Jónasson, Ragnar «Dix âmes pas plus» (2022)

Jónasson, Ragnar «Dix âmes pas plus» (2022)

Auteur : Islandais, né à Reykjavik , 1976. Il a découvert à 13 ans les livres d’Agatha Christie et a commencé à les traduire en islandais à 17 ans! Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór, et où a grandi son père. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers «Iceland Noir ».
C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Ragnar Jónasson et vendu les droits de ses livres dans quinze pays. Mörk a été élu « Meilleur polar de l’année 2016 » selon le SundayExpress et le Daily Express, et a reçu le Dead Good Reader Award en Angleterre.

Série Dark Iceland :   Tome 1 Snjór (Neige), Tome 2 Mörk (Frontière) – Tome 3 Nátt (Nuit) (2018) – Tome 4 Sótt (Fièvre) (2018) Tome 5 Vík (Baie) (2019) !! se passe avant le tome 4 – Tome 6 Sigló (2020)

Trilogie La Dame de Reykjavik : Tome 1 La Dame de Reykjavik (Dimma) 2018 – Tome 2 L’Île au secret (Drungi) 2020 – Tome 3 La Dernière Tempête (Mistur ) 2021

Autres romans : « Dix âmes pas plus » (2022)

Éditions La Martinière – 14.01.2022 – 344 pages

Résumé : Dix habitants au bout du monde. Un mort. Neuf suspects. Recherche professeur au bout du monde. Voici une petite annonce qui découragerait toute personne saine d’esprit. Pas Una. La jeune femme quitte Reykjavík pour Skálar, l’un des villages les plus reculés d’Islande, qui ne compte que dix habitants. Malgré l’hostilité des villageois. Malgré l’isolement vertigineux. Là-bas, Una entend des voix et le son fantomatique d’une berceuse.
Et bientôt, une mort brutale survient. Quels secrets cache ce village ? Jusqu’où iront ses habitants pour les protéger ?

Mon avis :

Dès ma première rencontre avec cet auteur, j’ai apprécié l’ambiance dans laquelle il situe ses enquêtes. Ce livre ne fait pas exception à la règle.
Comme il le dit dans le prologue, l’auteur s’appuie sur des faits historiques locaux et des contes folkloriques pour nous conter cette histoire qui se déroule dans un village peuplé par 10 personnes qui se connaissent toutes depuis des décennies. Un village perdu au milieu de nulle part, dans les brumes et le brouillard, un vrai décor de ville fantôme…
Au moment où une inconnue arrive dans ce microcosme, elle va se sentir non seulement perdue, mais étrangère et mise à l’écart. De là à se sentir terrifiée et à entendre des voix, alors qu’elle réside dans une maison qu’on lui présente comme hantée… il n’y a qu’un pas…
L’ambiance est anxiogène, l’atmosphère déstabilisante, les habitants du village sont nimbés de mystère et on vit dans les non-dits. Ils semblent à la fois faire bloc et ne pas être proches les uns des autres. Tous semblent à la fois être ancrés dans le paysage et à la fois désireux d’être ailleurs… Suspense croissant jusqu’au bout, construction qui va en crescendo. Des morts suspectes, du passé qui ressurgit, une disparition inexpliquée… de quoi se sentir mal à l’aise… A qui se fier dans ce coin reculé ? Les dix habitants sont-ils ce qu’ils semblent être ?
Beaucoup aimé ce petit moment passé au fin fond de l’Islande mais pas question d’aller m’y installer. D’ailleurs le village est maintenant inhabité.

Extraits :

Les choses les plus innocentes peuvent revêtir une apparence surnaturelle dans la solitude et l’obscurité.

La jument, la mare. Elle est à l’origine du mot cauchemar. C’est un esprit maléfique qui piétine et écrase la poitrine des gens pendant qu’ils dorment. Une histoire affreuse circulait au sujet d’un homme qui en avait été victime à Skálar au début du siècle. Elle l’avait attaqué avec une telle force qu’il ne pouvait plus bouger.

– Je sais d’expérience que le monde est suffisamment dangereux, suffisamment dur et injuste pour qu’on ait en plus besoin d’inventer des revenants et des monstres.

C’est difficile de s’habituer à ce lieu. Et les habitants doivent aussi s’habituer à accueillir de nouvelles personnes. C’est un village avec une âme, d’une certaine manière.

Je crois que les personnes qui meurent dans ces circonstances brutales finissent toujours par revenir, parce qu’elles n’ont pas pu achever ce qu’elles devaient faire… tu vois ?

Et lorsqu’on est seul au monde, les concepts de culpabilité ou d’innocence n’ont plus vraiment de signification.

 

Image : le village fantôme de Skálar. Restes du village abandonné depuis les années soixante (Péninsule de Langanes de 40 km de long)

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