Beuglet, Nicolas « L’ultime avertissement » (RLE2024) 420 pages

Auteur : Après quinze années passées chez M6, Nicolas Beuglet a choisi de se consacrer à l’écriture de scénarios et de romans.1er roman paru sous le nom de  Nicolas Sker : «Le premier crâne» (2011). En 2016 il publie « Le cri » et en 2018 « Complot » et  une nouvelle dans le recueil « Phobia »  (J’ai Lu 14/03/2018) . « L’île du diable » paraît en 2019. Une nouvelle «Ça n’arrivera pas» parait en 2020 sur le thème de la pandémie. En 2020 il crée la série Grace Campbell  « Le dernier message » (2020), suivi de «Le passager sans visage» (2021), de «L’Archipel des oubliés» (2022)
« L’ultime avertissement » (2024)

Editeur XO – 19.09.2024 – 420 pages /

Le mot de l’éditeur :  » En huit ans et presque autant de romans, Nicolas Beuglet est devenu un géant du thriller français. Après L’Archipel des oubliés, il y a deux ans, Nicolas Beuglet confirme avec brio l’originalité et la densité de son univers littéraire dans ce roman policier  »
NICOLAS BEUGLET, L’AUTEUR AUX PLUS DE 2 MIL. DE LIVRES VENDUS : Nicolas Beuglet a signé 6 romans et à déjà vendu plus de 2 millions d’exemplaires en France. Après deux ans d’attente, l’auteur très attendu par ses lecteurs signe ce roman nouveauté 2024 ! Cet écrivain, comme nul autre en littérature française, fait son retour avec ce roman policier.

Résumé:
L’ULTIME AVERTISSEMENT, UN THRILLER VERTIGINEUX : Cet avertissement est le dernier… Dans le véhicule qui la conduit vers les Appalaches, Felicia sourit en observant les sommets enneigés. La jeune experte en art a été invitée à étudier trois objets de la fabuleuse collection des Castelmore. Mais quand elle arrive au manoir de la célèbre famille, son sang se glace : Felicia doit en réalité enquêter sur d’inexplicables disparitions humaines. 

Epaulée par Armand, un ancien ? Ici devenu prêtre, elle se lance alors dans une course haletante sur la piste d’un mystérieux groupe se faisant appeler les Sentinelles. Traqué à mort par des ennemis aussi intelligents que puissants, le duo n’a pas le choix : pour échapper au pire, Felicia et Armand devront entendre l’ultime avertissement lancé par ceux qui ont vu l’impensable. Dans son nouveau thriller, Nicolas Beuglet nous conduit à tombeau ouvert vers une révélation vertigineuse sur l’une des grandes énigmes qui affolent l’humanité. 

Explorant la question de la mémoire humaine, rarement thriller aura été aussi tendu et fascinant. Plongez dans un roman policier passionnant, par l’auteur de thrillers réputé Nicolas Beuglet. UN NOUVEAU THRILLER : Deux ans après le succès de L’Archipel des oubliés, Nicolas Beuglet revient avec un nouveau thriller vertigineux. Une aventure exceptionnelle qu’il doit à sa manière unique de nouer des intrigues autour des grands mystères de l’humanité, mais aussi à cette écriture très personnelle qui s’affranchit des académismes et nous entraîne dans ses vertiges. 

Du grand Beuglet ! Si vous êtes amateurs de roman policier, un roman nouveauté 2024. 

Mon avis:
Une fois encore j’ai beaucoup aimé. Certes c’est différent des deux séries que j’avais lu préalablement mais c’est ce qui fait la force de cet auteur. Et j’aime sa manière de tirer la sonnette d’alarme sur des sujets de société de manière à la fois romanesque et extrêmement documentée et sérieuse. Un vrai lanceur d’alerte que ce livre qui , en plus d’une enquête policière, nous interpelle sur la manipulation de la population, les dangers de l’intelligence artificielle, sur l’endoctrinement, la menace de la dictature par l’utilisation et la fabrication de la peur et de l’instabilité sociale, la restriction de l’individualité de l’individu.
Pourquoi donc Felicia Duplessis, experte en art et le père Armand de Borderive, prêtre de son état, sont ils invités dans la résidence du milliardaire collectionneur d’Art, Adhemar de Castelmore par son fils Enguerrand?
Un duo d’enquêteurs improbable qui va nous faire faire le tour du monde, et se livrer à une course contre la montre pour sa survie et celle de l’humanité. C’est intelligent, il y a de l’action, du suspense, de l’érudition (mais pas pesante du tout), de l’art et de l’humanité.. Un voyage dans le monde de l’art, de la religion, dans les arcanes du pouvoir, de la recherche et un voyage  dans le temps! des origines du monde aux mondes extra-terrestres, de l’âge de Néandertal à l’an 3170 …
Tout va découler de la disparition inexpliquée de 4 personnes…

