Carrisi, Donato « La maison sans souvenirs » (2022)

Carrisi, Donato « La maison sans souvenirs » (2022)

L’auteur : Né en 1973, Donato Carrisi est l’auteur italien de thrillers le plus lu dans le monde. Le Chuchoteur, son premier roman, a été traduit dans vingt pays, a reçu quatre prix littéraires en Italie. Lauréat du prix SNCF du Polar européen et du prix des lecteurs du Livre de Poche dans la catégorie polar, il connaît un immense succès en France aux éditions Calmann-Lévy.
Série Mila Vasquez : Le ChuchoteurL’Ecorchée L’égaréeLe jeu du chuchoteur
Série Marcus et Sandra : Le tribunal des âmes Malefico – Tenebra Roma
Série Pietro Gerber :  La maison des voix (2020) – La maison sans souvenirs (2022)
Autres romans : La Femme aux fleurs de papierLa Fille dans le brouillard
 

Calmann-Levy – 12.10.2022 – 368 pages

Résumé : Toscane, de nos jours.
Les faits évoqués dans le rapport de la police locale semblent anodins : peu après l’aube, deux promeneurs découvrent une voiture abandonnée dans les bois en Toscane, le pneu arrière crevé et les portières ouvertes. Mais un détail interpelle les forces de l’ordre : elles remarquent les traces d’une tentative de fuite et les effets personnels d’une mère et de son fils, disparus depuis des mois. Lorsque l’adolescent réapparaît seul dans la vallée de l’Enfer, il se déclare l’auteur d’un crime effroyable.
Et pourtant, l’hypnotiseur florentin Pietro Gerber, appelé à l’aide sur cette enquête, soupçonne que quelque chose d’autre, plus sinistre encore, est à l’origine du mal. Dès lors, les événements macabres se multiplient et Gerber se retrouve piégé dans une énigme meurtrière où sa vie et celle du garçon seront gravement menacées.

Mon avis :
Alors oui, oui, oui  MAIS Nooooon !!!!
Certains disent que ce n’est  pas une suite, mais je ne suis pas du tout d’accord. Certes on peut le lire sans avoir lu le précédent, mais on  retrouve les personnages de La maison des voix et c’est quand même un plus de l’avoir lu précédemment. C’est même dommage de ne pas les lire directement à la suite l’un de l’autre.
Une vieille dame qui aimait les chevaux. Tous les jours elle va lâcher ses deux sets, et un matin elle découvre un petit garçon de 12 ans, immobile, frigorifié, meurt et qui, inexplicablement, semble faire peur aux chiens. Elle le ramène chez elle. Son sentiment est des plus étranges: elle a l’impression de se trouver en présence de la mort…
Dans son cabinet, le Dr Gerber – psychiatre pour enfants spécialisé dans l’hypnose – est en compagnie d’une jeune fille de 14 ans, Lavinia. Accessoirement, le Dr. Gerber patraque aussi l’auto-hypnose pour refouler les souvenirs de sa vie précédente et se remettre du départ de sa femme et son fils.
La juge Anita Baldi fait appel à lui pour tenter de percer le secret du petit garçon retrouvé. Il semblerait que ce petit garçon aie deux visages.. Serait-il un enfant monstre? Alors que tout accuse le jeune garçon pour le meurtre de sa mère, Gerber lui doute de sa culpabilité et privilégie la thèse de l’enfant «emmuré dans son corps» et qu’il va falloir creuser dans le passé pour comprendre le présent.. Faire que l’inconscient prime sur le conscient..
Au centre du roman, les différence formes d’hypnose ( il semble qu’il y en ait 4) et plusieurs manipulateurs de génie… dont l’auteur qui nous manipule à la perfection ! Mais ça, je le savais déjà!
Jusque là tout est parfait. Suspense, analyse interessante, piste et fausses pistes, mais là ou je dis Noooon c’est qu’au plus fort du suspense… l’auteur nous dit … la suite au prochain numéro… et au vu de la complexité de la réflexion, il va falloir relire celui-ci pour comprendre la suite… Dommage car c’est un roman captivant… et qui finit en queue de poisson… ou plutôt ne finit pas…

C’est un comble pour l’auteur que je cite : « Les histoires ne devraient jamais rester inachevées, se disait toujours Hanna Hall. Sinon, elles continuent de glisser dans l’ombre sous nos pieds. Elles s’infectent. Les histoires inachevées deviennent toxiques, avec le temps. Elles empoisonnent tout. »

Extraits:

De toute façon, même s’ils refusent de l’admettre, les vieux connaissent déjà toutes les réponses.

Et les anciens savent que, même quand les secondes défilent avec légèreté, les minutes sont aussi lourdes que des pierres. La vieillesse est une lutte entre le temps qui s’écoule jusqu’à l’inexorable et le temps qui, au contraire, ne passe jamais.

La pièce avait été aménagée par des psychologues pour enfant : chaque objet jouait un rôle spécifique. Si un petit s’acharnait sur une poupée ou un pantin, c’était probablement parce qu’il avait subi des violences. 

Après tout, la première réaction des gens face à un crime est de chercher le bourreau sur les réseaux sociaux. Et des victimes, mais dans un deuxième temps. Comme si, dans la normalité que le futur monstre affichait sur son profil Facebook ou Instagram, pouvaient se cacher des traces de méchanceté ou de folie.

Au Moyen Âge, l’une des tortures préférées des inquisiteurs florentins, « l’aveuglement », consistait à couper les paupières des hérétiques pour obtenir des aveux. En effet, au bout d’un moment ceux-ci voyaient des démons et des esprits malins, mais leur hérésie était d’avoir perdu la notion du monde qui les entourait.

Pour que quelqu’un croie à quelque chose qui contraste avec sa propre expérience ou, par exemple, avec l’éducation qu’il a reçue, il faut l’arracher à son monde et le garder éloigné de ce qu’il connaît. Cette pratique est typique des sectes millénaristes, qui s’assurent que leurs membres sont totalement immergés dans l’apprentissage des préceptes religieux.

Dans ses yeux se cache un éclat plus dangereux qu’une lame de couteau. Une intention.

Parfois, le somnambulisme s’accompagne d’hallucinations. Ce sont les manifestations les plus dramatiques de la parasomnie. Regroupées sous le nom de troubles du comportement du sommeil paradoxal –, elles désignent le fait de rêver de situations de danger inexistant auquel le sujet, se sentant gravement menacé, réagit violemment. 

Dans les rêves, il n’y a pas d’avant et d’après. Dans les rêves, le temps n’existe pas.

« L’intelligence des idiots, c’est la méfiance », me disait toujours maman. Quand les idiots ne comprennent pas quelque chose, ils deviennent soupçonneux. C’est pour ça qu’on peut se payer leur tête seulement jusqu’à un certain point. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus moyen de les convaincre qu’on est de bonne foi. Et le pire, c’est qu’ils sont imprévisibles. C’est pour cela qu’ils sont les plus dangereux des êtres humains.

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