Bussi, Michel « J’ai dû rêver trop fort » (2019)
Auteur : Michel Bussi a commencé à écrire dans les années 1990. Alors jeune professeur de géographie à l’université de Rouen, il écrit un premier roman, situé à l’époque du Débarquement de Normandie. Ce dernier est refusé par l’ensemble des maisons d’édition. Il écrit quelques nouvelles, s’attelle à l’exercice de l’écriture de scénarios mais sans parvenir à les faire publier. Il attendra dix ans pour que l’idée d’un roman, inspiré d’un voyage à Rome au moment du pic de popularité du Da Vinci Code de Dan Brown, s’impose. Ce succès d’édition international, ainsi que la lecture d’une réédition de Maurice Leblanc pour le centenaire d’Arsène Lupin, le poussent à se lancer dans un travail d’enquêteur. De retour à Rouen, équipé de ses cartes de l’IGN, il noircit des carnets jusqu’à pouvoir proposer, en 2006, un manuscrit intitulé Code Lupin à un éditeur régional et universitaire, les éditions des Falaises. Ce premier roman sera réédité neuf fois.
Plusieurs années seront nécessaires pour que les ouvrages de Michel Bussi, qui paraissent au rythme d’un par an, tel Mourir sur Seine en 2008, ou Nymphéas Noirs en 2011, voient leurs ventes s’envoler. Après une série de récompenses locales, grâce à ses premières éditions en livre de poche, mais surtout grâce à la sortie en rayon polar de son ouvrage maître Un avion sans elle, l’auteur géographe est propulsé sur le devant de la scène. Deuxième auteur le plus lu en France en 2016.
Une des particularités de son travail est de situer la majorité de ses romans en Normandie. Son roman N’oublier jamais, sorti en mai 2014, met « plus que jamais » la Normandie au cœur de son intrigue, tout comme Maman a tort (qui se déroule au Havre), sorti en mai 2015. Le suivant « Le temps est assassin » sorti en mai 2016, se déroule en Corse. On la trouvait plutôt jolie (2017) a pour cadre Marseille.
Ses romans : Code Lupin (2006) – Omaha crimes /Gravé dans le sable (20067/2014) – Mourir sur Seine (2008) – Sang famille (2009 – réédité 2018) – Nymphéas noirs (2011) – Un avion sans ailes (2012) – Ne lâche pas ma main (2013) – N’oublier jamais (2014) – Maman a tort (2015) – Le temps est assassin (2016) – On la trouvait plutôt jolie (2017) – Les contes du réveil matin (2018) – J’ai dû rêver trop fort (2019)
Presses de la Cité – 28.02.2019 – 480 pages
Résumé : Les plus belles histoires d’amour ne meurent jamais. Elles continuent de vivre dans nos souvenirs et les coïncidences cruelles que notre esprit invente. Mais quand, pour Nathy, ces coïncidences deviennent trop nombreuses, doit-elle croire qu’il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous ? Qui joue à lui faire revivre cette parenthèse passionnelle qui a failli balayer sa vie ? Quand passé et présent se répètent au point de défier toute explication rationnelle, Nathy doit-elle admettre qu’on peut remonter le temps ? En quatre escales, Montréal, San Diego, Barcelone et Jakarta, dans un jeu de miroirs entre 1999 et 2019, l’ai dû rêver trop fort déploie une partition virtuose, mêlant passion et suspense, au plus près des cœurs qui battent trop fort.
Mon avis : Alors c’est presque une grosse déception. C’est lent, je n’ai pas compris ce qu’il cherchait à faire… Je suis allée au bout pour essayer de voir où il voulait nous emmener… un titre emprunté à la chanson « Vertige de l’amour » d’Alain Bashung. Et miracle, après plus des ¾ du livre j’ai commencé à crocher… Alors oui, la fin rattrape ; du coup on se dit que c’est bien amené, bien construit… mais j’ai mis trop de temps pour rentrer dans l’histoire… Dommage… En même temps, c’est pas prise de tête et cela se lit vite…
Extraits :
Il y a les femmes qui comblent et les femmes comblées.
Let It Be.