L’homme fort du récit ? Armand – comme son prénom l’indique – car avec Nicolas Beuglet il faut toujours se documenter sur les significations des prénoms et comprendre leur importance… Le prénom Meredith (signifie « grande souveraine » ou « protectrice de la mer » ) ; Adhémar signifie « noble », « maison » et « illustre » et qualifie une personne de bon sens, qui a un grand sens de l’analyse et un fin stratège. Helene est attirée par la beauté, suit la mode de près et aime se mettre en valeur (- Hélène-Séléné ! Le nom de la lune en grec, lumière attirée dans les ténèbres)

Ce livre, en plus de nous entrainer dans une enquête policière, nous interpelle sur la manipulation de la population, les dangers de l’intelligence artificielle, sur l’endoctrinement, la menace de la dictature par l’utilisation et la fabrication de la peur et de l’instabilité sociale, la restriction de l’individualité de l’individu, la manipulation des foules…

Extraits: 

— Moi qui passe mon temps à essayer de faire dire aux objets leurs secrets, je peux comprendre votre satisfaction.
— D’où vient votre appétence pour les objets et l’art ?
— Je n’en sais trop rien, probablement d’un besoin d’enracinement ou d’une envie de remonter aux origines…
— C’est quelque chose qui manque à votre vie ?
— Quoi donc ?
— L’ancrage et la connaissance de vos origines.

Nous partons chaque fois du principe que la vie n’aurait cessé de tendre vers plus de progrès, plus de technologie. Mais peut-être que certaines espèces n’ont pas opté pour la voie du « progrès » prétendument inéluctable, mais pour celle de l’équilibre. Une fois atteinte une harmonie avec leur environnement, ces espèces auraient décidé de ne pas en vouloir plus. 

En bref, on commencera à se demander s’il faut prendre de l’élan quand on sera au pied du mur. Imaginez le désordre que cela engendrera.

L’expérience nous a montré combien les périodes d’anxiété sociale favorisent le désir de soumission à une autorité, si dictatoriale soit-elle. Toutes celles et ceux qui agitent le drapeau de l’effondrement préparent les jeunes générations à une réduction massive de leurs libertés, à l’instauration d’une dictature soi-disant seule capable de nous sauver de la disparition. User de la peur est a priori le discours le plus évident pour faire réagir les humains, mais avez-vous besoin de peuples soumis et tremblants ou de citoyens enthousiastes et réfléchis pour relever les défis qui s’annoncent ? La peur ne fait que fabriquer des oppresseurs et des opprimés là où vous auriez besoin d’unité. Elle tétanise le cœur et la raison, là où il faudrait vibrer d’amour et palpiter d’intelligence. Comme l’a dit l’un de nos philosophes, la peur collective favorise l’instinct grégaire et la cruauté envers celles et ceux qui n’appartiennent pas au troupeau. Individuellement, la peur peut sauver du danger, mais, collectivement, elle nous précipite vers lui. La peur ne peut pas être votre arme pour affronter l’avenir.

Dans ce chaos social, comment vouliez-vous que nous relevions les défis écologiques ?

Quand vous observez un silex taillé de Néandertal, vous pouvez être sûr qu’il ne ressemblera à aucun autre. Chaque pièce est unique, même si elle a la même fonction. Là où Sapiens a déjà posé les bases de l’industrialisation par l’uniformisation, Néandertal a, pendant quatre cent mille ans, pratiqué l’artisanat, pour ne pas dire l’art.