Beuglet, Nicolas «Le cri» (2016)

Beuglet, Nicolas «Le cri» (2016)

Auteur : Après quinze années passées chez M6, Nicolas Beuglet a choisi de se consacrer à l’écriture de scénarios et de romans.1er roman paru sous le nom de  Nicolas Sker : «Le premier crâne» (2011). En 2016 il publie « Le cri » et en 2018 « Complot » et  une nouvelle dans le recueil « Phobia »  (J’ai Lu 14/03/2018) . « L’île du diable » paraît en 2019. Une nouvelle «Ca n’arrivera pas» parait en 2020 sur le thème de la pandémie. En 2020 il crée la série Grace Campbell  « Le dernier message » (2020), suivi de «Le passager sans visage» (2021), de «L’Archipel des oubliés» (2022)

Editeur XO – 08.09.2016 – 496 pages / Pocket 01.2018 – 560 pages ( Lauréat du Prix du Polar des Petits Mots des Libraires – Lauréat du Prix du Roman Populaire – Prix des nouvelles voix du polar 2018, catégorie roman français (Pocket)

Résumé : Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre…  Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?  Pour Sarah, c’est le début d’une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.  Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va lier son destin à celui d’un journaliste d’investigation français, Christopher, et découvrir, en exhumant des dossiers de la CIA, une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…  Et la réponse, enfouie dans des laboratoires ultrasecrets, pourrait bien affoler plus encore que la question ! Inspiré par des découvertes et des événements réels, Le Cri renvoie à nos peurs les plus intérieures.

Un thriller sur la folie des hommes et le danger d’une science dévoyée, transformée en arme fatale.

L’auteur nous en parle ( le livre du jour) : Ce livre est un thriller qui évoque la vie après la mort. Nicolas Beuglet, l’auteur le résume ainsi :  » L’histoire commence en Norvège, à Oslo, dans un hôpital psychiatrique. On vient d’apprendre qu’un patient a été retrouvé mort et on fait appel à Sarah Géringën qui est une inspectrice de la police norvégienne.  Quand elle arrive sur place, elle commence à se dire qu’il y a des choses étranges. Il est décédé dans une cellule recouverte de symboles et de graffitis à priori indéchiffrables. » 
Le projet « MK-Ultra » de la CIA évoqué : « Ce projet a été initié par la CIA entre les années 50 et 70 a été totalement secret. Il a été révélé par le ‘New York Times » en 1974 et à partir de ce moment là il y a une commission d’enquète qui a été nommée.  On a découvert quelque chose d’incroyable. La CIA  a financé des espèces d’expériences pour explorer le cerveau humain mais sur des personnes non consentantes. Ils sont allés très loin, il y a eu des morts, beaucoup de personnes traumatisées, il y a eu de la torture sans que l’on soit mis au courant de cette affaire-là. » précise Nicolas Beuglet. Est-ce que l’âme existe ? D’où vient-elle ? Où va-t-elle ? j’ai essayé d’y répondre dans ce livre

Mon avis : Chaque fois que je voyais le livre, je pensais …  Beuglet qui écrit le cri…  Et finalement je l’ai lu… et j’ai été tenue en haleine … La critique dévoilerait trop de choses … lisez le.. je m’en voudrais de « divulgâcher » comme disent nos amis canadiens…

Ce livre m’a fait penser par certains cotés aux aventures de Tomás Noronha de José Rodrigues dos Santos (  La Formule de Dieu et suivants) ; il mène science, religion, aventures, sens de la vie avec une bonne dose d’aventure, de psychanalyse, de thriller…

De plus j’ai bien aimé les deux personnages principaux, l’Inspectrice Sarah Geringën et le journaliste qui va se trouver embringué dans cette affaire. Mais je ne vous en dit pas plus … rythme trépidant et suspens…   et je me réjouis de retrouver Sarah dans « Complot » qui est sorti récemment…

Extraits :

Elle n’en voulait jamais à ceux qui choisissaient le doute pour guide.

Ne jamais avoir de contact physique avec les personnes concernées de près ou de loin par une affaire. Plusieurs études psychologiques avaient prouvé qu’un simple effleurement pouvait influencer le jugement d’une personne sur une autre.

Je pense qu’il est dangereux de préférer croire plutôt que d’avoir envie d’être libre.

Chaque époque a ses certitudes et le présent est parfois prétentieux lorsqu’il juge le passé.

Un dérivé de l’ergoline, vous savez, l’ergot de seigle qui provoquait des hallucinations au Moyen Âge. C’est la même chose. Sauf que le LS 34 était censé être encore plus puissant que le LSD.

