Adler-Olsen, Jussi «Promesse» (01/2016)
Auteur : Carl Valdemar Jussi Adler-Olsen, né le 2 août 1950 à Copenhague, est un écrivain danois. Depuis 2007, Jussi Adler-Olsen s’est spécialisé dans une série de romans policiers dont Dossier 64, qui a été la meilleure vente de livres en 2010 au Danemark ; ainsi il a reçu cette année-là la distinction du meilleur prix littéraire danois, le prix du club des libraires : les boghandlernes gyldne laurbær ou « lauriers d’or des libraires ».
Série Les Enquêtes du département V : : Miséricorde – Profanation – Délivrance – Dossier 64 – L’effet Papillon – Promesse – Selfies
la 6ème enquête du Département V…
Résumé : Bornholm, une île danoise de la mer baltique, fin des années 1990. Le cadavre d’une jeune fille est retrouvé dans un arbre, son vélo broyé au bord de la route. Aucune trace du chauffard : affaire classée. Sauf pour un inspecteur de la police locale qui finit dix-sept ans plus tard par demander l’aide de l’inspecteur Carl Mørck. Avant de se tirer une balle dans la tête.
À l’initiative de Rose, l’assistante du flegmatique Mørck, l’insolite trio du Département V en charge des cold cases débarque sur l’île de Bornholm. En remuant le passé, ils prennent le risque de réveiller de vieux démons…
Mon avis : Carl Mørck, Assad et Rose… la fine équipe est fidèle au rendez-vous de début janvier. Pas eu le temps d’être imprimé qu’il était déjà lu. Une fois encore je ne l’ai pas lâché. Le suspense est total, jusqu’au dénouement. Et toujours cet humour, les sourires provoqués par les fautes de ce cher Assad quand il cite les expressions idiomatiques, les évocations des failles et des faiblesses des personnages. Cette fois, nous pénétrons le monde des sectes, nous suivons les traces d’un gourou, côtoyons un monde d’amour, de croyance en une vie meilleure et belle parmi les adorateurs du soleil, entourés de gens normaux et de doux (ou pas) illuminés. Un petit tour aussi dans les mythes et légendes antiques, petit clin d’œil à Horus au passage
Les sectes… les adeptes, les gourous, l’ombre et la lumière. Je pense que j’ai toutefois préféré la précédente enquête, du fait de mon attachement au personnage principal de l’enquête. Mais il faut dire que le « Marco » du précédent opus était vivant… donc je me suis davantage attachée à lui qu’à une personne décédée il y a vingt ans…
Un petit tour dans les paysages de Scanie, si chers à Mankell et Wallander. Et je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement entre les deux auteurs qui profitaient des enquêtes pour évoquer un problème social très présent dans leur société.
Extraits :
Vous ne devriez sous-estimer ni son âge, ni l’acier liquide qui coule dans ses veines.
Elle avait l’air étrangement perdue, comme si, tout à coup, le monde était devenu un peu trop grand pour elle.
Il se tourna vers la silhouette sur les rochers, immobile comme un sphinx, les nuages dansant au-dessus de sa tête. Pourquoi est-ce qu’elle reste là ? se demandait-il. À quoi pense-t-elle ? Est-ce qu’elle est triste ou bien sa tête est-elle si pleine de secrets qu’il n’y a presque plus de place pour autre chose dedans ?
Et c’est dans cet endroit reculé du Danemark qu’il prenait brusquement conscience du fait qu’un homme ne peut pas échapper à ce qu’il est, où qu’il se trouve. Ce fichu Jiminy Cricket était toujours du voyage, et chaque être était seul responsable de ce qu’il était.
Dans ce quartier l’avenir ne se nourrissait que de rêves. Les garçons se voyaient footballeurs ou musiciens de rock et les filles seraient leurs épouses qu’ils feraient vivre dans un luxe indécent. Dans ce quartier on passait ses journées à regarder des émissions de téléréalité et des jeux stupides en mangeant de la junkfood. Dans ce quartier, les statisticiens n’avaient aucun mal à affirmer que zéro virgule zéro pour mille de ces enfants atteindrait le pays merveilleux où le succès, l’argent et le bonheur éternel étaient monnaie courante. Elle était bien placée pour le savoir.