L’alliance de l’énergie et de l’élégance. Ce mariage qui, avec un peu de maquillage, résiste à l’âge ?
il possède ce même regard clair, un regard de pleine lune, une lucarne allumée dans la nuit, rassurante et inaccessible.
J’essaye de repousser ces souvenirs qui tambourinent dans mon crâne, les uns après les autres, comme s’ils voulaient à nouveau défiler, exister, revivre pour de vrai.
Le passé ne revient jamais, même si la vie est truffée de souvenirs qui viennent vous chatouiller. On ne se baigne jamais deux fois dans la même eau, comme disent les Grecs, les Japonais ou je ne sais quel peuple soi-disant empreint de sagesse.
La vie est un long fleuve tranquille, avec une cascade de temps de temps, histoire de provoquer quelques petits clapotis, et surtout de ne pas pouvoir la remonter à contre-courant…
Quand on n’a pas un sou en poche, on tient à payer les choses !
Je voudrais clouer mes pensées pour qu’elles ne tournent plus en rond autour de ces coïncidences étranges, sans leur trouver aucune explication.
L’amour ne dure pas, l’amour est aussi fragile qu’un collier. Mais la pierre de temps permet d’en conserver les plus belles perles. A jamais.
Je sais que mes yeux parlent une autre langue. Une langue que je n’ai pas apprise, ils improvisent.
Une citation me revient, une citation d’Eluard, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Qui m’a collé cette phrase qui trotte dans ma tête comme le refrain d’une chanson passant en boucle à la radio ?
il devient enfin égoïste et ne se préoccupe que de son art.
Nous marchons depuis près d’une heure avec l’impression merveilleuse de tourner en rond dans une ville où les rues prennent un malin plaisir à se déguiser pour échanger leurs places.
— Vous ressemblez à un petit chat.
Je réponds en ronronnant.
— Je sais… câline et féline… Vous m’auriez connue avant que je rase mes moustaches…
Il n’y a pas de figurants dans la vraie vie. Seulement des vraies gens à qui l’on ne veut pas faire de peine.
Tout ce que je vis est tellement surréaliste. Je cueille le jour comme une fleur exotique. Une fleur qui ne pousse pas dans mon jardin.
Barcelone est la capitale mondiale des statues vivantes, les Ramblas leur plus grand stade.
je veux me souvenir de tout ce que ma tête imagine, je veux vivre cet instant et me regarder le vivre, carpe diem, cueillir le jour et vite le coller dans un herbier pour le conserver à jamais.
Le foulard est joli, comme j’aime, mi-pastel, mi-rebelle, à la fois excentrique et romantique.
Il a toujours eu l’impression de lui parler aussi librement qu’il exprime ses idées dans sa tête, sans véritable différence entre ses réflexions intérieures et celles qu’il partage avec sa femme. C’est ce qui justifie selon lui qu’on vive au quotidien avec quelqu’un : que le cerveau ne soit plus une prison dans laquelle les pensées tournent en rond, mais que son crâne soit transparent, ouvert à celle qu’il aime, c’est sa conception de la liberté.
Un type qui finira frustré et aigri, avec son balluchon de rêves jamais réalisés à traîner.
J’ai fini par comprendre pourquoi il m’aime encore, après toutes ces années, après tout ce que je lui ai fait subir. Pour le désordre. Pour l’inattendu. Pour la part d’inconnu. On tombe toujours amoureux de ce qui vous manque le plus.
Le téléphone est la pire des inventions ! Il vous promet que chacun est joignable tout le temps, partout, chaque être humain n’importe où sur la planète, alors que le jeu est faussé. Les gens n’appellent pas quand ils ont une mauvaise nouvelle à annoncer, ne décrochent pas quand ils ont quelque chose à cacher.
Ce qui est impossible ne rend pas malheureux. On ne souffre que de ce qui est possible mais qui n’arrive jamais.
Te quitter c’est mourir. C’est ne plus vivre, à peine survivre. Te quitter, c’est accepter que tout soit vide.
