Feuz, Nicolas « Les larmes du lagon » (2022) 237 pages – Série Jemsen  5

Feuz, Nicolas « Les larmes du lagon » (2022) 237 pages – Série Jemsen  5

Auteur : Né en 1971, Nicolas Feuz a exercé les professions d’avocat et de juge d’instruction. Il est actuellement procureur de la République du canton de Neuchâtel, en Suisse. Depuis plus de 16 ans, il s’est spécialisé dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Nicolas Feuz a étudié le droit à l’Université et obtenu le brevet d’avocat, avant d’être élu en 1999 comme juge d’instruction, puis en 2008 comme président du collège des juges d’instruction, et enfin en 2011 comme procureur de cette petite République helvétique. En 2010, il s’est lancé dans l’écriture de romans noirs, mêlant librement réalité du terrain et fictions obscures.

Romans:  La trilogie Massaï (ILMORAN, l’avènement du guerrier (2010) – ILAYOK, le berceau de la folie (2011) – ILPAYIANI, le crépuscule massaï (2012) – La septième vigne (2013) –EMORATA, pour quelques grammes de chair (2014) – Les Bouches (2015) – Horrora borealis (2016) – EUNOTO, les noces de sang (2017) – Restez chez vous(2020) – Le Calendrier de l’Après (2020) – Heresix (2021) – Le Philatéliste (2023)

Série Jemsen : – Le Miroir des âmes (23.08.2018) – L’ombre du Renard (22.08.2019) – L’engrenage du mal (2020)- Brume rouge (23.02 2022) – Les larmes du lagon (10.11.2022)

Slatkine & Cie – 10.11.2022 – 237 pages

Résumé : 

Une enquête sanglante en Polynésie L’ex-inspectrice Tanja Stojkaj s’est exilée en Polynésie française pour protéger sa mère et son fils de la mafia balkanique. Sur un motu de Bora Bora, elle mène une vie paisible jusqu’à la découverte d’un corps près du récif corallien. La gendarmerie conclut rapidement à une attaque de requin. Agacée par cet empressement à classer l’affaire, Tanja cède à ses anciens réflexes d’enquêtrice et découvre, derrière les eaux turquoise et les plages de sable blanc de la Perle du Pacifique, l’envers de la carte postale : trafics, pauvreté, croyances occultes, matériel militaire à l’abandon, pollution du lagon. 

Au-dessus de tout cela plane l’ombre d’un mensonge : celui de la politique métropolitaine et des essais nucléaires français. Du Paradis à l’Enfer, il n’y a qu’un pas. Et un torrent de larmes.

Mon avis:

Quel plaisir de retrouver Tanja. Cette fois-ci on peut dire qu’elle enquête toute seule, au mépris du danger. Quand on est flic, même si on est dans un endroit paradisiaque ( enfin paradisiaque… cela dépend de quel coté on se place car ce que j’aime avec Nicolas Feuz, c’est qu’il ne cache pas l’envers du décor.)
Et mon coté « j’aime les légendes et les croyances » est ravi de découvrir les croyances ancestrales de l’ile, la légende de l’apparition de l’arbre miki miki , l’importance des tortues dans les mythes locaux, l’importance des vêtements rouges et leur rôle, ce que sont les tupapau, les tikis, le tapu…
Merci pour les précisions sur les races de requins. Comme j’ai fait pas mal de plongée sous-marine, tout ce qui a trait aux animaux marins m’intéresse.
Et comme Nicolas Feuz aime rappeler des faits et des contextes historiques, on n’échappe pas à la tradition pour mon plus grand plaisir … un petit refresh de l’Affaire du Rainbow Warrior par exemple.
Je ne vais pas vous divulgâcher le roman.
C’est comme toujours mené sur un rythme trépidant, pas de temps morts, une écriture fluide, percutante et un livre qu’on ne lâche pas et nous amène jusqu’au bout du suspense.

Merci aux éditions Slatkine pour ce moment d’évasion bien agréable et que je recommande (c’est le tome 5 et c’est bien d’avoir lu les précédents, même si l’enquête se suffit à elle-même, car les personnages ont un passé bien chargé…)

Extraits:

Un requin longimane, traduisit Lettermann. Aussi appelé “pointe blanche du large”.

Homme et porc sont beaucoup plus proches qu’on ne peut le penser. Pas en raison de la couleur de leur peau, ni du hashtag féministe, mais à cause du patrimoine génétique des deux races.

Le quartier ressemblait plus à une favela brésilienne qu’aux complexes de luxe qui faisaient la réputation de Bora Bora. Les maisons en bois et en tôle ne résisteraient jamais au prochain cyclone. Elles donnaient l’impression de ne tenir que par la force du hasard. Les terrains aux alentours étaient arides et parsemés de détritus. Une odeur âcre flottait dans l’air.

Faeta avait été, à son époque, un des plus grands aito – guerrier – de Bora Bora.

Eh bien, commandant, dans mon pays, nous avons aussi une phrase pour ce genre de situation : “your goose is cooked”. Je crois qu’on peut la traduire en français par “les carottes sont cuites”.

Un groupe d’hommes et de femmes, dont les paréos blancs étaient décorés de fleurs et de feuilles de bananier, firent une démonstration de ‘orero. Cet art déclamatoire ancestral, réservé à l’origine aux messagers du roi ou aux guerriers harangueurs, se déclinait entre danse, chant et exercice oratoire.

 

Photo : Murène prise il y a quelques années ( aux Maldives)

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