Avant d’attaquer, un prédateur passe par un long moment de concentration et d’attente patiente. Le serpent reste aussi immobile que s’il était mort, le félin s’aplatit au sol, l’aigle vole sur place avant de plonger brusquement. Avec son regard d’un calme absolu, cette femme donnait le même sentiment de totale détermination. Elle semblait avoir parfaitement conscience qu’on allait s’opposer à sa venue. Savoir à quoi elle s’attaquait et avoir déjà calculé les faiblesses de son adversaire.
« Ton sourire est pur, mais la raison pour laquelle tu souris l’est moins »
Il est des instants dans l’existence où l’on sait, tout au fond de soi, qu’un froncement de sourcils ou un sourire pourraient avoir de lourdes conséquences.
Même un chat mâle en rut avait une voix plus mélodieuse
Elle avait été désignée ! Désignée ! Quel joli mot et quel compliment, elle ne s’était jamais sentie « désignée » auparavant. Pointée du doigt, oui. Parce qu’elle était trop grosse, trop bête, trop habillée ou pas assez, mais jamais comme il fallait.
Montrée du doigt et désignée. Quelle énorme différence il y avait entre ces deux formules.
Vous réfléchissez trop droit. De temps en temps, ça vous ferait du bien de penser de manière plus tordue. »
Eh ben merde, alors ! Voilà qu’il allait recevoir des leçons de géométrie cérébrale !
Elle ne voulait pas se réveiller, car si elle se réveillait, le rêve deviendrait réalité, et avec la réalité viendrait la douleur.
Ils refusèrent de se mettre en blouse d’hôpital. Deux hommes d’âge mûr en liquette trop longue, le cul à l’air et montés sur des cannes de serin, était une vision d’horreur qu’ils préféraient éviter à leurs congénères.
C’est lui aussi qui m’a enseigné l’art de me projeter dans les endroits où j’avais envie d’être par la seule force des rêves. Quand on fait ça, c’est qu’on ne se plaît plus là où on est. Vous voyez ce que je veux dire ?
Elle avait toujours ses secrets, mais elle avait perdu son mystère.
8 Replies to “Adler-Olsen, Jussi «Promesse» (01/2016)”
Encore un livre que tes commentaires donnent envie de lire .Il faudrait peut-être lire aussi les autres ?
Merci Catherine pour le partage de tes lectures .
C’est la sixième enquête de cette « fine équipe ». Je pense effectivement qu’il est bon de faire connaissance de ces personnages totalement atypiques des leur rencontre pour apprécier pleinement le trio infernal…
J’attendais avec impatience ce rendez-vous annuel et c’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé Carl Mørck, Assad et Rose dans une enquête qui porte, cette fois, sur le milieu des sectes. Toujours pas déçue, ni par les personnages ni par l’intrigue.
Fan de la première heure de cette série (même si à l’époque je ne savais pas qu’il y aurait une série).
Je ne suis pas déçue par cet opus, qui est à la fois différent mais du même niveau que ses prédécesseurs.
Il sait toujours se renouveler, tout en conservant la particularité de son équipe de « flics hors normes »..
Vous êtes bien indulgentes ! J’ai arrêté après 200 pages (et j’ai été courageux !); l’enquête n’avance pas, beaucoup trop de digressions inutiles. Dommage. Je crains que l’auteur, que j’aime beaucoup, ne soit en train de s’ésouffler.
Non, Mankell est quand même nettement supérieur. Et il est resté créatif jusqu’à la fin…
j’ai nettement préféré le tome 7 … pas un essoufflement, juste une petite baisse de régime …
..comme j’ai écris: bien indulgente : – )
Promesse :Adler Olsen Jussi :je l’ai trouvé un peu long et un peu répétitif ,je ne sais pas si j’en lirai un autre ,à moins que j’écoute tes conseils Catherine .