Grim, Arabella (Ingrid Desjours) « Noël au balcon, mort à l’horizon » (2025) 352 pages

Grim, Arabella (Ingrid Desjours) « Noël au balcon, mort à l’horizon » (2025) 352 pages

Autrice : Arabella Grím  est le pseudo d’Ingrid Desjours ( autre Myra Eljundir )
Ingrid Desjours est une psychocriminologue née en 1976. Après avoir exercé de nombreuses années auprès de criminels sexuels en Belgique, elle décide en 2007 de se retirer en Irlande pour écrire son premier thriller. Depuis, elle se consacre entièrement à l’écriture de romans et de scénarios pour des séries télévisées. Les nombreux psychopathes qu’elle a profilés et expertisés l’inspirent aujourd’hui encore. Outre ses tableaux cliniques pertinents, l’auteur excelle dans l’art de lever le voile sur la psychologie humaine et de faire ressentir au lecteur ce que vivent ses personnages, pour le meilleur et surtout pour le pire? 

Ses quatre premiers romans, Écho (2009), Potens (2010), Sa vie dans les yeux d’une poupée (2013) et Tout pour plaire (2014) ont été plébiscités tant par le public que par les libraires. Elle a également animé l’écriture de « Connexions », un polar interactif édité en partenariat avec l’émission « Au Field de la nuit » (TF1). Les Fauves (2015) ouvre la nouvelle collection de polars et thrillers des éditions Robert Laffont : « La Bête noire. » «La prunelle de ses yeux» est sorti en 2016.
« Retenir l’hiver » (2024)  est paru aux éditions Hauteville ainsi que « Capucine Ladouce »
Série Les Détectives de l’allée 13, Tome 1 : Noël au balcon, mort à l’horizon (2025) –

Ingrid Desjours publie également des sagas fantastiques chez Robert Laffont sous le pseudonyme de Myra Eljundir : la trilogie Kaleb ainsi que Après nous, dont le premier tome est paru en mai 2016. Elle vit actuellement à Paris.

Editions Charleston – 23.10.2025 – 352 pages

Résumé:

La première enquête de l’Avent : un chapitre à lire chaque jour avant Noël pour résoudre le mystère aux côtés des détectives de l’allée 13 !

Quand elle n’étudie pas la psychologie à la fac, Héloïse Grím est gardienne de cimetière. Au coeur de l’allée 13, dans son petit mausolée transformé en loge, défilent les habitués : Sacha, le camarade de promo rassurant et protecteur, Romane, la thanatopractrice à la vie bien rangée, Andréa, la rédactrice de nécrologies et mère débordée, et bien d’autres encore.
Alors que Noël approche, Élise, célèbre figure du quartier, connue pour aider les plus démunis, est retrouvée morte en bas de chez elle. Si la police classe rapidement l’affaire, Héloïse et ses acolytes du cimetière, persuadés qu’il s’agit d’un meurtre, décident de mener l’enquête. Mais entre un énigmatique pilleur de tombes et des alliés plus troubles qu’il n’y paraît, résoudre ce mystère pourrait s’avérer périlleux. De fausses pistes en trahisons, arriveront-ils à déterrer la vérité avant le 24 décembre ?
Arabella Grím est mystérieusement décédée un 1er novembre, jour de la fête des Morts. Gardienne de cimetière à Paris, elle a toujours eu un goût prononcé pour les enquêtes, qu’elle a transmis à son unique petite-fille, Héloïse. Noël au balcon, mort à l’horizon est son premier cosy mystery de Noël.

Mon avis:

