Perry, Anne «Le manoir d’Alderney» (2019)

Perry, Anne «Le manoir d’Alderney» (2019)

Autrice : Anne Perry, née Juliet Marion Hulme le 28 octobre 1938 à Blackheath, à Londres, est une écrivaine britannique, auteur de plusieurs romans policiers qui se déroulent à l’époque victorienne. En 1954, elle a été condamnée pour l’assassinat de la mère de sa meilleure amie, perpétré avec celle-ci, dans l’une des affaires criminelles les plus célèbres de Nouvelle-Zélande, l’affaire Parker-Hulme. Cette affaire a inspiré en 1971 le film Mais ne nous délivrez pas du mal de Joël Séria et en 1994 celui de Peter Jackson Créatures célestes.

Elle a écrit plusieurs séries : Série Charlotte Ellison et Thomas Pitt –  Série Histoires de Noël – Série William Monk – Série Celie – Série Joseph et Matthew Reavley – et des romans (Du sang sur la soie)

 Suite de la série « Charlotte et Thomas Pitt » : Toute la serie des « Charlotte et Thomas Pitt »

Une série dérivée de la précédente mettant en scène Daniel, le fils de Thomas Pitt, jeune avocat qui préférerait suivre les traces de son père (1910) – « Un innocent à l’Old Bailey » (2018)« Le manoir d’Alderney » (2019) – «Le brasier de Tooley Street» (2020) 
Page sur la série Daniel Pitt : Toute la série Daniel Pitt

2ème enquête de Daniel Pitt

Grands détectives – 16.05.2019 – 358 pages

Résumé : Londres, 1910. Tout accable Philip Sidney, diplomate britannique à l’ambassade de Washington, accusé officiellement de détournement de fonds, officieusement d’avoir agressé la fille d’une famille américaine respectée et dérobé un bijou. Chargé de sa défense, Daniel Pitt doute de son client, du dossier, tressé d’étranges coïncidences, et tout autant de lui-même : sa propre sœur est proche de la victime. L’affaire en cache bien une autre et lorsqu’un cadavre vient entraver le procès, le jeune avocat se lance dans une enquête dangereuse, aux rouages labyrinthiques. Une histoire de passions, de vengeance et d’idéaux pervertis, qui, dans l’ombre de la Grande Guerre à venir, le mènera jusque dans la Manche, sur la mystérieuse île d’Alderney.
La reine du roman policier historique nous offre une nouvelle intrigue étourdissante, qui nous entraîne dans les arcanes d’une Angleterre passée dont elle seule a le secret.
« L’un des mystères les plus intrigants écrits par Anne Perry, dont la scène de clôture est peut-être l’une de ses plus fortes à ce jour. » Kirkus Reviews

Mon avis : Que ce soit une série ou une autre, je sis une inconditionnelle d’Anne Perry. J’avais eu un petit choc en lisant l’an dernier le premier tome du spin-off de la série Charlotte et Thomas Pitt car j’étais attachée aux personnages ; je dois dire que la suite tient toutes ses promesses. J’ai retrouvé toute la tribu Pitt, Daniel bien sûr mais aussi Jemina, de retour des Etats-Unis avec sa petite famille. Des personnages intéressants, un Daniel attachant et intelligent, le contexte de la Première Guerre Mondiale qui s’approche, l’importance des liens et des relations diplomatiques internationales, un bon roman avec du suspense jusqu’au bout.

Extraits :

En arrivant à New York, elle ignorait que les Irlandais y étaient victimes de certains préjugés. Elle ne l’avait compris que peu à peu : un incident lui avait mis la puce à l’oreille, puis un autre ; un jour, elle avait remarqué un panneau accroché à la fenêtre d’une pension avertissant juifs et Irlandais qu’ils n’étaient pas les bienvenus dans l’établissement. On voit toujours les préjugés d’autrui plus clairement que les siens.

En fait, lorsqu’on attaque votre culture, vous définissez votre personnalité en décidant d’abandonner ou de renforcer votre loyauté envers elle.

Bien que légal, le recours à l’immunité diplomatique était un acte lâche, qui le choquait profondément.

Je ne regardais pas où j’allais. Peut-être parce que je ne sais vraiment pas où je vais !

Tu es exactement comme ta mère. Elle pourrait convaincre une théière de faire du café !

Et vous pensez que les différents services gouvernementaux sont toujours d’accord les uns avec les autres ? Je savais le gouvernement américain différent du nôtre, mais pas à ce point ! D’après mon père, il leur faut une demi-heure pour se mettre d’accord sur l’heure qu’il est ! Et les diplomates sont les pires. Lorsqu’ils ont cessé de se confondre en politesses, vous avez oublié ce qu’ils ont dit.

Il était douloureux de voir la trajectoire d’une vie, sa chute, quel que fût le responsable. Parfois, un procès était un combat pour la justice. D’autres fois, c’était simplement une tragédie.

Dieu nous vienne en aide ! Nous sommes des avocats, pas des croisés

On ne peut pas condamner un homme pour ce qu’on imagine qu’il aurait pu faire.

On dit que l’oisiveté est mère de tous les vices ; les commérages en faisaient partie.

Les hommes peuvent régir les choses, les gens, les événements. Les femmes doivent persuader, comprendre, voire manipuler un peu…

Il est d’origine irlandaise, enfin ! Pour lui, tout ce qui est toujours allé de travers en Irlande est la faute de l’Angleterre.

C’est à l’accusation de démontrer la validité de ces documents, d’expliquer comment ils sont parvenus jusqu’ici et pourquoi. Mais si vous ne connaissez pas la vérité, vous ne pouvez pas mettre votre adversaire au pied du mur et réfuter ses dires. Il ne suffit pas d’affirmer que quelqu’un a tort. Encore faut-il prouver qu’il ne peut pas avoir raison.

Au tribunal, il est toujours préférable de connaître les réponses avant de poser les questions.

Je pense que vous irez loin, même si je ne suis pas encore prêt à dire dans quelle direction

— Avez-vous remarqué que, souvent, ce n’est pas un délit ou un scandale qui cause la chute d’un grand homme, mais les mensonges qu’il raconte pour éviter de l’admettre ?

Il vient un moment où l’on ne peut plus accorder sa confiance sans réflexion.
— Les questions de loyauté ne donnent pas souvent le temps de la réflexion.
— Dans ce cas, il faut savoir ce qui importe le plus avant d’avoir à prendre une décision.

La plupart d’entre nous ne peuvent pas être lucides quand ils sont terrifiés.

On ne meurt jamais dans la mémoire des gens qui vous ont aimé.

Ma chérie, quand on prend un parti, il est inévitable qu’on souffre quelquefois. La seule chose qui soit pire, c’est de ne jamais s’engager et de vivre en marge de la vie, sur le bord, sans jamais y participer.

la première fois que les gens affirment avoir vu quelque chose, ils s’en souviennent. La deuxième fois, ils se souviennent de ce qu’ils ont dit la première fois. Et chaque fois suivante, il s’agit plus de ce qu’ils ont dit que de leur capacité à revivre le moment. Avec le temps, ils finissent par toujours utiliser les mêmes mots pour décrire la scène.

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