La vie nous tuerait tous si nous n’avions pas l’oubli, madame Geringën. Cet oubli qui fait que nous ne pensons pas chaque seconde à l’absurdité de notre existence. Nous vivons sans savoir d’où nous venons et nous mourons sans savoir où nous allons. Comment vivre entre les deux ? Comment ne pas être paralysé par cette absence de sens ? C’est logiquement impossible. Et pourtant, la majorité y parvient et fait un peu comme si de rien n’était. Mais imaginez que vous soyez forcée de penser cet absurde sans rien pouvoir faire d’autre, pas sûr que vous survivriez.

Et dites-vous bien que le temps que le journaliste passe à l’antenne à répéter la même chose pour vous faire croire que vous êtes informés, c’est autant de temps qu’il ne passe pas sur le terrain à recueillir l’information dont vous auriez vraiment besoin pour comprendre ce qu’il se passe.

T’as fait quoi aujourd’hui ? Tu remarqueras que je ne te dis pas t’as fait quoi de beau, donc même si c’est moche tu peux me le dire.

Comment vous arrivez à vous retrouver là-dedans après tant d’années ? D’autant que la végétation a dû bien se transformer depuis que vous êtes venu.
— Les feuilles ont changé, mais les troncs, eux, restent les mêmes. Je me souviens de pratiquement chaque arbre. Ils n’ont pas tous la même forme. L’un ressemble à un dragon, l’autre à une pieuvre. Tout est là, enfoui dans ma tête depuis des années. Je n’ai qu’à faire un petit effort pour m’en souvenir.

Agnostique, il n’avait jamais nié la possible existence d’une forme de vie désincarnée, surtout lorsqu’il se trouvait comme maintenant, sous les étoiles, au milieu d’une jungle ondoyante sous la brise. Dans ces instants où la nature semble donner du sens à l’absurde. Mais son esprit cynique ne cessait de lui souffler qu’il n’avait pas le droit de se laisser aller à la croyance sans preuves.

— Parce que j’aime ce boulot, ça t’irait comme réponse ?

Elle avait riposté sans ciller alors que la vérité était tout autre. Elle exerçait ce métier parce qu’elle ne savait rien faire d’autre, parce qu’on n’avait jamais voulu comprendre qu’elle rêvait d’une existence apaisée.

Le mythe de la création est lui aussi identique jusqu’à la caricature chez des civilisations appartenant à des continents différents et n’ayant jamais eu aucun contact.

D’expérience, le quotidien guérit beaucoup de choses

Mais la vérité n’apparaît parfois qu’au bord du précipice, alors qu’elle était sous mes yeux tout au long du chemin !

Sans la peur, aucune raison de croire. Sans la crainte du rien après la mort, aucune raison d’avoir la foi. Dieu devient inutile.

 Image : Livre pour sortir au jour [Livre des morts] d’Hor, prêtre d’Osiris, manuscrit hiéroglyphique, Egypte, Thèbes ou Coptos, XXXe dynastie – début de l’époque ptolémaïque. Fondation Martin Bodmer, Cologny – Suisse

8 Replies to “Beuglet, Nicolas «Le cri» (2016)”

  1. Merci de m’avoir fait découvrir cet auteur. Cette première enquête m’a donné envie de lire le suivant (« complot ») même si l’intrigue est parfois limite au niveau vraisemblance. Des personnages sympas et un bon vieux cliffhanger à la fin de chaque chapitre .Bref, un livre pour l’été avec lequel on ne s’ennuie pas.

    1. Merci. j’essaie en effet de trouver toujours une illustration en rapport avec ce qui m’a interpellé dans le livre ( ou en relation avec une phrase, un souvenir…) plutôt que de mettre la couverture que tout le monde connait … C’est gratifiant de lire que cette petite touche d’originalité est appréciée.

  2. Je viens de le finir et ai été tenu en haleine par l’enquête jusqu’au bout . Les perspectives scientifiques évoquées sont glaçantes , les expériences qu’elles évoquent sont terrifiantes – surtout que l’homme a prouvé qu’il en était capable – les réponses aux questions sont perturbantes , même la mécréante que je suis en a été troublée .
    les 2 héros sont attachants et les méchants tellement crédibles en « fous » de toute sortes , capables de tout .
    Un vrai bon thriller .

  3. Une course contre la montre qui pousse une policière norvégienne et un journaliste français sur la piste d’un savant fou. Rien d’original mais c’est distrayant et ça se lit facilement.

  4. Merci beaucoup de m’avoir fait découvrir cet auteur. J’ai beaucoup aimé « Le cri » et encore davantage « Complots » ! Je suis en train de lire « l’île du diable » et j’ai commandé deux ouvrages de son autre série qui se déroule en Écosse. Auteur très agréable à lire et très efficace en matière de suspense.

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