Fouassier, Eric «Bayard et le crime d’Amboise» (2012)
Auteur : Né en 1963, Éric Fouassier, membre de l’Académie nationale de pharmacie, grand spécialiste de l’histoire de la pharmacie qu’il enseigne en faculté depuis plus de vingt ans, est un passionné de jeux de piste et d’énigmes. Auteur de littérature générale (pseudonyme Yves Magne) , Eric Fouassier s’est aussi illustré dans le domaine du roman policier. Son livre Morts thématiques a ainsi reçu en 2011 le prix Plume de Glace décerné dans le cadre du festival de Serre-Chevalier, sous le parrainage de Patrick Bauwen. « Bayard ou le Crime d’Amboise » est le premier tome d’une série de trois aventures indépendantes . Suivent « Le piège de verre » (2017) et « Le disparu de l’Hôtel-Dieu » (2018)
Série Sans peur et sans reproche – tome 1
Pascal Galodé Editions – 19.01.2012 – 315 pages /Editions du Masque – 1.02.2017 – 350 pages
Résumé : Avril 1498. La mort s’abat sur le royaume des lys, frappant à sa tête. En son château d’Amboise, le roi Charles VIII décède des suites d’une mauvaise chute. Tous, à la cour, concluent à un funeste accident… Tous, sauf un quasi-inconnu qui vient de se distinguer à la bataille de Fornoue, lors de la première campagne d’Italie. Pierre Terrail, seigneur de Bayard, n’est pas encore « le chevalier sans peur et sans reproche » mais, âgé d’à peine vingt-deux ans, il ne manque déjà pas d’audace.
Convaincu que son souverain a été assassiné, bien que le corps de celui-ci ait été retrouvé dans une galerie où nul n’a pu pénétrer, le jeune homme dispose de quelques jours seulement pour mener l’enquête et retrouver l’auteur de ce crime impossible. Armé de la confiance du premier chambellan, Philippe de Commynes, et du soutien de la belle Héloïse Sanglar, Bayard engage alors une lutte contre le temps mais aussi contre des adversaires prêts à tout.
Il doit notamment affronter un assassin redoutable, le « Défeurreur », aux ordres d’un mystérieux duc au pourpoint d’argent. Au terme de sa quête, il découvrira un incroyable secret susceptible de faire vaciller tout le royaume. Trahisons, guets-apens, tortures, assassinats, envoûtements… tels sont les ingrédients de ce roman qui ressuscite cette fascinante période durant laquelle la France bascula du Moyen-Age à la Renaissance.
Mon avis : Un petit tour dans la France de la renaissance en compagnie d’Anne de Bretagne, de Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche » au moment du décès du roi Charles VIII. J’ai comme l’impression que la cause de la mort du roi dans cette histoire n’est pas totalement conforme à celle de l’Histoire av un grand H. Cela permet à l’auteur de nous faire vivre une aventure et une histoire d’amour. J’ai bien aimé sa manière de nous conter cette aventure, l’utilisation du vocabulaire de l’époque. De fait si j’ai lu ce livre c’est pour commencer la série par le tome 1, interessée surtout par le tome 2, « Le piège de verre » car j’étais à la recherche de livres parlant de l’art du vitrail. Espérons donc que ma lecture prochaine de la suite me comblera sur le sujet… et donc à bientôt pour la suite des aventures d’ Héloïse Sanglar.
Extraits :
Une nuit de vitrail, toute palpitante d’étoiles. Une nuit à douter du pouvoir des forces maléfiques qui, cependant, depuis le commencement de ce monde, gouvernent l’obscurité et les sombres territoires que déserte le sommeil des hommes.
Quelques heures pour faire la preuve que l’impossible est advenu, c’est à la fois bien trop de temps et fort peu !
Pour peu qu’on lui permette d’exprimer ses capacités, une femme peut égaler et même surpasser bien des mâles imbus de leurs prérogatives.
La boutique regorgeait de marchandises d’un prix certain : racines de mandragore, bézoard, poudre de licorne, feuilles d’or et d’argent pour enduire les pilules, cinabre, corail, sans compter les nombreuses gemmes utilisées en thérapeutique, l’agate active contre l’inflammation, le lapis-lazuli efficace en pommade pour combattre la cataracte, l’onyx réputé chasser la tristesse, le béryl contre les spasmes…
Nutti incarnait le courtisan par excellence, avec tout ce que ce mot sous-entendait de flatterie, de fausseté et d’intrigue. Un tel homme ne pouvait être abordé de front.
J’ai souvenance d’une Vierge à l’enfant et aux anges peinte par un religieux défroqué appelé Filippo Lippi qui, pardonnez mon impertinence, valait bien des louanges entonnées par nos moines tonsurés.
Un certain Sandro di Mariano Filipepi surnommé assez curieusement « petit tonneau»
Les princes italiens protègent ces humanistes, mais j’ignore exactement en quoi consiste leur doctrine.
— Elle est à la fois fort simple et fort belle. Pour eux, l’homme est placé au centre de toutes choses. Ils s’appuient non pas sur les Écritures saintes comme les auteurs de naguère, mais sur les textes des anciens Grecs. Platon, notamment, compte parmi leurs maîtres à penser. Ils s’appuient sur sa sagesse afin de bâtir une société différente, fondée non sur l’exploitation de l’homme par l’homme mais sur la perfection de la connaissance. Leur but est d’éduquer leur semblable pour le grandir.
Le véritable alchimiste cherche l’origine, la nature et la raison d’être de tout ce qui existe. Il s’intéresse à la destinée de l’univers tout entier.
L’alchimie ne vaut que comme science des cuissons et des maturations. Elle est l’instrument qui nous permettra peut-être, dans un temps prochain, d’atteindre à la quintessence des drogues que nous utilisons aujourd’hui sous leur forme brute pour la confection des remèdes. Or, ce qu’il faut, c’est aller chercher dans chaque plante, dans chaque minéral, l’élément réellement actif, celui où siège le principe de guérison.
Point de fausse modestie ! coupa-t-il sèchement. Si vous m’en croyez, vous laisserez ce vilain défaut aux sottes personnes qui s’illusionnent en imaginant que d’autres qu’eux-mêmes leur tresseront de justes lauriers.
Info : Anne de Bretagne