Higashino, Keigo « Le cygne et la chauve-souris » (RL2023) 432 pages

Higashino, Keigo « Le cygne et la chauve-souris » (RL2023) 432 pages

Auteur : Keigo Higashino né le 4 février 1958 à Osaka sur l’île d’Honshū, est un écrivain japonais, auteur de romans policiers.

Série Physicien Yukawa: Le Dévouement du suspect X (2011) , Un café maison (2012), L’Équation de plein été (2014)
Série Kaga Kyōichirō : Les doigts rouges (2018) – Le nouveau (2021)Les Sept Divinités du bonheur (2022)  
Et de plusieurs autres romans : La Maison où je suis mort autrefois (2010)La Prophétie de l’abeille (2013) – La Lumière de la nuit (2015)La Fleur de l’illusion (2016)Le cygne et la chauve-souris » (RL2022)

Collection Exofictions : « Les miracles du bazar Namiya » (2020)

 Actes Sud – 04.10.2022 – 418 pages (traduction : Sophie Refle)

Résumé : 

Le cadavre d’un homme est retrouvé dans une voiture à Tokyo. Il a sur lui son portefeuille, qui contient une importante somme d’argent, mais son téléphone est retrouvé, souillé de sang, dans un autre quartier de la ville. Higashino est ici au sommet de son art, dans une histoire à multiples rebondissements, pour un roman passionnant qui lui fournit une nouvelle occasion de faire preuve de sa capacité à tenir le lecteur en haleine sans jamais se départir de son profond humanisme.

La vie de Kazuma bascule lorsqu’il apprend que son père, Kuraki, vient d’avouer un double homicide, le premier en 1984 – prescrit – et celui d’un avocat qui fait la une des journaux. Bien que l’enquête policière soit close et que le procès approche, la fille de la dernière victime, Mirei, et le fils de l’accusé ont l’intime conviction que Kuraki a menti. S’il est le véritable meurtrier, pourquoi personne n’arrive-t-il à corroborer ses aveux ? Chercherait-il à protéger quelqu’un ? Alors que tout est censé les opposer, Kazuma et Mirei – le cygne et la chauve-souris – vont surmonter leurs ressentiments pour plonger ensemble dans le passé de leurs pères afin de rétablir la vérité. Mais rien n’aurait pu les préparer aux rebondissements qui les attendent.
Higashino démontre une nouvelle fois sa capacité à se jouer brillamment du lecteur en tissant un magma d’intrigues qui laisse dans son sillage des interrogations déconcertantes. Le maître nippon est ici au sommet de son art.

Mon avis:

C’est vraiment toujours un ravissement de retrouver les personnages de cet auteur. Il fait partie de ces auteurs de « polars doux » que j’affectionne tout particulièrement (comme Charles Aubert et sa série « les Enquêtes de Niels ») . 

Nouveau duo d’enquêteurs dans ce roman qui ne fait partie d’aucune série : Godai va faire équipe avec un jeune de 28 ans Nakamachi. Il craint un peu la fougue de la jeunesse mais son binôme se révèle être assez posé ce qui permet d’enquêter dans le calme. Godai, comme les autres enquêteurs créés par l’auteur, est un policier humain, qui va au fond des choses, qui se met à la place du tueur et des victimes. 

On pourrait croire que tout est plié dès le début car il ne faut pas longtemps pour que le coupable avoue. Et pourtant… Comme dans les autres romans de cet auteur, l’enquête est minutieuse et la récolte de petits indices est l’un des éléments essentiels de l’enquête. 

Les concours de circonstances sont l’un des fils rouges du roman… et les coïncidences s’enchaînent.

Les proches – tant des victimes que du tueur – refusent d’imaginer une seule minute qu’il pourrait être un criminel…  Le principal souci réside dans le fait que tant le procureur que les avocats et la direction de la police ne souhaitent qu’une chose : aller au procès, gagner et classer l’affaire. D’ailleurs le coupable a avoué. Mais tant les policiers qui ont enquêté que les familles – celle des victimes des deux meurtres et celle du présumé coupable veulent la vérité et doutent de la véracité des aveux. Et tous vont se mettre à enquêter pour découvrir le mobile des meurtres; et plus ils creusent et plus ils sont persuadés que les aveux sont faux. Le coupable semble couvrir quelqu’un ou dissimuler quelque chose. Et les trois familles souffrent . Car il ne faut cas imaginer un seul instant que les familles des coupables souffrent moins que celles des victimes. Avoir un meurtrier dans sa famille détruit une famille. L’enquête va remonter loin dans le temps, et lever le voile sur les secret du passé. 

J’ai vraiment apprécié ce roman, mais comme toujours avec Keigo Higashino, tout est dans le détail et l’humain. Alors si vous voulez de l’action, passez votre chemin. Par contre si vous aimez la réflexion, le roman est fait pour vous.

Extraits:

Une personne énervée ment moins bien et se montre plus franche.

ne autre règle inflexible en matière d’enquête est de ne jamais donner d’informations superflues aux personnes qu’on va entendre.

“J’ai oublié” est une des réponses les plus embarrassantes lors d’une enquête pénale ou d’un interrogatoire. Confronté à un “je ne sais pas”, on peut présenter des preuves matérielles et répondre que c’est impossible, mais il n’y a rien à faire vis-à-vis d’un interlocuteur qui affirme avoir oublié.

— Le meurtrier a été arrêté, et il a avoué. Cela ne vous suffit pas ?

— La vérité n’a pas été révélée. Je veux la connaître. Pas vous ? Vous avez enquêté sérieusement, mais la perspective que le procès se conclue sur ce mensonge vous est indifférente ?

— Pour moi, ils sont la lumière et l’obscurité, le jour et la nuit… ajouta-t-il. C’est comme si on me racontait qu’un cygne vole aux côtés d’une chauve-souris !

— Je rêve tout haut. Nous les policiers, nous sommes toujours confrontés à la triste réalité. Ça fait du bien de rêver un peu.

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