Perry, Anne «Le prix de l’orgueil» (2021)

Perry, Anne «Le prix de l’orgueil» (2021)

Autrice : Anne Perry, née Juliet Marion Hulme le 28 octobre 1938 à Blackheath, à Londres, est une écrivaine britannique, auteur de plusieurs romans policiers qui se déroulent à l’époque victorienne. En 1954, elle a été condamnée pour l’assassinat de la mère de sa meilleure amie, perpétré avec celle-ci, dans l’une des affaires criminelles les plus célèbres de Nouvelle-Zélande, l’affaire Parker-Hulme. Cette affaire a inspiré en 1971 le film Mais ne nous délivrez pas du mal de Joël Séria et en 1994 celui de Peter Jackson Créatures célestes.
Elle a écrit plusieurs séries : Série Charlotte Ellison et Thomas Pitt –  Série Histoires de NoëlSérie William Monk – Série Celie (À l’ombre de la guillotine – Un plat qui se mange froid)– Série Joseph et Matthew Reavley – et des romans (Du sang sur la soie)
 Suite de la série « Charlotte et Thomas Pitt » : Toute la serie des « Charlotte et Thomas Pitt »
Une série dérivée de la précédente mettant en scène Daniel, le fils de Thomas Pitt, jeune avocat qui préférerait suivre les traces de son père (1910) – « Un innocent à l’Old Bailey » (2018) – « Le manoir d’Alderney » (2019) – «Le brasier de Tooley Street» (2020) – «Le prix de l’orgueil» (2021) –

Page sur la série Daniel Pitt : Toute la série Daniel Pitt

4ème enquête de Daniel Pitt

Grands détectives 10/18 – 19.08.2021 – 354 pages (Titre original « Death with a Double Edge » traductrice Florence Bertrand)

Résumé :
Daniel Pitt aux prises avec l’un des plus puissants constructeurs naval de la Royal Navy. Lorsque Daniel Pitt est appelé sur une scène de crime dans le quartier du Mile End à Londres, il découvre que la victime est un avocat de son cabinet. Que faisait son collègue dans cet endroit malfamé ? Aidé de son ami Toby Kitteridge, Daniel doit enquêter sur son propre bureau, d’autant que leur chef semble en savoir plus qu’il ne l’admet.
Ses pistes le conduisent jusqu’à un riche constructeur de la flotte navale anglaise mais Daniel dérange : fonctionnaires et puissants vont tenter de l’empêcher de se frayer un chemin vers une vérité que beaucoup veulent garder secrète. L’inépuisable soif de justice de Daniel Pitt les mettra-t-il en danger, lui et sa propre famille ?

Mon avis :

Et c’est reparti : direction les quartiers glauques de la Londres victorienne… Cette fois l’action se déroule à Mile Ends, quartier décrit de cette manière dans le roman « Toutes sortes de commerces prospèrent à Mile End : maisons closes, monts-de-piété, fumeries d’opium, ateliers de contrefaçon. Plus ou moins tous les vices y sont représentés. Et il y a plus de profit à faire que le simple prix de ces commodités, si on est prêt à recourir au chantage. »

Et Thomas Pitt et Charlotte sont réintégrés dans le scénario ! Pas seulement en tant que parents, mais en tant que personnages à part entière ! Trop bien !
Daniel et Thomas vont mener l’enquête en parallèle, même si Thomas ne le fait pas officiellement et même contre l’avis de sa hiérarchie (ce qui n’est pas nouveau) qui le prie de s’en tenir aux préoccupations du moment, à savoir enquêter sur un réseau anarchiste coupable d’attentats contre des usines, et ne pas toucher à un entrepreneur très puissant, propriétaire d’un chantier naval…

Marcus, du cabinet d’avocats fford Croft et Gibson qui emploie Daniel est au centre de l’histoire avec son avocat vedette « Drake » qui est retrouvé assassiné. Pas évident pour Thomas et Daniel d’enquêter sur lui. C’est en effet un ami de Thomas depuis bien des années et le patron de Daniel.

Une enquête passionnante dans le monde de la corruption, des petits arrangements entre le pouvoir et la pègre, dans le monde du chantage, des pots de vin… Glaçant à souhait !

J’ai bien aimé l’incursion dans l’univers de Lewis Caroll – :  Bonnet Blanc et Blanc Bonnet (Tweedledum et Tweedledee) , le roi rouge , le chat du Cheshire

Comme j’ai suivi dès le début les aventures de la famille Pitt et que j’adore l’Angleterre Victorienne, c’est toujours un plaisir de les retrouver, eux et leur descendance… Et j’aime l’ambiance dans laquelle les personnages d’Anne Perry évoluent …

Extraits :

Cela dit, nous avons tous des défauts, des faiblesses que nous préférerions dissimuler à autrui. Plus ils sont intimes, plus il nous paraît important de les garder secrets.

Nous idéalisons ceux que nous aimons et très souvent nous attendons trop d’eux. Comme eux de nous, peut-être. En réalité, le véritable amour tient compte de nos échecs et de nos insuffisances.

— Je ne peux pas défendre ce que j’ignore…
— Pardonnez-moi, monsieur, de vous contredire de nouveau, mais vous vous trompez. Il y a des moments où l’ignorance est la seule défense. Et la seule manière de protéger les gens qui comptent pour vous. Une vérité partielle peut déformer la réalité, la simplifier au lieu d’en révéler la complexité.

Drake avait dessiné une petite caricature de Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, les frères jumeaux dans De l’autre côté du miroir, de Lewis Carroll. Daniel comprit exactement ce qu’il voulait dire ! Ces personnages s’accusaient toujours l’un l’autre et finissaient par en venir aux mains.

Dans les aventures d’Alice, le chat faisait des remarques sibyllines, semblait saisir des choses qui échappaient aux autres, mais refusait de les expliquer. L’animal disparaissait, morceau par morceau, ne laissant dans l’air qu’un sourire qui s’estompait lentement, tout comme Drake l’avait dessiné.

On aurait dit qu’il se cramponnait à l’idée que, s’il refusait d’accepter la vérité, elle disparaîtrait.

— On peut tomber fou amoureux, mais une partie de soi sait que ça ne durera pas. Tout est un rêve, à part les études.

Nécessité et cupidité font d’étranges compagnons.

On peut surmonter le chagrin. Le soupçon, c’est une autre histoire. Les affaires non résolues laissent dans leur sillage des blessures, des craintes et des calomnies qui prolifèrent comme des rats…

Vous avez le monde à vos pieds, c’est ça ?
— Parfois, admit-il en souriant. À d’autres moments, il est comme un sac de charbon sur mes épaules.

Il était tellement plus facile de céder à la rage qu’au chagrin. Admettre sa peine la rendait plus difficile à contrôler, c’était un peu comme si on lui accordait la permission de déborder.

les gens sont souvent gênés de faire allusion aux morts, parce qu’ils craignent de peiner autrui ou d’exposer une fragilité émotionnelle dont ils ne savent que faire. Par conséquent, ils évitent le sujet, font comme si le disparu n’avait jamais existé.

Le chantage est un monstre qui n’est jamais rassasié, répondit Pitt. Une fois qu’on y cède, il revient à la charge dès qu’il a faim de nouveau, et qu’il flaire l’odeur du sang.

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