Feuz, Nicolas «EUNOTO, les noces de sang» (2017)

Feuz, Nicolas «EUNOTO, les noces de sang» (2017)

Auteur : Né en 1971, Nicolas Feuz a exercé les professions d’avocat et de juge d’instruction. Il est actuellement procureur de la République du canton de Neuchâtel, en Suisse. Depuis plus de 16 ans, il s’est spécialisé dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Nicolas Feuz a étudié le droit à l’Université et obtenu le brevet d’avocat, avant d’être élu en 1999 comme juge d’instruction, puis en 2008 comme président du collège des juges d’instruction, et enfin en 2011 comme procureur de cette petite République helvétique. En 2010, il s’est lancé dans l’écriture de romans noirs, mêlant librement réalité du terrain et fictions obscures.

Romans:  La trilogie Massaï (ILMORAN, l’avènement du guerrier (2010) – ILAYOK, le berceau de la folie (2011) – ILPAYIANI, le crépuscule massaï (2012) – La septième vigne (2013) –EMORATA, pour quelques grammes de chair (2014) – Les Bouches (2015) – Horrora borealis (2016) – EUNOTO, les noces de sang (2017) – Restez chez vous(2020) – Le Calendrier de l’Après (2020) – Heresix (2021) – Le Philatéliste (2023)

Série Jemsen : – Le Miroir des âmes (23.08.2018) – L’ombre du Renard (22.08.2019) – L’engrenage du mal (2020)- Brume rouge (23.02 2022) – Les larmes du lagon (10.11.2022)

( Auto-édité) The Bookedition  – 2017 –393 pages

Résumé :  Il lui promit de l’aimer pour le meilleur et pour le pire, sachant que seul le pire les attendait. Il lui promit de l’aimer jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais pas au-delà. Le Monstre de Saint-Ursanne est-il victime d’une erreur judiciaire ? Qui sont ces jeunes filles décapitées, dont les corps ont été trouvés au château de Valangin et au barrage de Schiffenen ? Pourquoi un gendarme genevois a-t-il été tué devant les HUG ? Jeune inspecteur de la police neuchâteloise, Michaël Donner trouvera-t-il des réponses en ville de Lausanne ou dans le domaine skiable des Quatre Vallées ? Quand l’enquête sur un tueur en série prend une dimension romande et requiert la mise en œuvre de l’entraide intercantonale…

Jeune inspecteur de la police neuchâteloise, Michaël Donner trouvera-t-il des réponses en ville de Lausanne ou dans le domaine skiable des Quatre Vallées ? Quand l’enquête sur un tueur en série requiert la mise en œuvre de l’entraide intercantonale…

Mon avis : J’ai appris que ce livre est l’un des deux préquels à la trilogie Massai ; je vais donc lire maintenant le 1er ( EMORATA, pour quelques grammes de chair ) avant de m’attaquer à la trilogie.

Le moins qu’on puisse dire c’est que ça saigne et que cela manipule un max ! On verrait bien ce livre adapté au cinéma car c’est extrêmement visuel ! La fin du livre fait sacrément penser à James Bond ! Le roman est palpitant, cela bouge, c’est speed. Il se passe des choses dans plusieurs lieux, plusieurs cantons. On ne s’ennuie pas un seul instant ! C’est en plus très sympa de se retrouver dans des lieux que l’on connait. Au cœur de la réalité, on plonge dans les affaires d’agressions sexuelles et c’est juste l’horreur ! Intéressant aussi de voir comment le polices des cantons travaillent ensemble. Et comme l’auteur est Procureur du Canton de Neuchâtel, il est au cœur de l’enquête et connait les ficelles du métier et les techniques d’enquêtes et intègre ses connaissances à l’enquête.

Le héros du roman est Michaël Donner, un jeune métis (ce qui ne plait pas à tout le monde) : il y a un lien entre ses origines et la Trilogie Massai (mais il faudra attendre pour en savoir plus). C’est une réalité dans la police suisse. Il y a des inspecteurs de différentes communautés, ce qui est également utile pour communiquer ou infiltrer.  Et pour une fois, il est jeune, sportif, dynamique, un peu tête brulée.

Ce que je regrette un peu est d’être beaucoup dans l’action et d’entrer un peu moins dans la psychologie des personnages. J’aimerais bien les connaitre un peu mieux psychologiquement pendant que je cavale à leurs trousses ou à leurs côtés.

Alors c’est juste haletant, super bien construit, plein de fausses pistes, que ça flingue à tout-va et j’ai adoré ! Foncez, lisez si vous aimer les polars d’action et de sang … car du sang il y en a de partout ! La Suisse pays calme et tranquille ? Pas sûr …  et j’ai adoré le clin d’œil à Marc Voltenauer en croisant par hasard à la Blécherette Andreas Auer ( (« Le Dragon du Muveran » ( 2016)  – «Qui a tué Heidi ?» (09. 2017)) …

Extraits :

Quand elles touchaient la police, les coupes budgétaires de l’Etat étaient de nature à entraîner une diminution du taux d’élucidation des délits. Elles transformaient de redoutables limiers en de simples fonctionnaires, au sens le plus populiste du terme. Des gratte-papiers payés avant tout pour rédiger des rapports de constat pour les assurances.

Tu mens. Le problème, c’est que c’est inscrit dans tes gènes et que tu ne t’en rends même plus compte. Mentir à un chrétien t’est enseigné depuis tout petit par le Coran – du moins, c’est ce que tu crois – et c’est devenu un réflexe chez toi, comme chez beaucoup de tes semblables. Tu te mens à toi-même et tu mens aux autres, comme tu respires.

Il survola les zones à scanner au gré des ordres de son pilote. Le technicien du GTA semblait prendre son pied en manipulant une télécommande équipée d’une antenne, à l’instar de celles servant à guider les modèles réduits d’aviation. Ce drone était son jouet, mais il savait que son travail devait être accompli dans les règles de l’art. Contrairement à une fouille des lieux effectuée par des humains, aucun indice ne pouvait échapper à son scanner.

Dans la mort, il ne restait que peu de traces d’une saine activité physique du vivant de la personne. La Grande Faucheuse ramenait tout le monde à égalité. Il n’y avait pas de beaux cadavres, ni de laids. Il ne restait que des enveloppes vides.

–     Vous ne fouillez pas les paquets destinés aux détenus ?
–     Si, mais elle a glissé ses petits mots à la place des cœurs fondants, avant de ressouder les coques en chocolat, réemballer les boules et «recellophaner» la boîte. Ni vu, ni connu…

Il aimait ces moments privilégiés, où il retrouvait ce sentiment de la bonne vieille police à l’ancienne. Celle des longues observations, des indics, de l’étude de la psychologie humaine et de l’instinct du limier. Celle dépourvue de la technologie qui transformait les flics d’aujourd’hui en robots.

Flic, juge et exécutant réunis dans une seule et même personne. Impensable dans un système démocratique respectueux des droits de l’homme. Jouissif dans le monde imaginaire des héros de Marvel.

Un bon juge ne lit pas les journaux, n’écoute pas la radio, ne regarde pas la télévision et évite de surfer sur Internet et les réseaux sociaux avant un procès sensible, non ?

L’inspecteur Harry n’a pas sa place dans notre système.

J’avais le sentiment que nous avions mis le doigt sur quelque chose d’essentiel. L’intuition du flic finissait toujours par l’emporter sur la technologie.

Je lui avais promis de l’aimer pour le meilleur et pour le pire, sachant que seul le pire nous attendait. Je lui avais promis de l’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare. Mais pas au-delà.

 

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