Feuz, Nicolas « Les bouches » (2015)

Feuz, Nicolas « Les bouches » (2015)

Auteur : Né en 1971, Nicolas Feuz a exercé les professions d’avocat et de juge d’instruction. Il est actuellement procureur de la République du canton de Neuchâtel, en Suisse. Depuis plus de 16 ans, il s’est spécialisé dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Nicolas Feuz a étudié le droit à l’Université et obtenu le brevet d’avocat, avant d’être élu en 1999 comme juge d’instruction, puis en 2008 comme président du collège des juges d’instruction, et enfin en 2011 comme procureur de cette petite République helvétique. En 2010, il s’est lancé dans l’écriture de romans noirs, mêlant librement réalité du terrain et fictions obscures.

Romans:  La trilogie Massaï (ILMORAN, l’avènement du guerrier (2010) – ILAYOK, le berceau de la folie (2011) – ILPAYIANI, le crépuscule massaï (2012) – La septième vigne (2013) –EMORATA, pour quelques grammes de chair (2014) – Les Bouches (2015) – Horrora borealis (2016) – EUNOTO, les noces de sang (2017) – Restez chez vous(2020) – Le Calendrier de l’Après (2020) – Heresix (2021) – Le Philatéliste (2023)

Série Jemsen : – Le Miroir des âmes (23.08.2018) – L’ombre du Renard (22.08.2019) – L’engrenage du mal (2020)- Brume rouge (23.02 2022) – Les larmes du lagon (10.11.2022)

Auto-édité – 10.2015 – 288 pages

Résumé : Les Bouches de Bonifacio. Corse-du-Sud. Détroit maritime international séparant l’île de Beauté de la Sardaigne. Septembre 1943. Hitler projette d’y faire remonter ses troupes en direction de Bastia, suite à la capitulation de l’Italie. Pour contrecarrer les plans du Führer, un petit groupe de résistants œuvre dans l’ombre de l’Opération Vésuve lancée par de Gaulle, visant la libération de l’île. Juillet 2015. Un cadavre est retrouvé, flottant au pied des falaises de calcaire blanc. A la place de ses yeux, les gendarmes découvrent d’étranges débris de coquillages. Bientôt, d’autres morts similaires surviennent, contraignant l’adjudant-chef Eric Beaussant, fraîchement revenu sur l’île de son enfance, à affronter les fantômes du passé.

Mon avis : la Corse : lieu du trafic de corail rouge et secrets de famille… sur fond de deuxième guerre mondiale. Toujours aussi speed et efficace ! Un polar qui ne souffre aucun temps mort ! Et toujours aussi bien documenté, incisif, haletant, avec un suspense qui va jusqu’au bout du bout ! Toujours dans l’action et la réaction… Un style à part, percutant, qui ne permet pas de s’endormir ou de lire en diagonale car l’auteur chaque page compte dans l’intrigue. Bonne plongée avec lui dans les eaux corses…

Bonne nouvelle : en librairie le 22 août 2019 « L’ombre du Renard » aux Editions Slatkine & Cie qui offrira deux suites pour le prix d’une : « Le Miroir des âmes » et « Les Bouches », ou la rencontre entre le procureur Norbert Jemsen et l’adjudant-chef Eric Beaussant.

Extraits :

Une sombre histoire de vengeance – une vendetta familiale – liée à l’arrestation et au jugement de leurs pères respectifs, sur fond de FLNC ?
De la politique pour les Corses.
Du terrorisme aux yeux du gouvernement français.

Il y a des yeux partout, dans cette histoire, adjudant-chef. Des yeux arrachés. Des yeux de Sainte-Lucie. Des yeux à la place des yeux. Des yeux crevés sur une photo. Et la police est aveugle…

Je fais référence à la légende de Sainte-Lucie. En Corse, ce coquillage est synonyme de porte-bonheur.
–       Cela n’a pas réussi à nos deux victimes.
–       Certes.
–       Que dit cette légende ?
–       Elle est née au IVème siècle. Lucie était une jeune fille de la noblesse de Syracuse, qui a obtenu la guérison miraculeuse de sa mère, atteinte d’une maladie incurable, à force de prières répétées à la Vierge Marie.
–       Un conte biblique ?
–       Un conte tragique, corrigea Casanova. Vouant un culte sans limites à cette dernière, elle s’est arraché les yeux et les a jetés à la mer, pour ne pas être détournée de sa foi et éloigner ses prétendants. En réponse à cette dévotion, la Sainte Vierge lui a rendu la vue, en lui redonnant des yeux plus beaux et plus lumineux – occhji belli e lucenti.
–       Pas très gaie, ton histoire, commenta Alessandri.
–       Non. Mais en Corse, porter un œil de Sainte-Lucie en pendentif éloigne le mauvais sort et favorise la chance.

Son cœur, son esprit, son âme. Tout saignait en lui, de blessures si profondes qu’elles n’étaient pas prêtes de se refermer.

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