Nicci French «Le jour des Saints» (2019)

Nicci French «Le jour des Saints» (2019)

Auteurs : Sous le pseudonyme de Nicci French se cache un couple de journalistes, Nicci Gerrard et Sean French. Tous deux ont étudié la littérature anglaise à Oxford à la fin des années 1970 sans jamais se rencontrer. Ensuite, chacun a mené sa carrière de son côté dans le journalisme. Nicci collabore à l’Observer pour lequel elle traite notamment des grands procès d’assises ; Sean est chroniqueur littéraire pour divers magazines. Ils se croisent enfin en 1989, et décident de partager leur vie et leur écriture. Maniant l’art de jouer avec les nerfs et le suspense cousu main, ils rencontrent le succès dès leur premier thriller psychologique, Mémoire piégée (1997), Jeu de dupes (1999). Feu de glace (2000), Dans la Peau (2001) La Chambre écarlate (2001) Intimes suspicions (2003) Au Pays des vivants (2002) Sourire en coin (2005) Les Morsures du doute (2006) Aide-moi… (2007) Jusqu’au Dernier (2009)  Charlie n’est pas rentrée (2008) Plus Fort que le Doute (2010) Tous Complices (2011) , un travail singulier qu’ils définissent comme  » une folie à deux « .

 Série Frieda Klein:  8 livres : Série « Frieda Klein »  (page sur la série)

Lundi mélancolieSombre mardiMaudit mercredi – Terrible jeudiCruel vendrediTénébreux samedi Fatal dimancheLe jour des Saints

L’action se passe à Londres. Une psychothérapeute d’une trentaine d’années, qui tient à son indépendance, et au respect de sa vie privée. Elle a une nièce de 16 ans à qui elle donne des cours de chimie et cela semble être la seule personne de sa famille à laquelle elle soit attachée. Elle souffre d’insomnies et de ce fait elle parcourt Londres la nuit, seule, à pied.

Elle va faire équipe avec le policier Karlsson mais elle a des méthodes bien à elle et très indépendantes de collaborer…

Fleuve Noir – 4.04.2019 – 451 pages


Résumé
 : Alors que les premières feuilles d’automne tombent, un serial killer traumatise Londres, laissant la police dans l’ombre face à cette série d’accidents meurtriers qui vient ébranler la capitale. Découverte macabre, l’enquête dévoilera que certaines victimes étaient déjà mortes bien avant qu’on ne retrouve leurs corps. De son côté, la psychanalyste Frieda Klein se cache depuis des mois. Son seul contact s’appelle Lola, une jeune femme censée étudier sa carrière.
Frieda se pensait en lieu sûr, mais face au meurtrier qui continue de rôder, elle comprend que la chasse du tueur n’est pas sans but. Bien au contraire, il veut la retrouver et en faire son ultime victime.

Mon avis : Et la série se termine par une énigme ancrée dans la psycho-géographie. Je suis triste de dire aurevoir à Frieda. J’ai découvert le duo d’auteurs Nicci French avec cette série et j’ai beaucoup aimé les « huit jours de la semaine ». Je recommande vivement à tous les amateurs de polars psycho-psychiatriques. Un seul impératif : les lire dans l’ordre.

Une fois encore donc rendez-vous avec la « bande à Frieda » et Dean Reeves, pour un ultime face-à-face. Des meurtres qui à première vue, n’ont aucun point commun. Et pourtant…

Alors que Frieda avait décidé de disparaitre pour que le tueur en série Dean Reeves ne s’en prenne pas à son entourage, une jeune fille, Lola, décide d’écrire son mémoire de criminologie sur elle et se met en tête de la rencontrer et se met à sa recherche. Il ne faut jamais réveiller un chat qui dort… sous peine de se lancer dans un jeu entre le chat et la souris … Le chat ? Dean Reeves ; la souris ? Frieda ; enfin les souris car Lola va se retrouver en binôme avec Frieda. Un drôle de binôme qui ne va pas se la couler douce. Mais qui remonte la trace de qui ? est-ce Frieda ? Est-ce Dean ? Le suspense est à son comble, jusqu’à la dernière page.

Extraits :

Je suis nulle en sciences. C’est pour ça que j’ai choisi la criminologie.
— Eh bien, il se trouve que nous considérons la criminologie comme une science. D’où le désinence « -ologie »
— C’est juste que je ne pige pas l’aspect chimique.

Quel besoin peut bien avoir la police de faire appel à une psychothérapeute ? Est-ce qu’enquêter sur un crime serait une forme de thérapie ? Est-ce le signe d’une faille dans le fonctionnement de la police ?

Ce sont ceux qui nous aiment le plus qui nous détestent le plus aussi.

Si vous deviez emporter trois épices sur une île déserte, ce serait lesquelles ? Les miennes, ce serait le gingembre, le poivre noir et la cannelle.

« Il ne faut rien posséder qu’on craigne de perdre ou de casser. »

Je ne sais pas comment je me sens. Parfois calme, comme si je m’observais de l’extérieur et que rien n’était réel, comme si j’étais de l’autre côté d’une porte vitrée.

Il était maintenant au-delà de la fatigue, dans une sorte d’état de vigilance et d’étourdissement où tout semblait se découper avec netteté, où les sons étaient plus précis et où ses pensées lui sautaient à la figure, telles des créatures tapies, aux aguets.

Tout ce qui nous arrive fait partie de nous. C’est comme ce qu’on mange. On le métabolise.

On ne peut pas se forcer à oublier. On ne doit pas oublier. Mais il y a des façons d’évoquer des souvenirs qui peuvent être utiles, et d’autres qui n’aident pas. On ne doit pas ressasser sans fin les épreuves du passé, comme pour les polir, les durcir et les préserver.

On tient le coup parce que c’est mieux que le contraire.

On peut déménager tant qu’on veut, on emporte toujours ses problèmes avec soi.

Quand on parvient à la fin de partie aux échecs, tout change. Ne restent plus que quelques pièces. Un pion peut être aussi puissant qu’une reine. Ils se tournent autour, se bloquent mutuellement, se protègent, bluffent même parfois, en essayant de trouver une ouverture, un passage.

les morts n’étaient plus en mesure de nous faire du tort, si ce n’est dans nos réflexions. On pouvait les évoquer avec amour ou regret ou remords ou simple tristesse, mais il n’y avait aucune raison de les craindre ou de les laisser nous blesser.

— Je hais la vérité !
— On ne vous demande pas de l’aimer. C’est un truc avec lequel on doit vivre, comme l’eau ou la lumière.

Demain, elle réfléchirait à ce que l’avenir lui réservait. Ce soir, elle le consacrerait au passé : un temps pour les souvenirs et les fantômes.

Info :  Psychogéographie : Penser l’espace avec ses pieds.  (Voir article) https://www.espacestemps.net/articles/penser-lespace-avec-ses-pieds/

Image : Wandle River (Londres)

2 Replies to “Nicci French «Le jour des Saints» (2019)”

    1. J’ai beaucoup aimé cette série de 8 livres (à lire dans l’ordre). Je ne connaissais pas Nicci French avant mais je comprends parfaitement qu’on soit accro si on aime les thrillers « psycho-psychiatriques ». Moi je vais continuer à découvrir leur univers. Sympa si je t’ai donné envie de lire cette série 😉

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