Lenormand, Frédéric : Au service secret de Marie-Antoinette : « Le coiffeur frise toujours deux fois» (2021) 384 pages

Lenormand, Frédéric : Au service secret de Marie-Antoinette : « Le coiffeur frise toujours deux fois» (2021) 384 pages

Auteur : Couronné par les prix Historia et Arsène Lupin, Frédéric Lenormand est auteur de nombreux romans historiques. Écrire sur Marie-Antoinette lui a longtemps trotté dans la tête avant qu’il n’en parle aux Éditions de La Martinière. Pour en savoir davantage, je vous invite à aller sur la page de mon blog « Auteurs E-L »

Série : Au Service secret de Marie Antoinette : L’Enquête du Barry – Pas de répit pour la Reine – La Mariée était en Rose Bertin – La femme au pistolet d’or La reine se confine ! – Le coiffeur frise toujours deux fois – Les fourberines d’Escarpin 

6ème enquête du duo Rose Bertin (modiste) et Léonard Autier (coiffeur)

Editions La Martinière – 14.10.2021 – 384 pages

Résumé :
Dans ce 6e volume de notre série cosy mystery à la française, Marie-Antoinette est enceinte ! Pouponner ? Très peu pour elle. Elle préfère s’amuser avec Gabrielle de Polignac, sa nouvelle dame de compagnie, pour laquelle elle dépense sans compter. Necker, le contrôleur des finances du royaume, est atterré, d’autant plus que l’un de ses amis a été assassiné. Rose et Léonard, les espions de sa majesté, vont devoir reprendre du service.
Toujours aussi drôle et bien mené !
Le meilleur du cosy mystery à la française !
À la Cour, Necker, le ministre des Finances est au bord du burn-out. D’abord les dépenses faramineuses de la Reine, puis l’assassinat de son riche ami banquier… Sur la scène du crime, un oiseau à bec jaune insulte la terre entière. Rose et Léonard, les intrépides détectives de sa Majesté, vont lui apprendre la courtoisie et à révéler le nom du meurtrier !
La grande organisatrice !
Marie-Antoinette est enceinte ! Pouponner ? Très peu pour elle. Elle préfère s’amuser avec madame de Polignac…
Détective amateur n°1!
Rose Bertin, la modiste la plus en vogue de Versailles, brille par son savoir-faire inimitable et son agacement tenace envers Léonard.
Détective amateur n°2 !
Léonard Autier est à la coiffure ce qu’est Léonard de Vinci à la peinture : un artiste renommé ! Mais aussi un sacré énergumène…

Mon avis:

J’ai fait connaissance avec Gabrielle de Polastron, comtesse de Polignac…
C’est toujours un plaisir de retrouver Rose Bertin et Léonard Autier. La partie historique et la place prise par la Polignac à la cour a été hautement instructive; je m’imaginais pas que l’influence de Marie-Antoinette avait été aussi importante.
Pour qui n’apprécie pas les « cosy mystery », le coté historique sauve l’affaire.
La modiste et le coiffeur ont toujours leur relation rigolote, leurs échanges sont savoureux (peut-être moins de fulgurances dans ce tome-ci? Mais des bons mots parsèment le récit et j’ai eu bien souvent le sourire aux lèvres.
Marie-Antoinette enceinte, la rivalité catholique et protestants dans le monde de la finance… une enquête qui réserve des surprises mais n’est jamais la raison pour laquelle je lis cette série versaillaise… un bon moment comme toujours. Et je me dis que le pauvre Necker aurait bien besoin d’une perruque à force de s’arracher les cheveux à cause des exigences de la reine et de  sa cour…

Extraits:

La nourriture était presque aussi étouffante que l’étiquette. 

De toute évidence, le jeu de barres, la musique, la collation debout, tout cela ressemblait à un piège dans lequel la reine était tombée à pieds joints et avec délice. Une heure durant, les curieux qui l’avaient guettée à travers la haie l’avaient vue courir en tous sens, pousser des cris et frapper des messieurs dans le dos. Mercy était épouvanté.
– Elle a été brutalisée ?
– Pire ! répondit l’abbé. Elle s’est amusée !
– Quelle horreur !

Et comme Marie-Antoinette n’était pas mère, Louis XVI autorisait toutes les dissipations sans piper mot, trop heureux de la voir enfin sortie de la tristesse qu’elle éprouvait depuis son mariage forcé.

Le fauteur de troubles avait l’intention de courir se réfugier en Suisse, la terre promise des enquiquineurs. Son choix s’était porté sur la principauté de Neuchâtel, dont on disait la population calme et tolérante.

– C’est que, Madame, je suis d’une religion dont les pratiquants ont été longtemps pourchassés, ce qui nous a rendus, mes amis et moi, chatouilleux sur le sujet des persécutions.

Necker aurait bien aimé savoir si son ami le banquier protestant avait été tué en raison de sa foi.

– Peut-être la dame préférera-t-elle patienter dans la voiture ? suggéra le gendarme. Il y a encore du sang par terre.
– Si les femmes étaient effrayées par la vue du sang, l’humanité n’existerait plus, répliqua Rose en pénétrant dans la maison.

Seulement, depuis quelque temps, M. de Champsecret était en délicatesse avec certains conseillers d’État pour une question de tolérance religieuse. Ses amis et lui se dépensaient beaucoup pour obtenir du roi un nouvel édit de tolérance. Cela déplaisait aux catholiques les plus acharnés. Or vous n’ignorez pas que la direction de la police parisienne est toujours confiée à des conseillers d’État catholiques.

Elle était le Michel-Ange de la couture, avec néanmoins un avantage sur le peintre italien : il n’était pas nécessaire de voyager jusqu’à Rome pour admirer sa chapelle Sixtine, ses créations couraient les rues.

Elle était entrée en mariage comme on prend le voile. Ils interrogeaient Blanche-Neige qui avait cru épouser le nain Grippe-sou et se retrouvait veuve d’un prince charmant cousu d’or. Son problème était à présent de prendre possession du château où l’attendaient la sorcière et toutes sortes de méchants lutins.

– Dans la banque, tout est secret, répondit Touchault.
En plus de l’honnêteté et de l’exactitude, cela faisait donc une troisième caractéristique de ce métier.

Il mettait de la myrrhe, une résine venue d’Arabie, du musc, dont le nom veut dire « testicule » en persan, de l’ambre gris, qu’on extrait du cul des cachalots, et plusieurs végétaux dont l’aloès, le santal, la bergamote, la jacinthe, la jonquille, la lavande et la fleur d’oranger.

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