne emboîte le pas de Nicolas Le Floch, du chevalier d’Hauteville, dit Dauterive, du chevalier de Volnay  (pas tous aux mêmes époques) et j’adore ça ! Je ne vais pas tarder à lire la suite!


 

Extraits:

Le vent s’était levé à l’approche du crépuscule. À présent, des nuages échevelés défilaient dans le ciel, projetant à terre leurs ombres mouvantes. Les branches des arbres poussaient des gémissements lugubres sous les rafales et leurs feuilles peuplaient la nuit de mille rumeurs inquiétantes.

Contrairement aux maisons de tolérance soumises à contrôle et contraintes de maintenir leur intérieur éclairé de la chute du jour jusqu’au matin, les bordels pour hommes n’obéissaient à aucune réglementation. Qu’ils soient clandestins dans les quartiers sordides ou bénéficient d’une coupable indulgence car fréquentés par la meilleure société comme Le Panier, ces établissements n’avaient aucune existence officielle. Les autorités civiles préféraient se voiler la face et nier leur réalité, tandis que les services de police, même quand ils connaissaient leur emplacement et les soumettaient à une discrète surveillance, se gardaient bien d’établir le moindre rapport à leur sujet.

– Je veux parler au peuple, au peuple, entendez-vous ? C’est-à-dire aux femmes comme aux hommes, car il est assez d’usage qu’on oublie de mentionner les femmes même alors qu’on parle du peuple, du peuple dont elles composent la plus grande partie, du peuple dont elles soignent l’enfance et consolent la vieillesse après avoir toutefois servi de jouet et de pâture à sa puberté turbulente ou glacial

De l’ensemble de la propriété se dégageait une atmosphère de morne mélancolie. De celle qui imprègne les songeries auxquelles on peut s’abandonner, à demi assoupi, lorsque au détour d’un trop long voyage en malle-poste, on aperçoit fugitivement, dans un lointain brumeux, les tours d’un antique manoir.

C’est important, les rêves, ça aide à se lever chaque matin.

L’écriture était toujours la même. Fine et sinueuse, pareille à l’empreinte d’un serpent sur le sable.

Les mots finissaient par perdre leur sens. Ils dansaient devant ses yeux rougis et fatigués, le narguaient, pareils à des lutins d’encre facétieux.

Si l’on ne peut ramener les morts à la vie, du moins est-il possible de les porter longtemps en soi. Et ce voisinage intime peut être une bénédiction ou, au contraire, une sorte de punition à laquelle il est vain d’espérer se soustraire.

3 Replies to “Fouassier, Eric « Le Fantôme du vicaire (2022) 382 pages (Série Le Bureau des affaires occultes – tome 2)”

  1. J’ai apprécié cette deuxième enquête du Bureau des Affaires occultes, intéressante tant par l’intrigue policière que par le milieu et l’époque, Paris sous la Monarchie de Juillet, et par le style qui fait penser aux romans du XIXe siècle.

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