Portes, Jean-Christophe « Les experts du crime » (2018)

Portes, Jean-Christophe « Les experts du crime » (2018)

Portes, Jean-Christophe « Les experts du crime » (2018)

Auteur : Français, né à : Rueil-Malmaison, le 21/03/1966 – Jean-Christophe Portes est journaliste et réalisateur. Il a fait des études à l’Ecole Nationale de Arts Décoratifs. Auteur d’une trentaine de documentaires d’investigation, de société ou d’histoire, il travaille pour les principales chaînes de télévision françaises

Romans Série Victor Dauterive : L’Affaire des corps sans tête (2015) – L’Affaire de l’Homme à l’Escarpin (2016) – La Disparue de Saint-Maur (2017) –  L’espion des Tuileries (2018) – La trahison des Jacobins (2019) – L’assassin de Septembre (2020)
Autres : Les Enfants du dernier salut (2017), Les experts du crime (2018) – Minuit dans le jardin du manoir (2019) – Intouchable (2021) – Les nouveaux experts du crime (2021)

 « Les experts du crime – Dans la peau des enquêteurs scientifiques de la Gendarmerie »

 City – 24.10.2018 – 285 pages / City Poche – 04.11.2020 – 308 pages

Résumé : Cheveu, empreinte, insecte, goutte de sueur, trace dans la boue : les experts scientifiques de la Gendarmerie nationale traquent le moindre élément des scènes de crime. Pour eux, tout peut être un indice permettant d’élucider une affaire. Ce livre nous fait entrer, pour la première fois, dans l’un des instituts de criminalistique les plus secrets au monde, à Paris. Ces  » super experts  » racontent leur quotidien à travers une vingtaine d’affaires, de la mort de Diana au crash du vol Rio-Paris, de la disparition de Maëlys à la tuerie de la famille Flactif.
On y découvre la réalité passionnante d’une profession où l’on jongle entre chimie, toxicologie, génétique, biologie, balistique et science des explosifs. Un métier à mille lieux des séries télévisées… mais et où tout est vrai ! Sur les scènes de crimes avec les experts de la Gendarmerie.

Mon avis :

Bienvenue à l’IRCGN : l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale en compagnie de Jean-Christophe Portes et des experts de la Gendarmerie (oui c’est la Gendarmerie !!!) , un copié-collé du FBI de Quantico, mais à Pontoise. Des experts qui travaillent dans l’ombre, pour découvrir les divers aspects de la forensique (la science de la criminalité) .
Que révèlent les traces de sang et comment elles donnent des indications sur ce qui s’est passé,  ans quel ordre se sont déroulés les faits… On plonge dans la violence, on utilise des appareils photos, la 3D, l’ADN, on apprend à identifier les victimes de toutes sortes de drames (catastrophes naturelles, meurtres, suicides, accidents) , on découvre l’importance de l’entomologie, de la météo…
Mais il n’y a pas que cela : il y a les experts en informatique, le cassage des codes, des mots de passe, le piratage des cartes bancaires, les hackers légaux, les procédés pour marquer les billets, pour vieillir les personnes ;  les experts de la balistique, les biologistes, les experts en matière d’armes ( y compris des obus des deux guerres mondiale) , de déminage, de stupéfiants, d’explosifs,  d’incendie, de voitures, d’accidents de la route, d’accidents d’avion, de poisons, de pollution toxique, de vol de voitures, de délits de fuite.
Alors pour ceux qui aiment les romans policiers et les scènes de crime, pour ne pas croire ce que nous racontent les séries, je vous invite à suivre les experts et les profileurs de la vraie vie… ceux qui « posent les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses ».
Avec des interviews de spécialistes et des connexions avec des enquêtes dont on a entendu parler.
Bienvenue dans le monde des questions … et des réponses … C’est passionnant et instructif.
Et comme le tome 2 vient de paraitre… je ne vais pas tarder à en savoir encore davantage…

Extraits :

Ces dossiers sont révélateurs du côté sombre d’une réalité humaine que l’on soupçonne, mais à laquelle tout un chacun n’a fort heureusement pas accès.

« On croyait avoir touché le fond, vu le pire. Eh bien non, c’est étonnant, mais on voit toujours pire. »

Ce qui lui fait habituellement supporter l’insupportable, c’est le côté technique de sa mission. Il lui permet de se détacher de son aspect douloureux, de ne pas trop imaginer les victimes et ce qu’elles ont vécu.

Selon les règles internationales, sur le terrain, trois paramètres sont retenus pour identifier formellement une personne post mortem : ses empreintes dentaires, ses empreintes génétiques (autrement dit son ADN), et ses empreintes digitales. Tout le reste, cicatrices, tatouages, prothèses, bijoux ou objets divers ne suffit pas pour établir une identification certaine.

Quand la mort est récente, c’est le domaine du médecin légiste, m’explique le major : il examine les signes thanatologiques, la lividité, la raideur, l’opacité de l’œil, etc. Mais pour les délais plus longs, c’est pour nous, les entomologistes.

Le temps de l’aveu est passé, m’explique-t-il. Autrefois, c’était « la reine des preuves ». La reine des preuves, aujourd’hui, c’est celle qu’apporte la science

C’est la phrase de Pasteur : « L’œil ne voit que ce qu’il est préparé à voir. »

Il ne s’agit pas de subtilités verbales mais de la défense de la preuve scientifique, la reine des preuves.

[…] juste dire si la thèse de l’accident est possible ou pas. Rien de plus et rien de moins

Eux savent à quel point la voiture (ou la moto) est bien autre chose qu’un simple moyen de déplacement. Ils savent à quel point il est facile de tuer ou de se tuer, ils savent qu’un véhicule se transforme en un battement de cils en « arme par destination ». En voiture, tout un chacun se métamorphose en une autre personne, le professeur de faculté devient une brute épaisse, la paisible mère de famille une tueuse involontaire, le motard un crétin suicidaire.

À l’IRCGN, les profileurs n’ont pas d’intuitions fulgurantes, de visions ou de pensées magiques. Ils n’engagent pas un dialogue acrobatique avec un tueur comme Jodie Foster dans Le Silence des agneaux, avec Hannibal Lecter. Ils ne se livrent pas à un jeu de piste avec un assassin masqué, ainsi que dans Seven.
Ces traces sur une scène de crime – ou leur absence – révèlent un caractère, des habitudes, un profil humain et sociologique. Leur analyse étayée offre des pistes aux enquêteurs, exactement comme celles qu’on relève sur des billets de banque, sur des carrosseries, sur des armes, sur des cadavres.

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