C’était son choix… On se trompe, tu sais, choisir, ce n’est pas renoncer. Bien au contraire. Choisir, c’est être libre. Y compris de ne pas être celui que les autres veulent que vous soyez.
11 Replies to “Bussi, Michel « J’ai dû rêver trop fort » (2019)”
Tu as choisi de belles citations! ça donne envie!
J’ai feuilleté le début en librairie et je n’avais pas accroché . Si on me le prête…
Oui c’est exactement cela. Je l’ai lu car je n’ai pas dû l’acheter! En bibliotheque tu devrais pouvoir le trouver… Mais comme je l’ai écrit.. je l’ai trouvé lent… un peu « poussif » quoi… jusqu’au dernier quart…
Contrairement à l’avis de C@t, j’ai bien aimé moi et cela dès le début…
Je me suis laissée embarquer à bord de l’avion de Nathy entre 1999 et 2019, vers plusieurs destinations… Tout doucement, j’ai commencé à échafauder des hypothèses pour le dénouement final et la surprise a été moyenne. Disons que j’avais deviné une partie mais pas l’autre. Je n’en dis pas plus pour ceux qui voudraient le lire…
Ah mais toi tu es une inconditionnelle ! Moi un peu moins. Merci de toujours prendre la peine de mettre un petit commentaire sur nos lectures communes. C’est super sympa ♥
Coucou Ma Tres Chère Cath♥
comme je me suis pris au jeu grâce a toi, tes commentaires et tes relances, voici un avis sur ce dernier Bussi.
C’est un peu sans comprendre ce qui se passait que je continué la lecture car, tout comme toi, je n’arrivais pas a me passionner pour cette belle histoire d’amour aux rebondissements temporels et énigmatiques incompréhensibles, voire improbable…
Mais l’envie de connaitre la fin avec des explications plausibles, « a la Bussi », m’ont fais tenir et le dernier quart est effectivement passionnant.
L’auteur avec son style et les allers retours temporels incessants font presque basculer dans le genre fantastique mais de « salon » et on baigne dans une atmosphère vraiment particulière, un peu molle mais qui permet de se poser …
Au final, j’ai bien aimé mais sans passion ….
Bizzzzz
Merci pour ce commentaire qui rejoint mon avis . J’adore te lire GeePee! ♥
Je découvre ton avis et je me dis que cette critique est aussi valable pour « Nymphéas noirs » où l’histoire n’était pas d’une grande originalité (si ce n’est le lieu), souffrait de quelques longueurs et on se demandait parfois où l’auteur voulait en venir. Mais la fin était tellement géniale qu’on a vite oublié tous ces défauts. Pour moi, c’est le meilleur roman de Michel Bussi. Depuis, je suis toujours un peu déçue en refermant un roman de cet auteur. C’est sympa, ça se laisse lire, la fin est toujours surprenante mais sans plus. Ce qui explique que je n’ai pas encore lu son petit dernier, ni le précédent d’ailleurs.
bonjour, j’ai lu plusieurs livres de Bussi…. celui ci est une catastrophe. Je l’ai déchiré après 2 tiers de lecture…. ses allers retours 1999 2019 avec un petit indice par passage sont juste très longs et très ennuyants. J’imagine bien une fin rocambolesque bien tordue que je ne souhaite pas lire. Ai 50 ans et moi qui suit un bon lecteur vient de déchirer ce livre pour ne plus perdre mon temps et m’attaquer à autre chose… second livre que je déchire dans ma carrière de lecteur (mais j’avais terminé l’autre, un Grangé…)
Merci.
C’est clairement pas le meilleur, je suis tout à fait d’accord! Mais je préfère laisser déposer un livre que je n’aime pas dans une boîte à livres… même si je n’ai pas aimé, cela peut plaire à une autre personne.
c’est vrai que mon geste est stupide mais sur ce coup là, c’était trop difficile de laisser lire mon exemplaire à une autre personne…. pourtant je garde tous mes livres mais celui ci…..
c’est Felipe ou Luis? si je sais que je ne vais pas les relire, je les donne car je ne les considère plus comme des livres qui sont à moi. Si ce sont mes livres, je les prête rarement et uniquement à des personnes de confiance.