Adler-Olsen, Jussi «Victime 2117» (2020)
Auteur : Carl Valdemar Jussi Adler-Olsen, né le 2 août 1950 à Copenhague, est un écrivain danois. Depuis 2007, Jussi Adler-Olsen s’est spécialisé dans une série de romans policiers dont Dossier 64, qui a été la meilleure vente de livres en 2010 au Danemark ; ainsi il a reçu cette année-là la distinction du meilleur prix littéraire danois, le prix du club des libraires : les boghandlernes gyldne laurbær ou « lauriers d’or des libraires ».
Série Les Enquêtes du département V : Miséricorde – Profanation – Délivrance – Dossier 64 – L’effet Papillon – Promesse – Selfies – Victime 2117
la 8ème enquête du Département V…
Albin-Michel – 02.01.2020 – 572 pages / Livre de Poche – 03.03.2021 – 617 pages (Prix Babelio Polar thriller 2020)
Résumé :
Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe. Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Morck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque d’entraîner le Département V dans l’œil du cyclone. Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire.
Mon avis :
Et voilà… enfin à jour dans la série … Quel roman ! Suspense intensif !
Dévoré d’une traite ! Addictif ! On apprend enfin qui est Assad, comment il est arrivé au Département V et c’est juste bluffant !
On y ajoute une enquête parallèle sur un jeune totalement parano qui veut assassiner père, mère et d’autres quand il aura atteint le score qu’il s’est fixé dans un jeu vidéo.
Et en plus de la fiction, il y a toute la partie contexte historique qui fait frémir…
Au centre des préparatifs d’un attentat terroriste qui allie vengeance personnelle et racisme. Un thriller terroriste glaçant… Il dépeint la réalité des migrants, les noyés qui arrivent sur les plages…
Les quatre piliers de la série sont là… mais ils vont se scinder en deux équipes, pour suivre les deux enquêtes : Assad et Carl vont s’attacher à remonter la trace qui nous éclairera sur le passé d’Assad et Rose et Gordon vont tenter de découvrir qui est le jeune excité qui vit dans la réalité virtuelle et risque bien de faire un carnage si on ne l’arrête pas avant… Je pense d’ailleurs que le but de cette deuxième enquête est de trouver un rôle à jouer pour les deux personnages qui ne sont que secondaires dans le roman.
Je ne vais pas risquer de vous divulgâcher le suspense ! Alors je vous donne rendez-vous sur une plage de Chypre… après le naufrage d’une embarcation. Les victimes sont des migrants et plus particulièrement une femme d’un certain âge, la 2117 ème victime de l’année lors d’une tentative de fuir l’horreur. Sur cette plage, vous allez faire la connaissance d’un jeune journaliste catalan, Joan Aiguader, auteur de la photo de la victime. Il n’a pas la moindre idée des conséquences de son acte… et des répercussions que la découverte de cette photo va avoir sur la vie d’Assad.
Je suis fan de la série, fan d’Assad et de son humour – même si cette fois il le laisse un peu de côté et vous comprendrez pourquoi il aurait été difficile d’en mettre plus – et j’ai beaucoup aimé ce tome. Je sais qu’il n’a pas fait l’unanimité mais moi j’ai aimé. Les relations entre les membres de l’équipe sont mises en valeur et elles vont beaucoup plus loin que de simples relations professionnelles…
Extraits :
– Les souvenirs vont et viennent, Assad. On ne peut pas leur ouvrir ou leur refermer la porte, surtout les mauvais, je suis bien placée pour le savoir.
On a l’impression que tu n’attends plus rien de l’existence, alors à quoi ça sert de continuer à vivre ?
Mais quand on parvient à instiller la peur chez un individu, sa capacité de discernement et son bon sens peuvent être mis à mal.
Le meilleur moyen de se débarrasser des gens était le silence. Ils se sentaient ignorés et détestaient ça, et ils étaient aussi déstabilisés. Un jour, il avait entendu quelqu’un prétendre que le silence était l’arme absolue. Il tuait les couples, séparait les amis. La meilleure arme des politiques était le silence, le mensonge venant juste après.
L’injustice était l’un des plus grands travers de l’être humain et il avait décidé qu’il ne les laisserait pas lui voler les dernières heures de son existence, ni les souvenirs du bonheur passé, ni l’attente consciente de ce qui allait lui arriver.
La mort est à la vie ce que les câpres sont à l’escalope viennoise, l’ingrédient qui permet de la sublimer
Au cours des derniers jours, ces images s’étaient imprimées si profondément dans son esprit qu’il ne parvenait plus à se rappeler à quoi ressemblait la vie, avant. C’était sans doute pour cela aussi qu’au réveil, il ressemblait à un zombie.
Vingt-quatre heures auparavant, c’était encore un groupe de combattants du djihad, des hommes à barbe longue et des femmes en burka ; aujourd’hui, ils incarnaient la décadence occidentale. Vêtements moulants et maquillage outrancier pour les femmes, pantalons à plis pour les hommes : personne ne pourrait soupçonner leurs intentions. S’ils portaient sur eux une marque d’appartenance à l’islam, elle n’était pas visible.
– La vraie question, c’est : qui se fout de laisser derrière lui des traces compromettantes ? intervint Assad qui semblait de plus en plus inquiet. Et la réponse est simple : quelqu’un qui sait qu’il va mourir. »
One Reply to “Adler-Olsen, Jussi «Victime 2117» (2020)”
Une nouvelle enquête du département V sur fond de menace terroriste. Où Assad se dévoile enfin et où l’on apprend qui il est vraiment.
L’auteur sort du schéma habituel des enquêtes non résolues pour nous entrainer dans une intrigue captivante et bien menée.
Évidemment, je reste fan.