Nicci French «Fatal dimanche» (2018)

Nicci French «Fatal dimanche» (2018)

 

Auteurs : Sous le pseudonyme de Nicci French se cache un couple de journalistes, Nicci Gerrard et Sean French. Tous deux ont étudié la littérature anglaise à Oxford à la fin des années 1970 sans jamais se rencontrer. Ensuite, chacun a mené sa carrière de son côté dans le journalisme. Nicci collabore à l’Observer pour lequel elle traite notamment des grands procès d’assises ; Sean est chroniqueur littéraire pour divers magazines. Ils se croisent enfin en 1989, et décident de partager leur vie et leur écriture. Maniant l’art de jouer avec les nerfs et le suspense cousu main, ils rencontrent le succès dès leur premier thriller psychologique.

 

Série Frieda Klein:  8 livres : Série « Frieda Klein »  (page sur la série)

Lundi mélancolieSombre mardiMaudit mercredi – Terrible jeudiCruel vendrediTénébreux samedi Fatal dimancheLe Jour des Saints  

L’action se passe à Londres. Une psychothérapeute d’une trentaine d’années, qui tient à son indépendance, et au respect de sa vie privée. Elle a une nièce de 16 ans à qui elle donne des cours de chimie et cela semble être la seule personne de sa famille à laquelle elle soit attachée. Elle souffre d’insomnies et de ce fait elle parcourt Londres la nuit, seule, à pied.

Elle va faire équipe avec le policier Karlsson mais elle a des méthodes bien à elle et très indépendantes de collaborer…

Fleuve Noir – 12/04/2018 – 450 pages

Tome 7 :  Fatal dimanche – Tout s’arrête

Résumé : Ce n’est pas une journée comme une autre pour Frieda Klein : le cadavre d’un homme censé la protéger gît sous le plancher de son salon à Londres. Peu après, sa nièce Chloé est kidnappée. Alors que la police prend enfin ses alertes au sérieux, le répit et la paix ne sont bientôt qu’un lointain souvenir pour Frieda et ses proches. Devenue à son insu l’objet d’une obsession macabre, la psychothérapeute comprend que rien n’arrêtera le meurtrier avant qu’il ait atteint son but : détruire sa vie et anéantir ceux qu’elle aime.
Cependant, le temps est compté pour démasquer celui qui se cache derrière cette persécution savamment orchestrée. S’agit-il de Dean Reeve, son ennemi éternel ? Un autre criminel opère-t-il dans l’ombre ? La police est désemparée et les journalistes sont sans merci. Entre les fausses pistes et les vraies accusations, Frieda trouvera-t-elle le moyen de sauver sa peau ?

Mon avis : Comment ça tout s’arrête ! Mais non ! Enfin heureusement qu’il y a encore un dernier tome ! La longue semaine de Frida Klein aura été pour moi un bonheur de lecture. Du polar psychologique, des personnages attachants. J’ai tremblé pendant 450 pages pour Frida et la troupe qui gravite autour d’elle. Frida mène l’enquête et affronte l’ennemi avec une fois encore pas beaucoup d’aide de la part de la police, même si celle-ci intègre enfin le fait qu’il y a de fortes probabilités que  Dean Reeve soit toujours en vie.. Mais je ne vous dis rien de plus… Frieda est une personnalité magnifique, et je regrette de penser que c’est l’avant dernier de la série. Mais j’ai l’espoir que les autres livres du duo Nicci-French seront aussi passionnants… Et surtout : Cette série se lit dans l’ordre !

 

Extraits :

Les choses qui vont sans dire ont souvent besoin d’être dites, selon moi.

Elle irradiait une sorte d’énergie toute en nerfs.

Peut-être était-ce bien cela qu’elle faisait : porter en elle les histoires qu’on lui livrait, les garder en elle bien au chaud. Tant d’histoires… qui envahissaient littéralement son petit cabinet. Et lui pesaient, au propre comme au figuré. Certaines berçaient leurs auteurs d’illusions, d’autres témoignaient du souci qu’ils avaient de se protéger, d’autres enfin étaient crues et éprouvantes. Mais quid de la sienne ?

Quand les gens devenaient trop proches, elle les repoussait.

Elle évoquait avec ses patients le pouvoir de la parole, celui consistant à mettre en mots, à bâtir un récit, mais elle-même gardait le silence, protégeait son moi intime. Personne n’y avait accès.

Elle détestait les termes « sûrement » et « forcément », tout comme « probablement ».

Je vais vous dire quelque chose : ce que vous avez vécu ne s’en ira pas. Ce drame ne cessera jamais de faire partie de votre vie, de faire partie de qui vous êtes. Et cette expérience n’est pas nécessairement négative.

Ce qu’on ne sait pas – tous les vides, les silences – peut être plus puissant que ce qu’on croit savoir.

les criminels sont souvent d’anciennes victimes. Ce qui ne signifiait pas que toutes les victimes devenaient des criminels. Loin de là. Néanmoins…

Les gens ne font jamais qu’aller et venir dans nos existences.

La souffrance ne rend pas forcément plus sympathique.

Si ça allait ? Que voulait-elle dire ? Oh, oui, le repas. Elle lui avait raconté sa journée, à laquelle il n’avait prêté aucune attention. C’était comme si on avait laissé la radio allumée dans la pièce d’à côté. Il avait murmuré trois mots çà et là en opinant du chef, mais la question requérait cette fois-ci une forme de réponse.

— C’est donc ici que vous recevez vos patients.
— Oui.
— Et que vous transmuez leur détresse névrotique en simple mal de vivre ordinaire.
— Pardon ?
— J’ai dit…
— J’ai entendu ce que vous avez dit. Vous avez lu Freud.

Les principes peuvent avoir leur utilité, mais pas quand les gens s’en servent comme béquille pour s’éviter d’avoir à réfléchir.

On ne traverse pas la vie sans se salir les mains. Il y a des zones d’ombre, pas nettes, partout. Les gens qui m’inquiètent sont ceux dont les histoires sont trop lisses, dont les éléments s’emboîtent trop facilement.

Elle lui avait répondu qu’on n’appartient jamais qu’à une ville, et qu’en ce qui la concernait, c’était Londres.

 

 

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