Alors comme il s’agissait d’un livre de l’Avent, en 24 chapitres, j’ai voulu faire tout juste… un chapitre par jour… J’ai pas pu ! J’ai essayé mais bien vite j’ai triché et j’ai avancé… Impossible de quitter cette petite troupe ! En plus, comme il y a beaucoup de personnages, c’est difficile d’alterner avec d’autres lectures… Alors voilà, je l’ai fini bien plus vite que prévu et j’ai beaucoup aimé.
Héloïse Grím, à la mort de sa grand-mère Arabella  « hérite » du bail de celle-ci en échange de son activité de gardienne de cimetière. Elle y habitait déjà et va donc pouvoir y rester, effectuer des rondes avec Gonzague dans le cimetière qui est théoriquement un lieu de calme et de recueillement . Sauf que.. il semble qu’il y ait des vols de petits éléments d’ornement sur les tombes alors que le cimetière est fermé la nuit…  En parallèle, elle continue ses études de psychologie et va se retrouver propulsée enquêtrice, sur les traces de sa grand-mère…En effet, la mort d’une autre personne va la bouleverser . Il s’agit d’une voisine, Elise surnommée la Mère No qui offre la soupe aux plus démunis. Qui va décéder soudainement: est elle tombée accidentellement ou a-t-elle été victime d’un crime? Les circonstances de sa mort sont peu claires, d’autant plus que l’émeraude qu’elle portait toujours a disparu.
Héloïse va se faire passer pour sa nièce pour mener l’enquête. Elle va vite se rendre compte qu’elle prend la suite de sa grand-mère, qui, comme elle le découvre dans un petit carnet, menait elle aussi des enquêtes avec un petit groupe d’enquêteurs bénévoles qui l’aidaient , « les détectives de l’année 13 » , allée dans laquelle se situe le logement de la gardienne. Héloïse va elle enquêter avec un nouveau groupe, le « Spooky-gang » pour comprendre comment et  pourquoi Elise est morte.. D’ailleurs qui était Elise ?
Beaucoup de personnages plus étonnants les uns que les autres.. Je vous les cite mais je vous laisse les découvrir… Ils en valent la peine ! Il y a le Père No (non rien à voir avec le Père Noël), Romane, Maria, Sacha son compagnon d’études, Armand, Andréa, Lena (la directrice du cimetière) et le tenancier du bistrot Joël. 

Sans oublier Gonzague et Betty.. et Elsa, la méchanceté gratuite et personnifiée…

Et en bruit de fond dans son esprit, des paroles … celles d’une comptine qui fait référence aux huit fêtes celtes  (Samhain, le seuil du monde des morts; Yule, la promesse du retour de la clarté, Imbolc, Ostara, Beltane, Litha, Lughnasadh, Mabon…)
J’ai bien aimé découvrir le monde des cimetières, avec ses rituels, qu’ils soient funéraires ou sociaux…
C’est un roman bienveillant et plein de rebondissements, qui m’a fait sourire et m’a émue par moments. Connait-on les gens qui nous entourent?  Fait-on confiance aux bonnes personnes? Elise et sa petite bande arriveront-ils à trouver l’auteur du vol les objets dans le cimetière et le responsable de la mort d’Elise pour pouvoir avoir l’esprit libre pour Noël? 

Je me réjouis de retrouver Héloïse et ses amis..

Extraits:  

— Les gens meurent davantage au printemps ? interrogea Andréa.
— Beaucoup de personnes âgées ou malades attendent les beaux jours et leur promesse de renouveau, de guérison, répondit Romane en replaçant une mèche blonde derrière son oreille. Ils tiennent coûte que coûte jusque-là, peut-être pour contempler le soleil une dernière fois… et paf, la plupart décompensent et décèdent.

Alors qu’elle se targuait souvent de préférer la compagnie des livres à celle de ses pairs, elle devait bien avouer que rien n’égalait la vraie vie et les surprises qu’elle réservait, même quand elles découlaient du décès d’un être aimé. 

— Quelqu’un n’est pas tel qu’il se montre !
— Quelqu’un n’est pas tel que tu le crois !
— Quelqu’un n’est pas tel que tu l’imagines !

Il avait beau prendre soin de lui, Père No était un ancien fumeur qui en avait gardé certains stigmates : sa dentition, en particulier, avait la couleur de la neige piétinée.

Mais cette nuit-là, une idée importune s’était installée dans un recoin de son cerveau, comme un courant d’air froid qui s’insinue sous la porte.

Sa routine était réglée comme une horloge suisse psychorigide.

Un peu plus loin, elle trouva un mélange pour vin chaud – cannelle, badiane, clous de girofle et écorces d’agrumes séchées – vendu dans de jolis sachets en lin.

— Il vous suffit de faire frémir ça dans du vin rouge avec un soupçon de sucre et une larme de rhum, lui murmura le marchand avec un clin d’œil complice.

Elle adorait ce silence-là. Pas celui du deuil ni celui des non-dits. Celui qui descend doucement avec la neige, qui efface les contours et apaise les cœurs. Le silence des choses paisibles, des souvenirs qui ne font plus mal.

Cela étant, avec sa fichue manie de souffler le froid et le chaud, il avait peut-être des racines écossaises, à l’instar des fameuses douches ?

Partager sa vie avec quelqu’un, c’est aussi partager ses failles.

L’écriture, tout en rondeur, dansait sur le papier comme une voix chuchotée au creux de l’oreille.

Si elle continuait de romantiser sa propre peine pour ne pas avoir à la surmonter, elle aussi se figerait à jamais dans sa souffrance.

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